About us / Contact

The Classical Music Network

Oviedo

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Et bien, dansez maintenant !

Oviedo
Teatro Filarmonica
08/14/2014 -  
Nino Rota : Ballabili da «Il gattopardo» – Concerto pour trombone en do
Darius Milhaud : Le Bœuf sur le toit, opus 58

José Andrés Mir (trombone)
Oviedo Filarmonia, Marzio Conti (direction)


(© Stéphane Guy)


Marzio Conti (né en 1960), directeur musical de la Philharmonie d’Oviedo et chef de l’orchestre pour son deuxième concert du festival d’été de la capitale de la Principauté des Asturies, fait partie de ceux qui croient que Nino Rota (1911-1979) est abusivement cantonné dans la catégorie des compositeurs de musiques de film et que sa production d’œuvres de concert mérite le détour et d’être sortie de l’oubli. Il lui a d’ailleurs consacré, pour deux labels différents (Chandos et RS), pas moins de trois disques et défend ce soir son Concerto pour trombone (1966).


L’œuvre est plus curieuse qu’audacieuse, l’instrument soliste étant inusité, mais s’écoute agréablement, d’autant que le jeune José Andrés Mir, trombone principal de l’Orchestre philharmonique, est excellent, le bras parfois tendu à l’extrême. La science de l’orchestration de Nino Rota se révèle évidente et le compositeur montre qu’il sait développer sans hacher son discours, sans passer brutalement d’un thème à un autre comme dans une bande musicale. Toutefois, tout cela ne dure que 13 minutes et est finalement vite oublié.


Ce sont plutôt les pièces de bal, courtes et bien troussées, de Nino Rota et provenant de la bande sonore du Guépard de Luchino Visconti, palme d’or du festival de Cannes de 1963, qui restent en mémoire. Le Galop de la fameuse scène de bal est vraiment épatant et la Valse finale délicieusement décadente ; le froufrou des robes à crinoline s’entend presque. Le chef est à son affaire et la section des vents, sous sa direction précise, vraiment impeccable. Une belle confirmation que Nino Rota est avant tout un remarquable mélodiste et, irrémédiablement, un spécialiste de pièces courtes, allant à l’essentiel, bref de musique de film.


Marzio Conti aurait pu retenir, pour la suite, un des nombreux concertos du prolifique Darius Milhaud (1892-1974), par exemple celui pour marimba et vibraphone, ou jouer sur le paradoxe en choisissant une de ses musiques de film dont la liste n’est pas moins impressionnante (L’Espoir d’André Malraux, sur la guerre civile espagnole dans la sierra de Teruel par exemple!), mais il choisit Le Bœuf sur le toit (1919), sans doute l’œuvre la plus connue du prolifique compositeur juif et provençal comme il se définissait lui-même.


L’œuvre, mille fois plus complexe que les pages de Nino Rota proposées précédemment, est rondement menée, en 16 minutes. Marzio Conti passe en effet rapidement sur les ralentissements et donc à côté de ces moments d’abattement mélancolique qui font tout le charme de ces pages célébrissimes qui ne sont pas qu’une musique de carnaval. Restent de belles prestations de l’ensemble des pupitres, notamment des cuivres, parfaitement mesurés, ainsi qu’une réelle maîtrise par le chef des joyeux déraillements de Milhaud et de ses polyrythmies pleines d’esprit. Le cœur, à l’issue de ce petit concert, s’en trouve finalement bien réchauffé, les corps ne demandant plus qu’à se trémousser.



Stéphane Guy

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com