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Essentielles Flâneries

Reims
Basilique
07/02/1999 -  du 2 juillet au 29 août

"Reims est la seule ville qui ait réalisé un projet auquel j'ai rêvé toute ma vie" affirmait Yehudi Menuhin, qui devait présider cette dixième édition. Les Flâneries sont en effet uniques et recommencent tous les ans un rêve que l'on aimerait vivre plus souvent et ailleurs. Ce rêve ne se limite pas à la gratuité des concerts, même si cela est très appréciable pour en démocratiser l'accès (170.000 spectateurs ont suivi la dernière édition), il s'exprime aussi par un haut niveau artistique (voir ci-après les temps forts du festival), par une programmation éclectique qui ne fait pas l'impasse sur le XXe siècle comme c'est souvent le cas dans les festivals, par une multiplicité des lieux de concerts pour faire vibrer toute la ville (44 pour cette édition) et par une fréquence élevée des manifestations pour maintenir l'intérêt des mélomanes (deux concerts par jour pendant deux mois). Ce sont tous ces ingrédients qui font des Flâneries un événement unique où la musique est "gratuite, comme l'air que l'on respire" pour reprendre la formule de Menuhin, gratuite et presque aussi nécessaire.

"Mais ce beau programme ne représente-t-il pas une charge financière démesurée ?" pourrait-on se demander à bon droit. Commençons par régler le problème de la gratuité : dans les festivals, les recettes de billeterie représentent de toute façon une part très faible, alors autant s'en passer pour garantir un taux de remplissage maximal et permettre à la fois une réelle démocratisation de la musique et la programmation d'un répertoire moins courant (musique du XXe siècle ou du Moyen-âge, chorégraphie) devant des salles combles. Le problème vient plutôt de ce que certains concerts soient payants (on les a exclu de la liste des temps forts ci-dessous), cela brouille l'image du festival. Constatons ensuite la très forte présence des mécènes, c'est à dire d'entreprises privées dont la fonction est de faire du profit, et qui indique que la "rentabilité" d'une telle opération ne se mesure pas uniquement au niveau financier mais aussi en termes d'image, de notoriété et de dynamisme de la vie locale et de son inscription dans l'histoire de la ville. Plus de cinquante sociétés participent au financement des Flâneries, des maisons de champagne bien sûr, mais aussi des entreprises du bâtiment, des banques, des imprimeurs... en somme des représentant de l'ensemble du tissu local économique, combien de festivals peuvent en dire autant ? Terminons enfin en reprenant une remarque pleine de bon sens de Marcel Landowski, à savoir que la culture coûte cher mais que l'inculture et ses ravages coûtent beaucoup plus cher !


2, 3 et 4 juillet 1999
Week-end d'ouverture

Signe de maturité et de confiance en soi des Flâneries, le concert d'ouverture est confié à un chef dont la notoriété se limite au répertoire choral (il dirige A Sei Voci, Sagittarius, etc) et à la région de Reims (il y fonde le Choeur Nicolas de Grigny) mais dont les qualités musicales (chaleur et douceur des sonorités, sens de la phrase, mise en place) appelleraient une activité plus étendue et des engagements plus nombreux : Jean-Marie Puissant. Une découverte réelle, un nom à retenir, pour celui qui dirigea le Requiem de Fauré (avec Françoise Pollet et Erik Freulon) et le Stabat Mater de Poulenc dans une basilique Saint-Remi pleine à craquer (3000 spectateurs).

La Comédie de Reims accueillait le soir l'Orchestre national de Lille et Jean-Claude Casadessus qui partirent à l'assaut d'Une vie de Héros de Richard Strauss, un effort méritoire certes, non exempt d'accrocs (quelques problèmes techniques pour l'orchestre et passages à vide pour le chef, notamment à la fin), mais mal payé en retour tant la masse de la montagne écrase de toute façon un quelconque paysage à admirer (Mengelberg et le Concertgebouw, les dédicataires de l'oeuvre, ont réalisé un enregistrement génialissime en 1941, depuis on s'ennuie). En première partie, Cédric Tiberghien, le dernier lauréat du Concours Marguerite Long, assure une belle prestation dans le Concerto "L'Empereur" de Beethoven (jeu bien en place, très délié, grande précision rythmique) mais pèche par un son encore trop mince, trop aigre.

Le premier week-end se terminait par une nouveauté, l'entrée de la chorégraphie dans le festival, et ceci dans le cadre superbe de la cour de l'Ancien collège des jésuites. Sur des musiques de Dvorak (Sérénade pour cordes) et Bartok (Divertimento) interprétées par l'Orchestre de chambre de Champagne dirigé par Gilles Nopre, et dont une opportune panne des haut-parleurs permis d'apprécier la qualité d'exécution, Erick Margouet a écrit une chorégraphie d'une grande beauté réutilisant en les épurant les codes classiques, un peu à la manière de John Neumeier. La Compagnie Ballet de Champagne (distinguons notamment l'excellente Agnès Régina) enchanta le public et démontra la vitalité et la créativité des Flâneries. Et dire que ça ne s'arrête pas pendant deux mois !

Philippe Herlin

Quelques temps forts des Flâneries (tous ces concerts sont gratuits) :
- L'intégrale des quatuors de Beethoven par le Quatuor Ysaye (7, 9, 10, 11, 12 juillet)
- Le Quatuor pour la fin des temps de Messiaen par le Trio Wanderer et Florent Heau (17 juillet)
- Xavier Philipps et Raphaël Pidoux dans des duos de violoncelle (19 juillet)
- Emile Naoumoff dans un programme Chopin (21 juillet)
- David Grimal dans des pièces pour violon de Bach (23 juillet)
- Récital du violoniste Laurent Korcia (25 juillet)
- La Turangalila Symphonie de Messiaen par l'Orchestre des jeunes des Pays-Bas (27 juillet)
- Le Mandarin merveilleux de Bartok et la Symphonie n° 8 de Chostakovitch par l'Orchestre des jeunes des Pays-Bas (28 juillet)
- L'Orchestre national d'Ile de France et Jacques Mercier dans un programme Bernstein (30 juillet)
- Nicolas Angelich dans Brahms et Stockhausen (1er août)
- Un programme Debussy-Ravel par Georges Pludermacher (9 août)
- Jessye Norman, l'Orchestre de Bretagne et une création d'Eric Tanguy pour fêter la dernière éclipse du siècle (12 août)
- Récital de la mezzo Elsa Maurus (19 août)
- Récital du ténor Laurence Dale dans des oeuvres de Poulenc (22 août)
- Philippe Aïche (violon) et Claire Désert (piano) dans un programme Mozart, Beethoven et Prokofiev (23 août)
- Récital du claveciniste Trevor Pinnock (28 août)
- La Passion selon Saint Mathieu de Bach par le Collegium instrumental Brugense et le Capella Brugensis (29 août)

Renseignements :
Informations : 03 26 77 45 25 (tél), www.tourisme.fr/reims, www.ville-reims.com


Philippe Herlin

 

 

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