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07/08/2013
Jean-Marie Leclair : Concertos pour violon, opus 7

Luis Otavio Santos (violon), Les Muffatti, Peter van Heyghen (direction)
Enregistré à l’Augustinus Muziekcentrum d’Anvers (septembre 2010) – 77’38
Ramée RAM 1202 (distribué par Outhere) – Notice exemplaire (en anglais, allemand et français) de Peter van Heyghen





«Le rôle de Leclair est capital dans l’histoire du violon en France et marque une étape glorieuse dans la formation de notre école, dont, indiscutablement il est le chef et le vrai créateur» écrit Arthur Pougin dans son ouvrage, Le Violon, les violonistes et la musique du violon du XVIe au XVIIIe siècle (Paris, Fischbacher, 1924). Cent soixante ans après sa mort, Jean-Marie Leclair (1697-1764) était donc encore loué comme ayant été un des premiers virtuoses du violon en Europe à son époque, lui qui a eu une existence si hors du commun. Tout d’abord, allait-il devenir musicien, lui qui était si doué pour la danse qu’il fut, dans sa jeunesse – on est alors dans les années 1720 – premier danseur et maître de ballet au Théâtre royal de Turin? Mais c’est finalement la musique qui l’emporta, et tout spécialement le violon, instrument pour lequel il publia plusieurs recueils de sonates (le premier datant de 1727, le troisième de 1734) et pour lequel Le Mercure le qualifia de «fameux violon» dans un article paru en avril 1728. Après avoir effectué un voyage en Hollande au cours duquel il rencontra vraisemblablement Pietro Antonio Locatelli (1695-1764), autre virtuose, il revint en France et finit tragiquement assassiné en octobre 1764, peut-être par son neveu, également violoniste, qui aurait été jaloux de son talent. Toujours est-il que l’affaire ne fut jamais résolue...


Le présent disque rassemble cinq concertos pour violon issus d’un recueil publié en 1737, qui témoignent tout à la fois des talents de mélodiste et des capacités techniques du plus grand violoniste français de la première moitié du XVIIIe siècle. Même si quelques accents peuvent éventuellement évoquer Vivaldi (qu’il s’agisse de l’Allegro concluant le Concerto IV, qui n’est pas sans rappeler Le Printemps des Quatre Saisons, ou du premier mouvement du Concerto VI), c’est bien plutôt vers Locatelli qu’il faut davantage regarder. On est confondu par la beauté de ces mouvements lents, à commencer par l’Adagio des Concertos II et IV: un modèle d’équilibre, de musique totalement apaisée, aux accents empreints d’une mélancolie qui fait rapidement vagabonder l’esprit. Que dire également des tutti dans le Largo-Adagio du Concerto V?


Si l’accompagnement de l’ensemble belge Les Muffatti est exemplaire tout au long de ce disque, la prestation du soliste Luis Otavio Santos laisse une impression quelque peu mitigée. On ne contestera pas ses facilités techniques qui lui permettent de jouer sans difficulté apparente certains mouvements visiblement redoutables: on écoutera notamment le Vivace du Concerto I ou l’Allegro concluant le Concerto II, tout à fait enthousiasmant. On ne lui reprochera évidemment pas son jeu subtil sur les accentuations (dans le dernier mouvement du Concerto V) ou la réalisation de certains passages avec une aussi grande finesse que peut l’être l’Allegro moderato du Concerto IV. En revanche, à plus d’une reprise, les sonorités de son violon sont plus que perfectibles, lorsqu’elles ne sont pas franchement fausses et désagréables à l’oreille (Adagio du Concerto II, Aria Gratioso du Concerto I ou Aria Grazioso non troppo adagio du Concerto VI). C’est dommage, même si l’intérêt tant musical que musicologique de ce disque demeure réel.


Le site de l’ensemble Les Muffatti


Sébastien Gauthier

 

 

 

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