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Les airs d’opéra pour tous Le Touquet-Paris-Plage Palais des Congrès (Salle Molière) 08/24/2014 - Wolfgang Amadeus Mozart: Le nozze di Figaro, K. 492: Ouverture, «Non più andrai» et Finale de l’acte IV – Don Giovanni, K. 527 et K. 540a: «Or sai chi l’onore», «Dalla sua pace», «Fin ch’han dal vino», «Là ci darem la mano» et «Protegga il giusto cielo» – Die Zauberflöte, K. 620: «O zittre nicht», «Papageno, Papagena» et «Der Hölle Rache»
Georges Bizet: Carmen: «Toréador»
Gaetano Donizetti: L’elisir d’amore: Finale de l’acte I et «Una furtiva lagrima»
Pietro Mascagni: Cavalleria Rusticana: Intermezzo
Giuseppe Verdi: Rigoletto: «Caro nome» et «V’ho ingannato colpevole fui» – La traviata: – Prélude, «Parigi o cara» et «E’ strano» Catherine Manandaza (soprano), Géraldine Casey (soprano), Sébastien Obrecht (ténor), Marc Souchet (baryton)
Orchestre de chambre Nouvelle Europe, Nicolas Krauze (direction musicale)
Protégée de la gare d’Etaples et la réalité du Nord-Pas-de-Calais par l’estuaire de la Cambre et une généreuse verdure où fleurissent d’opulents pavillons, la station balnéaire du Touquet-Paris-Plage, devenue indépendante en 1912 après le schisme d’avec Cucq, cultive son identité singulière. Sortant de la torpeur hivernale de ses cinq mille résidents, elle se démultiplie la saison venue pour accueillir vingt-cinq fois plus de visiteurs l’été et n’a de ce point de vue rien à envier aux Saint-Tropez et autres destinations de sable et de mer. Si elle n’en n’a pas toujours le soleil, elle investit plus que nombre de ses consœurs dans l’animation culturelle. Avec raison, car elle défie une météorologie parfois capricieuse, preuve que les vacances n’ont pas nécessairement vocation à rester enfermées au plein air. Depuis 2009, les Piano Folies célèbrent le clavier en fin août, avec pas moins de soixante concerts tout au long de neuf jours, du matin jusqu’au soir, à des tarifs très abordables sinon gratuits en journée, mêlant off et in, grands noms et talents à découvrir.
Les touches noires et blanches ne captent pas pour autant l’exclusivité des projecteurs, et en ce dimanche de braderie jonchant de passants les rues de la ville, le festival conçu par Yvan Offroy a aussi pensé aux amateurs de voix et d’airs célèbres avec un gala d’opéra consacré à Mozart et Verdi, parsemé d’un peu d’Elixir d’amore de Donizetti et d’une touche de Mascagni. On a manifestement pensé aux permanentes souvent plus sel que poivre accompagnées de leur blonde progéniture réunies dans le Palais des congrès que jouxte le casino – la logique des vases communicants quant aux fonds se vérifie ici comme ailleurs. Il n’est pas un morceau, thème ou mélodie qui ne soit aisément reconnaissable sinon disposé à être murmuré à la suite des interprètes, à la façon d’une épreuve télévisée de culture générale – nul besoin de s’attarder sur les statistiques d’officines de sondage inféodées aux piliers du consumérisme.
N. Krauze
Dirigé par Nicolas Krauze, l’Orchestre Nouvelle Europe se prête au jeu avec talent, sans fausse note: on apprécie une direction vive sinon enthousiaste et des pupitres en synchronie avec les chanteurs. Reine de la nuit versus Donna Anna, l’équilibre entre chair et cristallinité de Géraldine Casey contraste avec le format plus corsé de Catherine Manandaza. Sébastien Obrecht fait un louable effort de caractérisation d’Ottavio tandis que son Nemorino tente de concilier éclat et italianité. Le solide Marc Souchet pourrait quant à lui gagner à céder un peu de largeur au profit de la précision d’attaque. Mais n’égarons pas notre lecteur avec des considérations de spécialistes que les grands classiques du répertoire dissolvent d’eux-mêmes: scène et public ont visiblement connu un moment de plaisir partagé. Laissons l’aventure et les découvertes aux autres, cela suffit pour ce dimanche soir.
Le site des Piano Folies
Le site de Catherine Manandaza
Le site de Géraldine Casey
Le site de Marc Souchet
Le site de Nicolas Krauze
Le site de l’Orchestre de chambre Nouvelle Europe
Gilles Charlassier
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