About us / Contact

The Classical Music Network

Books

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

03/02/2012
Antonio Soler : Sonates pour piano (volume 1): Sonates n° 56 en fa majeur, n° 59 en fa majeur, n° 94 en sol majeur, n° 84 en ré majeur, n° 18 en do mineur, n° 7 en do majeur, n° 20 en do dièze mineur, n° 2 en mi bémol majeur, n° 117 en ré mineur et n° 11 en si majeur

Isidro Barrio (piano)
Enregistré à Madrid (4-6 octobre 2010) – 58’55
AcousticA ACUS 201002





Même si la haute figure de Domenico Scarlatti domine le genre, d’autres compositeurs du XVIIIe siècle ont également écrit des sonates destinées au piano ou au clavecin. Antonio Francisco Soler, plus connu sous nom de Padre Soler, en est un des représentants les plus célèbres. Compositeur espagnol (1729-1783), Soler a toujours été honoré par le disque, des premiers enregistrements de Scott Ross aux plus récentes réalisations parmi lesquelles on peut notamment distinguer celles de Luis Fernando Pérez (Mirare) et de Davide Cabassi (ColLegno).


Le présent opus, réalisé par Isidro Barrio, fait suite à plusieurs disques que le pianiste espagnol a déjà enregistrés en mai 1995 pour l’éditeur Koch Classics. A jouer la comparaison, on s’étonne immédiatement de voir que la Sonate n° 7 qu’il avait enregistrée était supposée être dans la tonalité de mineur alors que celle du présent disque est en do majeur, certaines autres références choisissant même le compromis de majeur. De même, comment se peut-il que la Sonate n° 11 enregistrée en 1995 soit signalée comme étant en ut mineur alors que, dans ce disque, elle est en si majeur? Enfin, et on arrêtera là ce parallélisme, comment se fait-il que la Sonate n° 18 supposée être en mineur et durer 3’50 en 1995 soit désormais en do mineur et d’une durée de 7’07?


Bref, on reste circonspect, d’autant que l’interprétation d’Isidro Barrio n’offre ici que peu d’intérêt. La musique de Soler, encore une fois, rappelle en plus d’une occasion les sonates de Scarlatti: c’est notamment le cas des Sonates n° 94 et, surtout n° 84 au rythme pointé caractéristique (tout spécialement à la main gauche). Elle peut également s’apparenter à certaines sonates de Baldassare Galuppi (1706-1785), musique qui se veut simple et charmeuse à la fois, sans artifice inutile. Or, en l’espèce, on est gêné par ce toucher extrêmement dur (Sonate n° 11) qui enlève à la musique la plupart de ses couleurs. Par ailleurs, on regrette que les appogiatures dans le registre aigu de la Sonate n° 7 soient jouées de façon si prosaïque: on baille d’ennui alors que le jeu demanderait ici plus de rythme et d’énergie, évidemment plus de fantaisie, voire d’espièglerie. En outre, et là, c’est davantage le choix des œuvres qui trouve matière à critique, on est mal à l’aise à l’écoute de cette Sonate n° 20, aux sonorités si étranges, où les phrases sont interrompues par de brusques accès de fureur mélodique. Même si l’interprétation pourrait être davantage engagée, on salue néanmoins les très belles Sonate n° 59, au rythme volontaire parfaitement affirmé et assumé, ainsi que la Sonate n° 18 qui allie dans un savant mélange grande liberté rythmique et pauses soudaines, le tout au milieu d’un climat mélancolique extrêmement touchant. C’est peu néanmoins pour racheter ce disque sur lequel on peut faire l’impasse sans grand regret.


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com