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Clôture berlinoise

Dijon
Cluny (Cloître de l’abbaye)
08/13/2014 -  et 15 août 2014 (Saint-Yrieix-la-Perche)
Felix Mendelssohn : Symphonie pour cordes n° 10 en si mineur
Edvard Grieg : Suite «Fra Holbergs tid», opus 40
Béla Bartók : Six danses populaires roumaines, sz. 56
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes en ut majeur, opus 48

Philharmonische Camerata Berlin




Plus que quinquagénaires, les Grandes Heures de Cluny participent à l’irrigation musicale des étés bourguignons où fleurissent les grands crus. Cépages et harmonies s’y épanouissent de concert et Guy Touvron en est le sommelier d’excellence, ainsi qu’en témoigne la programmation de sa seconde saison à la tête du festival clunisien, laquelle se referme brillamment avec la Camerata de la Philharmonie de Berlin. On sait les qualités de la légendaire phalange allemande, évoluant au gré des baguettes sans perdre son identité, à la façon des meilleurs vins, et la poignée d’instrumentistes issus des pupitres de cordes qui se sont réunis en formation de chambre en livrent la quintessence dans ce concert de clôture.


Nul besoin de sortir des sentiers battus pour se laisser revigorer par la fraîcheur du frémissement romantique de la Dixième Symphonie pour cordes de Mendelssohn, ouvrage de jeunesse. La cohérence de l’ensemble, sa sonorité bien accrochée ne s’alourdissent jamais et soutiennent sans faiblir l’élan de la partition. Germanique peut-être, mais jamais stéréotypé, ainsi sonne le consort berlinois, qui livre une poétique et évocatrice Suite «Au temps de Holberg» de Grieg. Descriptive sans sombrer dans quelque sentimentalisme pesant ou sirupeux que ce soit, leur interprétation esquisse un tableau scandinave équilibré entre perfection technique et émotion. Quant aux Six danses populaires roumaines de Bartók, elles disqualifient aisément les préjugés: si le folklore s’occidentalise peut-être imperceptiblement, la vigueur rythmique et l’acuité de sa spontanéité restituent leur authentique idiome à ces admirables miniatures où s’accouplent les traditions savantes et populaires.


Quoique les racines slaves s’y retrouvent quelque peu polies, la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski avec laquelle se referme le concert, offre une inoubliable synthèse entre rigueur formelle et générosité mélodique. La Camerata de la Philharmonie de Berlin l’a parfaitement compris et la lecture noble et sincère qu’elle en donne parle autant à l’intelligence qu’au cœur. Les écarts de style n’effraient pas les musiciens allemands, et les bis qu’ils réservent à l’auditoire du cloître en administrent la preuve éclatante. Dans cette formation régie par l’esprit démocratique, il n’est pas de membre de second rang et c’est la contrebasse qui s’exhibe dans d’étourdissantes variations sur La Somnambule de Bellini. Le violon prend ensuite la parole dans des pizzicati effrénés, avant un délicat Dvorák qui agit comme un baume de gratitude sur les magiques coursives de Cluny. Notes et portées cèdent alors la place aux grappes pour réchauffer les épaules surpris par la fraîcheur de fin de soirée.


Le site des Grandes Heures de Cluny
Le site de la Camerata du Philharmonique de Berlin



Gilles Charlassier

 

 

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