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Infatigable Barenboim!

Berlin
Philharmonie
09/02/2014 -  et 3* septembre 2014
Johannes Brahms : Concertos pour piano n° 1, opus 15, et n° 2, opus 83
Daniel Barenboim (piano)
Staatskapelle Berlin, Gustavo Dudamel (direction)




Philharmonie des grands soirs pour ces deux concerts d’ouverture du désormais incontournable festival d’orchestres, de chefs et de solistes que propose a la fin de l’été la Musikfest Berlin, cette année du 2 au 22 septembre. Bien que doublé, ce concert aux portes duquel de nombreux chercheurs de places agitaient leurs panonceaux avait attiré un public enthousiaste et d’âges plus divers qu’à l’habitude. Le programme et les participants expliquaient tout. Infatigable Barenboim! A bientôt 72 ans et à peine terminée sa tournée d’été avec son West-Eastern Divan Orchestra à Buenos Aires, Lucerne, Londres, Salzbourg et à la Berliner Waldbühne puis donné un gala avec Anna Netrebko, le voici inaugurant la dixième édition de la Musikfest à la Philharmonie avec son Orchestre de la Staatskapelle. Pas à la direction – encore que... – mais l’ayant confiée pour deux soirs au jeune chef vénézuélien Gustavo Dudamel, au piano avec pour programme, conformément à son appétit insatiable, deux monuments de la littérature concertante romantique dont le premier emblématique de la période Sturm und Drang du compositeur, les deux Concertos pour piano de Brahms. Deux concerts à la fois fascinants et contradictoires dans leur déroulement, et immense triomphe public!


Disons d’emblée qu’il s’est agi d’un tel événement que toutes les réserves formulées ci-dessous n’entachent nullement le niveau exceptionnel de ce concert. De ces deux concertos, depuis tant d’années au répertoire du chef comme du pianiste, Barenboim semble désormais ne retenir que l’essentiel: au-delà de la virtuosité qu’il effleure comme blasé, c’est leur contenu sentimental qu’il paraît désormais privilégier. De fait, les deux moments forts du concert furent l’Adagio du Concerto en ré mineur, chanté comme une longue méditation nocturne et l’Andante du Concerto en si bémol majeur, qui s’ouvre avec une longue et sublime phrase du violoncelle solo donnant le ton du mouvement. Pour le reste, on retrouvait les péchés mignons du pianiste, ses tempi souvent trop élargis au détriment des phrases comme de l’équilibre musical de la pièce, les abus de pédale dans les fortissimos, le détail excessif de certains thème et motifs.



G. Dudamel, D. Barenboim (© Matthias Creutziger/Unitel)


De la direction de Gustavo Dudamel, on pourra dire que ce n’étaient probablement pas les meilleures conditions pour en juger. On se souvient que Barenboim fut un des mentors de ses débuts dans la capitale allemande et dans ce même festival. Dudamel sembla, peut-être plus dans le ré mineur, inféodé à son pianiste très à l’écoute de «son» orchestre. Mais s’il semblait après l’entracte avoir repris un peu de poil de la bête, c’était au prix de certains déséquilibres entre pupitres qui sonnaient plus sec que dans la première partie. Rien de son légendaire tempérament volcanique n’a transparu dans ce concert.


Triomphe absolu, saluts, congratulations, bouquets de roses lesquels après quelques échanges diplomatiques échouèrent tous – mérite oblige! – entre les mains de la violoncelliste solo Sennu Laine, et dernier mot de Daniel Barenboim avec un Nocturne de Chopin, un rien trop lent, trop détaillé et noyé de pédale, mais tellement musical et si crépusculaire que l’on en restait bouche bée.



Olivier Brunel

 

 

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