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Le mois du mélomane professionnel
03/01/2017




Je vous ai promis les amandiers en fleurs. Je n’en ai pas vu, mais j’ai vu des coquelicots autour de la statue de Baudelaire au jardin du Luxembourg. Patience, ils arrivent.


Je vous ai laissés, dans mon dernier éditorial, sur cette magnifique impression que m’a produit Shéhérazade.2 de John Adams. Quelques jours après, ce fut un rappel d’une œuvre que je connaissais bien, dans le temps, et que je n’ai pas entendue depuis longtemps. La Sérénade de Bernstein, ou plutôt Le Banquet, car elle est entièrement inspirée du Banquet de Platon. La ravissante Janine Jansen nous l’a offerte sur Mezzo, accompagnée par l’Orchestre symphonique de Londres dirigé par Sir Antonio Pappano. Vous imaginez que je me suis jeté immédiatement après sur le texte et j’avoue ne pas avoir tout à fait compris le choix de Bernstein pour les tempi des mouvements en rapport avec les personnages, surtout pas du Presto pour Eryximaque, le médecin, ni l’Adagio pour Agathon, l’hôte. Encore un grand moment de violon-orchestre. Depuis qu’une fracture multiple de la tête de l’humérus gauche m’a privé de la possibilité de jouer du violon, un vrai malheur, je développe une obsession totale pour cet instrument et passe des heures à écouter des concertos de tous les temps et de toutes les époques. Ou bien des œuvres pour violon seul ou pour violon et violoncelle – Eve et Adam. Cette sonorité! La voix des anges!


Puisque nous sommes avec les anges, restons-y, à travers la liturgie juive. L’ULIF-Copernic a eu la bonne idée d’inviter deux cantors, l’un, de Vienne, Shmuel Barzilaï, et l’autre de Strasbourg, Jonathan Blum, pour une soirée liturgique de toute beauté. Des œuvres connues et des créations d’Itaï Daniel, le chef du chœur. La liturgie juive, appelée en hébreu ‘Hazanouth, très mal connue, offre des moments exceptionnels de beauté, et dans la nostalgie du passé et dans la joie des espoirs d’avenir. Elle fut réservée, pendant des millénaires, au ‘Hazan, le cantor. Salomone Rossi, au XVIIe siècle, y a ajouté le chœur et l’harmonie. Au XIXe siècle, la branche ashkénaze, européenne, a adopté l’harmonie occidentale pour presque toutes les œuvres, ce qui n’a fait qu’ajouter à la beauté. L’orgue est arrivé, mais souvent ce fut l’orgue humain, avec le chœur qui s’occupait de l’harmonie. Il faut aller le jour de Kippour, soit la veille pour Kol Nidrey, soit à la mi-journée pour l’office central, à une synagogue qui utilise le rite ashkénaze, avec chœur, pour faire la connaissance de cette musique. Il faut aussi écouter le Service sacré de Bloch, qui a réussi un chef-d’œuvre de combinaison tradition-musique occidentale.


Le mois prochain, le printemps sera là, c’est sûr, et avec l’heure d’été et la lumière pour de magnifiques promenades nocturnes.


Benjamin Duvshani

 

 

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