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Rentrée d’été

Oviedo
Teatro Campoamor
08/08/2014 -  
Johann Sebastian Bach: Concerto brandebourgeois n° 3, BWV 1048
Guillermo Martínez: Rapsodie pour violon et orchestre «Der Wanderer über dem Nebelmeer» (création)
Ludwig van Beethoven: Ssymphonie n° 8, en fa majeur, opus 93

Gerard Claret (violon)
Oviedo Filarmonia, Marzio Conti (direction)


M. Conti (© Sergio d’Andrea))


C’est l’Italien Marzio Conti (né en 1960), ancien des Solisti veneti, qui dirigeait ce soir au Théâtre Campoamor, à l’acoustique sèche mais comprimée par la «caisse» encadrant l’orchestre, l’Oviedo Filarmonia, pour son premier concert du festival d’été. On le retrouvera, pour un second concert, le 14 août, dans un programme autour de Nino Rota et, le 22 août, pour Le Sacre du printemps et des Variations espagnoles, à découvrir, avant que ne démarre la saison 2014-2015. Celle-ci s’annonce particulièrement riche: elle devrait permettre de voir Marzio Conti quatre fois à la tête du même orchestre.


Il est vrai qu’il en est le directeur musical depuis trois ans et que son contrat vient d’être renouvelé. Particulièrement actif, parfaitement intégré à la vie musicale de la ville, il en connaît les goûts mais prêt à les faire évoluer. Il avait ainsi choisi habilement, pour le concert du 8 août, deux œuvres consensuelles encadrant une Rapsodie pour violon et orchestre de Guillermo Martínez (né en 1983), vainqueur du concours des jeunes compositeurs de la ville d’Oviedo de 2012, concours montrant bien l’engagement de la ville en faveur de la culture en général et de la musique en particulier.


En vérité, la création de cette œuvre, d’une vingtaine de minutes, fut infiniment décevante. Le programme exclusivement consacré, comme d’habitude lors des festivals d’été d’Oviedo, aux interprètes ne nous apprenait strictement rien sur le jeune compositeur (vénézuélien d’après la presse locale mais installé aux Asturies) ou sur ses intentions, le sous-titre, curieusement en allemand – Der Wanderer über dem Nebelmeer – pouvant faire référence au célèbre tableau de Caspar David Friedrich comme aux montagnes asturiennes émergeant de mers de nuages lorsqu’elles ne sont pas totalement noyées dans le brouillard. Il s’agissait en tout cas d’une rapsodie consistant en fait en un poème symphonique plus ou moins panthéiste faisant vaguement penser à la Symphonie alpestre de Richard Strauss, en plus mauvais. Certes les pages étaient colorées, relevant assurément plus de la musique de film que de la création contemporaine, mais les naïvetés se succédaient au même rythme que les crescendos téléphonés, les trilles de flûte imitant les oiseaux et les vents le souffle de l’air dans les arbres tandis que les cuivres semblaient vouloir imiter la montée du soleil. L’interprétation ne fit rien pour améliorer l’impression dominante: Gerard Claret, premier violon de l’Orchestre national d’Andorre (dont Marzio Conti fut le chef principal de 2006 à 2012), plus agile que précis, massacra tout simplement ses interventions solistes, il est vrai réclamant une solide virtuosité. Restait la démonstration, pour le compositeur, d’un métier certain, toutes les ressources de l’orchestre étant soigneusement exploitées, pour ne pas dire de façon scolaire. Il eut donc droit, après avoir été appelé sur la scène par le chef d’orchestre, à des applaudissements chaleureux qu’on interprétera comme des encouragements à poursuivre dans sa voie... mais davantage pour le cinéma.


L’œuvre avait été précédé d’une fort honnête exécution du Troisième Concerto brandebourgeois (1721) de Johann Sebastian Bach (1685-1750). Le collectif des cordes, dont le noyau historique est russe, se révéla, sous la direction d’un chef curieusement assis, meilleur que les prestations individuelles, à l’exception d’un alto, et manifesta au total une belle cohésion, si ce n’est une réelle souplesse.


S’agissant de la Huitième Symphonie (1812) de Ludwig van Beethoven (1770-1827), Marzio Conti lui imprima une lecture plus pétillante qu’énergique mais parfaitement adaptée. Le deuxième mouvement ressembla ainsi à une ouverture d’opéra mozartien, le troisième fut aussi léger que possible et le dernier se déroula sans encombre, à l’exception d’une trompette bizarrement tonitruante dans la coda finale, le chef ménageant les surprises de la partition et lui conférant presque le statut de pastiche.


L’essentiel était atteint, la bonne humeur de retour, pour affronter les pluies diluviennes qui, à la sortie, attendaient le trop maigre public (à peine la totalité du seul parterre) de ce concert.


Le site de Guillermo Martínez
Le site de Marzio Conti
Le site de la Philharmonie d’Oviedo



Stéphane Guy

 

 

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