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Le mois du mélomane professionnel
01/01/2018




Que ceux qui pensent qu’une fois sorti de l’hôpital on est guéri se détrompent. Au contraire. On se trouve brusquement devant une indépendance à laquelle on n’est pas habitué.
Vous pensiez reprendre le chemin des salles de concert? Eh bien non, trop fatigué, la fatigue de la convalescence. A l’hôpital vous étiez pris en main en permanence. Ce n’est pas le cas chez vous.
On en est donc réduit aux écrans pour encore quelques mois.


Ne nous plaignons pas. Mes souvenirs de jeunesse me disent qu’il était impensable de s’offrir, en un mois, la découverte d’une autre manière de concevoir la Troisième et la Sixième de Mahler, que j’ai appris à connaître par Solti et son Orchestre de Chicago, et de faire mieux connaissance avec Tugan Sokhiev et son Orchestre de Toulouse, de plonger dans le travail plein de jeunesse des Dissonances avec une magnifique idée de l’intégrale des Concertos pour violon de Mozart par son leader David Grimal, de réécouter l’intégrale des Symphonies de Mendelssohn par Yannick Nézet-Seguin telles qu’on fut heureux de les écouter en 2016 à la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris.
Et ce ne fut pas tout. Dora Schwarzberg jouant la Sonate pour violon seul de Bartók est un grand moment de violon, un grand moment de musique. Nemanja Radulovic dans le Concerto de Khatchatourian de même.


Il y eut aussi des déceptions. Une violoniste dans le Concerto «A la mémoire d’un ange» de Berg, joué trop lentement. C’est extraordinaire à quel point le tempo peut influencer la qualité musicale d’une œuvre. Non, je ne vous dirai pas de qui il s’agissait.


Eh oui, j’ai eu tout ça et plus. Ce n’est pas trop mal. En plus, des souvenirs. Quand le grand Bronislaw Huberman est mort, le jour de mes 17 ans, nous avons assisté à un concert avec Khatchatourian justement. Non, ce ne fut pas le violon mais le piano mais ça a eu lieu à l’amphithéâtre en plein air de l’Université Hébraïque de Jérusalem, qui a cette qualité d’avoir, derrière la scène, une profondeur de plus de 100 kilomètres avec le désert de Juda, le Jourdain, la mer Morte et les montagnes de Transjordanie. Pour les jeunes que nous étions, ce fut somptueux.


Je n’oublierai pas de vous souhaiter une bonne année pour 2018 qui commence aujourd’hui. Comme je suppose que vous en ferez de même, ne me souhaitez pas une année meilleure que 2017. Cela ne me suffit pas. J’aime la formule du Jour de l’An juif: «Qu’une année finisse avec ses malédictions et qu’une année commence avec ses bénédictions!».


Benjamin Duvshani

 

 

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