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09/15/2014
Robert Schumann : Symphonies n° 1 «Frühlingssinfonie», opus 38 [1], n° 2, opus 61 [1], n° 3 «Rheinische», opus 97 [2], et n° 4, opus 120 (version de 1841) [1] – Ouverture, Scherzo et Finale, opus 52 [1]
WDR Sinfonieorchester Köln, Heinz Holliger (direction)
Enregistré à Cologne (23-27 janvier [1] et 19-23 mars [2] 2012) – 71’56 + 66’49
Deux disques Audite 97.677 et 97.678


        




Robert Schumann : Symphonies n° 1 «Frühlingssinfonie», opus 38, n° 2, opus 61, n° 3 «Rheinische», opus 97, et n° 4, opus 120
Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, Karl-Heinz Steffens (direction)
Enregistré à Ludwigshafen (28-31 août 2012) – 132’47
Album de deux SACD Coviello CVEL 91403





Robert Schumann : Symphonies n° 1 «Frühlingssinfonie», opus 38, n° 2, opus 61, n° 3 «Rheinische», opus 97, et n° 4, opus 120
Scottish Chamber Orchestra, Robin Ticciati (direction)
Enregistré à Perth (25, 26 et 30 novembre et 1er-3 décembre 2013) – 133’25
Album de deux disques Linn CKD 450





Robert Schumann : Ouverture, Scherzo et Finale, opus 52 – Manfred, opus 115: Ouverture – Ouverture «Julius Caesar», opus 128 – Ouverture «Hermann und Dorothea», opus 136 – Symphonie en sol mineur «Zwickau»
Robert-Schumann-Philharmonie, Frank Beermann (direction)
Enregistré à Chemnitz (19-22 septembre 2011) – 66’10
cpo 777 719-2





Que faire des œuvres symphoniques de Schumann? Vilipendées par certains pour leur orchestration réputée terne et touffue, arrangées plus ou moins discrètement par d’autres, elles n’en demeurent pas moins comme un des fleurons orchestraux du romantisme germanique. Trois nouvelles intégrales des Symphonies viennent apporter leur pierre à l’édifice schumannien – où règnent toujours Paray et Detroit (Mercury, 1954-1958), Szell et Cleveland (Sony, 1958/1960) ou bien Sawallisch et la Staatskapelle de Dresde (EMI, 1972) – tandis qu’un album non moins récent explore des pages plus rares du compositeur.


Pour son intégrale (en deux volumes séparés), Heinz Holliger (né en 1939) a choisi d’éclaircir les textures. Pour ce faire, il ne dirige pas une formation jouant sur «instruments anciens» ou rompue aux défis stylistiques, comme l’avaient fait Gardiner avec son Orchestre révolutionnaire et romantique et Harnoncourt avec l’Orchestre de chambre d’Europe, mais l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne (dont Jukka-Pekka Saraste est le Chefdirigent depuis 2010), manifestement avec un effectif réduit, dont les cors ne sont pas moins savoureux. Son Schumann se révèle souvent inattendu – pour la Quatrième, il a d’ailleurs préféré la version de 1841, plus abrupte et anguleuse, qu’il est toujours passionnant de confronter à la mouture définitive de 1851: raffiné, aérien, aéré, volontiers chambriste, d’une grande lisibilité, il convainc davantage dans la juvénile Première, dans le triptyque Ouverture, Scherzo et Finale et, peut-être plus encore, dans une puissante et fougueuse Deuxième. Mais il manquera assurément quelque chose à ceux qui sont habitués ou attachés, dans ces œuvres, à des teintes plus sombres et à davantage de profondeur ou même d’épaisseur.


Si le chef suisse s’est d’abord fait connaître comme l’un des plus grands hautboïstes de sa génération, Karl-Heinz Steffens (né en 1961) fut, quant à lui, clarinettiste solo au Philharmonique de Berlin. A la tête de la solide Philharmonie d’Etat allemande de Rhénanie-Palatinat, dont il est, en qualité de Generalmusikdirektor à Ludwigshafen, Chefdirigent depuis 2009, il opte pour une approche tout à fait traditionnelle. D’une grande régularité au fil des Symphonies, même si la Deuxième peut sembler en retrait des trois autres, il ne s’endort pas pour autant, sait user à bon escient d’un vrai sens dramatique, développe une belle ampleur, sans emphase, entretient la flamme et même le risque (coda de la Quatrième).


Robin Ticciati (né en 1983), principal conductor de l’Orchestre de chambre d’Ecosse depuis 2009, semble au contraire vouloir tout remettre en question: en petit nombre (trente-deux cordes, si l’on en croit la notice), les musiciens suivent fidèlement les intentions du chef et sont servis par une prise de son précise. Mais le propos reste superficiel, encombré de tics, de partis pris agaçants (timbales très en avant), de phrasés bizarres et de choix confinant au maniérisme et à la sécheresse, voire à la brutalité, trahissant de façon assez typique une assimilation maladroite et imparfaite des apports des «baroqueux» à ce répertoire.


Après une intégrale réalisée voici quatre ans chez le même éditeur (cpo) et avec une couverture confiée, comme celles de Holliger, à l’incontournable Caspar David Friedrich, Frank Beermann (né en 1965), Generalmusikdirektor depuis 2007 à Chemnitz où il est, de ce fait, Chefdirigent de la Philharmonie Robert Schumann, permet à l’auditeur d’approfondir sa connaissance de l’univers symphonique schumannien avec les deux ébauches de symphonies entourant les quatre du corpus principal et habituel. Malheureusement, le triptyque Ouverture, Scherzo et Finale, trop placide, manque de mordant, et les deux mouvements de la Symphonie en sol mineur «Zwickau» (publiés en 1972) ne satisfont guère que la curiosité de découvrir les premiers essais d’un Schumann de 23 ans, même si c’est ici leur «premier enregistrement fondé sur la nouvelle édition critique de Matthias Wendt». Dans l’acoustique ample de la Lukaskirche de Dresde, les musiciens saxons mettent en revanche davantage de conviction dans les trois ouvertures tardives (1849/1851) qui complètent le programme, dont deux relatives raretés (Jules César, Hermann et Dorothée).


Le site de l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne
Le site de la Philharmonie d’Etat allemande de Rhénanie-Palatinat
Le site de l’Orchestre de chambre d’Ecosse
Le site de Frank Beermann
Le site de la Philharmonie Robert Schumann


Simon Corley

 

 

 

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