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C’est la rentrée

Geneva
Victoria Hall
09/05/2014 -  
Giuseppe Verdi: Nabucco: Ouverture – I masnadieri: Scène et cavatine «O padre, lo sguardo avea degli angeli» – Luisa Miller: «Tu puniscimi, O Signore» – I vespri siciliani: Ouverture – La traviata: «E strano... Follie, follie»
Richard Strauss: Tod und Verklärung, opus 24
Igor Stravinsky: L’Oiseau de feu: Suite

Diana Damrau (soprano)
Orchestre de la Suisse Romande, Gianandrea Noseda (direction)


D. Damrau (© Rebecca Fay)


C’est la rentrée musicale à Genève. Le Grand Théâtre vient de démarrer sa saison avec le Rigoletto aixois de Robert Carsen tandis que l’Orchestre de la Suisse Romande a réussi à faire venir pour cette soirée hors abonnement Diana Damrau, tant appréciée ici après ses nombreuses prestations au Grand Théâtre, et Gianandrea Noseda qui, à cette occasion, faisait ses débuts aussi bien au Victoria Hall qu’à la tête de l’orchestre.


Ce concert ne figurait pas dans la liste de ceux qui avaient été annoncés lors de la présentation de la saison en début d’année. Quand on sait à quel point les agendas des musiciens de ce niveau sont chargés, c’est sans aucun doute un «coup» que d’avoir pu faire venir ces deux artistes. Le public ne s’y est pas trompé et Victoria Hall était rempli à cette occasion.


Comment ne pas être impressionné par le dynamisme personnel du chef italien? Il y a du Bernstein dans sa présence et son engagement physique. Strauss s’y révèle plus sanguin et passionné que ce qu’une certaine tradition allemande nous a habitué et la Berceuse de L’Oiseau de feu est pleine de recueillement et de poésie. Noseda est également sensible à l’architecture des pièces et il sait trouver un crescendo impressionnant par son amplitude dans la «transfiguration» straussienne. Les solistes, en particulier les bois, sont mis en relief dans les Ouvertures de Verdi et, comme c’est souvent le cas, les interventions de Sarah Rumer à la flûte ou Jean-Pierre Berry au cor sont pleines de musicalité. Mais la salle du Victoria Hall n’est pas une facile. Elle sature facilement et il faut bien la connaître pour savoir équilibrer les pupitres. Ce n’est hélas pas encore le cas de Noseda, et ses tutti, que ce soit dans les Ouvertures de Verdi, Strauss ou Stravinsky sont hélas bruyants et un peu... brouillons, cuivres et timbales étouffant exagérément bois et cordes.


Les airs des Brigands et de Luisa Miller que chante Diana Damrau sont choisis avec beaucoup de finesse. Ce sont des pièces raffinées et intimistes qui mettent parfaitement en valeur les qualités de spinto de la soprano allemande. Sa ligne de chant, la qualité de son timbre et son phrasé rappellent aux Genevois la superbe Elvire des Puritains qu’elle a chantée au Grand Théâtre en 2011. Damrau a chanté La Traviata dans le monde entier que ce soit à Zurich, Paris, New York, Milan... L’expérience de la scène lui apporte une dimension supplémentaire. Le texte est profondément caractérisé et l’engagement de la «musicienne-actrice» est rare pour un récital en concert. L’orchestre l’accompagne avec un grand soin. Les équilibres entre pupitres et le support des bois parfaitement à l’unisson de la soprano sont la marque du travail approfondi qui a dû être celui des répétitions. Le public a fait un triomphe mérité aux artistes qui ont bissé la Cavatine des Brigands.


L’OSR retrouvera Verdi durant cette saison symphonique 2014-2015 avec son Requiem sous la direction de Semyon Bychkov. Neeme Järvi y effectuera sa dernière saison en tant que directeur musical avec entre autres les Symphonies parisiennes de Haydn, du Beethoven, plusieurs pages de Richard Strauss et une soirée nordique où seront joués Stenhammar et Nielsen. Le premier chef invité de l’OSR, Kazuki Yamada, a fait une tournée estivale au Japon et en Corée. Son contrat a été prolongé pour plusieurs années et il dirigera cette saison des pages de Beethoven, Grieg, Brahms, Roussel et Prokofiev mais aussi de Fujikura et Takemitsu. L’OSR continuera à découvrir des chefs qui feront leurs débuts à Genève, en particulier Jonathan Nott dans la Septième Symphonie de Gustav Mahler et Markus Stenz dans ce qui devrait être la création en Suisse de l’Harmonielehre de John Adams. Enfin, l’OSR retrouvera Charles Dutoit dans un programme de musique française dans laquelle il excelle et Osmo Vänskä avec qui ils avaient donné une Quatrième Symphonie de Nielsen qui était peut-être le sommet de la saison précédente.


Enfin, soucieux de son rôle dans toute la Romandie, l’OSR a annoncé un programme ambitieux pour aller au-devant des nouvelles générations par une série de concerts en famille le samedi matin, ainsi que de nombreuses rencontres dans des cadres scolaires. Plein de raisons pour les Romands, petits ou grands, Genevois ou Lausannois, de se déplacer pour entendre leur orchestre.



Antoine Leboyer

 

 

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