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Médiocre reprise

Paris
Palais Garnier
11/20/2014 -  et 25*, 28 novembre, 1er, 4, 9, 11, 14, 16, 18 décembre 2014
Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
Jochen Schmeckenbecher (Peter), Irmgard Vilsmaier (Gertrud), Andrea Hill (Hänsel), Bernarda Bobro (Gretel), Doris Lamprecht (Die Knusperhexe), Elodie Hache (Sandmännchen), Olga Seliverstova (Taumännchen)
Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Orchestre de l’Opéra national de Paris, Yves Abel (direction musicale)
Mariame Clément (mise en scène)


(© Julien Benhamou/Opéra national de Paris)


Ce Hänsel et Gretel, il y a deux saisons, n’avait guère séduit. La duplication des chanteurs par des comédiens à travers le partage de la scène en deux parties finit par fatiguer – cela ne fait pas mieux fonctionner le partage entre le rêve et la réalité. Le côté Psychanalyse des contes de fées aussi, trop didactiquement pesant. Mariame Clément échoue toujours à incarner dans une mise en scène des idées souvent intéressantes, notamment parce que sa direction d’acteurs manque de précision, d’invention, de subtilité. Alors que la féerie est évacuée, conte des frères Grimm perd sa légèreté sans gagner en profondeur, même dans les clins d’œil, à Kafka, à Wagner, à Disney. Cela pèche au fond par excès d’ambition : plus concentrée, la production convaincrait peut-être davantage.


Il faudrait aussi que la musique soit mieux servie dans la fosse et sur la scène. Claus Peter Flor manquait de magie, pesait lourd, mais il avait le sens des couleurs. Yves Abel n’englue pas seulement la musique, il n’arrive pas à mettre à valeur un orchestre indifférent et pas toujours impeccable. Charmantes et investies, Andrea Hill et Bernarda Bobro n’ont pas tout à fait les moyens du frère et de la sœur, qui appellent des voix plus longues et plus endurantes : leur probité résiste mal, par exemple, quand ils jubilent après la mort de la sorcière. Anja Silja, même défaite, l’incarnait avec une classe impayable, affriolante meneuse de revue : Doris Lamprecht en fait des tonnes de vulgarité et éructe ses acidités au lieu de chanter le rôle. Si bien que les parents, déjà présents en 2013, dominent la distribution, par la voix et la composition, même si Irmgard Vilsmaier tire en peu la Mère vers Fricka : Jochen Schmeckenbecher, avec son timbre riche et homogène, incarne un Père aussi stylé que présent. Juvénile marchand de sable d’Elodie Hache, fraîche Fée Rosée d’Olga Seliverstova.


On a vraiment hâte de découvrir, la saison prochaine, les productions commandées par Stéphane Lissner.



Didier van Moere

 

 

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