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Le festival de Besançon

Besançon
Petit Kursaal & Kursaal
09/19/2014 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate en do majeur, K. 521
Franz Schubert : Fantaisie en fa mineur, D. 940
Georges Bizet : Fantaisie sur des thèmes de «Carmen»

Christophe Manien, David Berdery (piano à quatre mains)
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonates d’église n° 4 en ré majeur, K. 124a [144], n° 7 en fa majeur, K. 241a [224], et n° 15 en ut majeur, K. 317c [328] – Offertoires Inter natos mulierum, K. 74f [72], et Scande coeli limina, K. 34 – Litaniae lauretanae, K. 74e [109] – Vesperae solennes de confessore, K. 339
Ana Maria Labin (soprano), Marta Fumagalli (mezzo-soprano), Luca Cervoni (ténor), Marco Bussi (basse)
Ghislieri Choir & Consort, Giulio Prandi (direction)




A soixante-sept ans, le festival de Besançon est l’un des plus anciens de France. S’il place l’orchestre au cœur de sa programmation, entre autres grâce au concours bisannuel de jeunes chefs, il ne s’y limite pas, du moins à sa forme académique. Le récital à quatre mains donné par Christophe Manien et David Berdery au Petit Kursaal en témoigne. L’Allegro initial de la Sonate en do majeur de Mozart déploie des textures fouillées et lumineuses tandis que l’Andante s’échappe de sa nonchalance vers des modulations fiévreuses, avant un finale enlevé. La dureté relative du son du clavier, sensible dans des tutti aux accents presque martiaux, se retrouve dans la Fantaisie en fa mineur de Schubert. Une telle énergie évite l’écueil de la sensiblerie, même si l’on pourrait rêver mélancolie plus souple, plus fluide, sinon plus fragile. L’ostinato à la basse nourrit la nature cyclique du discours tandis que les accords plaqués empruntent des résonnances indéniablement symphoniques, qui siéent avec un naturel nettement plus évident dans la Fantaisie sur des thèmes de «Carmen» que Bizet a tirée de son opéra avant que ce dernier ne passe les feux de la postérité. Les motifs et les scènes s’enchaînent avec une belle efficacité, évocatrice et pleine de réminiscences. Plus à l’aise dans ces harmonies franches, le Gaétan Leroux du Petit Kursaal semble avoir trouvé son répertoire. Le bis – Souvenirs de Bayreuth en forme de fantaisie de Fauré et Messager – le confirme, pour les plus grandes délices de l’humour musical.


Les agapes n’ont guère besoin de pause et reprennent à peine une demi-heure plus tard dans la grande salle du Kursaal: au menu, une soirée entièrement consacrée à Mozart et à sa production religieuse, où Giulio Prandi fait vibrer le sang latin de son ensemble, le Ghislieri Choir & Consort. Les trois sonates d’église qui ponctuent le programme affirment une sonorité charnue, sans malmener l’homogénéité: les trombones polissent sans excès leur rusticité naturelle pour se fondre avec bassons et cordes savoureuses. Le travail choral est au diapason de cette esthétique et se révèle d’emblée dans les pages d’offertoire Inter natos mulierum et Scande coeli limina. A rebours du cisèlement baroque des affects, on reconnaît la cursivité d’une écriture qui trouve dans les Messes brèves de Haydn sa condensation ultime. Sans parvenir à ces extrémités, Mozart met avant un remarquable sens du mouvement dans le maniement des masses chorales, en particulier dans Litanies «de Lorette» K. 109 où le Sancta Maria éclaire les solistes sans freiner la dynamique d’un morceau aux allures concertantes – le passage d’un registre à l’autre anticipe le Tuba mirum du Requiem. Si Marco Bussi remplit son office, Luca Cervoni fait valoir un ténor éclatant, nonobstant quelques scories et Marta Fumagalli répond aux attendus du mezzo. Mais les lauriers reviennent à Ana Maria Labin, qui, domptant une voix brillante et racée, distille un Laudate Dominum d’une délicate sensibilité. Les Vêpres solennelles de confesseur font par ailleurs entendre un Laudate pueri à la puissante polyphonie, quand le Magnificat répond au Dixit Dominus du début de la partition, ce dernier étant repris en bis – au demeurant, la conclusion de l’un et de l’autre, Gloria Patri, ménagent des effets de miroir. Science et jubilation se trouvent ici transsubstantiées.


Le site du festival de Besançon
Le site du Ghislieri Choir & Consort



Gilles Charlassier

 

 

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