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Les enfants méritent mieux

Paris
Théâtre national de Chaillot
10/09/2014 -  et 10, 11, 14, 15, 16*, 17, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 28, 29, 30, 31 octobre, 1er, 4, 5, 6, 7 novembre (Paris), 5, 6, 7 décembre (Suresnes) 2014
Asa Nisi Masa (création)
José Montalvo (chorégraphie, scénographie et conception vidéo)


(© Patrick Berger)


Pour assister à Asa Nisi Masa (d’après la formule utilisée par Fellini dans Huit et demi), spectacle que José Montalvo vient de réaliser pour les enfants au Théâtre de Chaillot, mieux vaut vous munir d’un bon plan, d’une boussole et d’une bonne dose de patience. On n’a rien trouvé mieux que d’utiliser la petite salle en amphithéâtre Maurice Béjart située dans une zone en travaux du Palais de Chaillot, donc inaccessible. Une fois absorbées l’incompétence et la grossièreté du personnel de sécurité du théâtre, détournés les obstacles que mettent les employés du jardin pour vous empêcher d’y accéder et sermonné le personnel du théâtre qui empêche les adultes de se mêler aux enfants, on peut enfin s’asseoir et tenter d’apprécier un petit divertissement dont la valeur éducative laisse perplexe.


Cinq danseurs sur une scène vide (scénographie signée José Montalvo) essayent tour à tour de convaincre un public enfantin très concentré et attentif que leurs pitreries et grimaces sont de la danse (ce que l’on n’a pas manqué de faire miroiter aux enfants puisqu’il s’agit d’une chorégraphie). Pour cela, autant aller au cirque, au moins on annonce la couleur... Les vidéos projetées sont du pur Montalvo mais tellement édulcorées, quand on connaît la qualité vidéographique de ses spectacles antérieurs qui, de Paradis au Jardin de Io, Io, Ito, Ito ou On Danfe, ont assuré sa réputation depuis une quinzaine d’années. Quelques peluches, quelques animaux faisant des bulles de chewing-gum, un très petit échantillonnage de l’interaction que Montalvo sait si bien créer entre danseurs, vidéo et mondes culturels variés. En une heure, on a entendu trois enfants rire, et au vu de l’image statique d’un poulet. Navrant! Quant à la narration annoncée d’une vingtaine de «contes chorégraphiques», elle n’est probablement pas perceptible par les yeux d’un adulte.

Indiqué «pour tout public à partir de 6 ans», ce court spectacle nous semble plus adapté en dessous de cet âge, les enfants ayant atteint l’âge de raison pouvant tout à fait apprécier les «vrais» spectacles de José Montalvo dont la fantaisie, la véritable chorégraphie, le geste narratif et la durée sont tout à fait à leur portée. Les plus jeunes méritent mieux.



Olivier Brunel

 

 

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