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Le mois du mélomane professionnel
11/01/2022




C’est parce la guerre a éclaté en 1939 que mon père a acheté un poste de radio et c’est parce que mon père a acheté un poste de radio que la musique a pénétré chez nous, ce qui m’a permis un soir d’entendre le Concerto pour violon de Beethoven joué par Yehudi Menuhin et de devenir amoureux et de l’instrument et de l’œuvre. Dès le lendemain, j’ai décidé d’abandonner la clarinette que je travaillais déjà pour m’inscrire à la classe de violon du conservatoire.


Je savais que le chemin pour atteindre le Concerto de Beethoven était long. Il fallait traverser celui en la mineur de Vivaldi, le Quatrième de Mozart, tous ces concertos qu’on ne joue jamais dans les salles (Rode, Spohr...), le Premier de Bruch, celui de Mendelssohn et même la Symphonie espagnole de Lalo, mais tout cela ne me décourageait pas. Ce passage majeur-mineur, un des thèmes principaux du premier mouvement, me fait vibrer à chaque fois que je l’entends.


C’est la raison qui a fait que je n’ai jamais raté un concours de violon, que ce soit Thibaud, Paganini ou Wieniawski. C’est justement ce dernier qui a rempli ce mois d’octobre. Ces dizaines de jeunes de partout mais surtout d’Asie, qui dominaient l’instrument comme je n’ai jamais réussi de le dominer. Un peu de jalousie et surtout du plaisir. Cela aurait pu me fatiguer d’écouter plusieurs fois la Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart, les concertos de Chostakovitch, de Sibelius et, surtout, les deux concertos de Wieniawski. Comme le majeur-mineur de Beethoven, l’attaque par une série de dixièmes sur les cordes de mi et de la qui ouvre la partie de violon du Premier Concerto de Wieniawski me fascine toujours. Comme j’ai travaillé, dans le temps, pour l’acquérir dans la souffrance !


Les résultats ne m’intéressaient pas trop. J’ai trouvé mon bonheur dans les heures où je baignais dans les sons de violon. Quand je pense qu’au début du XXe siècle, on pensait que le violon allait perdre sa primauté. Quelle erreur !


En novembre, ce sera le rendez‑vous avec Carmen à l’opéra et le début de mon travail sur la musique acousmatique de mon ami Denis Dufour. On se retrouve donc le 1er décembre.


Benjamin Duvshani

 

 

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