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12/12/2012
Bohuslav Martinů : Trios avec piano n° 1 «Cinq Pièces brèves», H. 193, n° 2, H. 327, et n° 3, H. 332 – Bergerettes, H. 275

Trio Arbor: Dmitri Vorobiev (piano), Stephen B. Shipps (violon), Richard Aaron (violoncelle)
Enregistré à Plzen (30 août-3 septembre 2010) – 74’32
Naxos 8.572251





Ayant déjà largement rendu justice à Martinů (voir encore tout récemment ici), Naxos ajoute un nouvelle publication de qualité, avec cette fois-ci l’œuvre pour trio avec piano, déjà assez bien servie par le disque, même en s’en tenant aux intégrales – trios Tchèque (Panton), Hedinger/Woodside/Brady (Koch), des Iscles, devenu depuis Dumky (Grave), Angell (ASV) et Kinsky (Praga). Cet album n’apparaît pourtant nullement inutile ou même simplement redondant, aussi improbable ait-il pu paraître sur le papier, avec la première apparition d’une formation, le Trio Arbor, sans doute constituée pour les besoins de ce disque et associant un pianiste russe à un violoniste et un violoncelliste américains.


Shipps et Vorobiev ont certes déjà enregistré un premier volume d’œuvres pour violon et piano de Martinů, mais le succès de cette rencontre, même si elle a eu lieu dans la patrie du compositeur, dans les studios de la Radio tchèque à Plzen (Pilsen), ne laisse pas d’étonner. Car l’adéquation, l’apparente familiarité, l’empathie même des trois musiciens avec ce corpus quelque peu sous-estimé, au sein d’une considérable catalogue chambriste, par rapport aux quatuors à cordes ou duos (violon/alto et violon/violoncelle), ne faiblissent jamais: un néoclassicisme point trop sec dans le Premier Trio «Cinq Pièces brèves» (1930), une expansivité radieuse dans le Deuxième (1950) et une générosité sereine dans le Troisième (1951), parfois appelé «Grand Trio».


Contrairement à certaines intégrales, celle-ci présente en outre l’avantage d’en être vraiment une, puisqu’elle inclut également les Bergerettes (1939), dédiées à Kapralová, que Martinů n’entendit jamais. Malgré la modestie de son titre, ce cycle, assemblant des pièces de forme ternaire (ABA) comme le Trio «Dumky» de Dvorák, est plus développé que chacun des trois Trios proprement dits et se situe au même niveau d’inspiration, d’autant que le Trio Arbor met en valeur les qualités de ces cinq pages: leur parfum tchèque plus affirmé que dans les trois Trios, leur caractère pastoral, bien sûr, mais aussi leur verve rythmique et leur dynamisme.


Le site de Dmitri Vorobiev


Simon Corley

 

 

 

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