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Le mois du mélomane professionnel
11/01/2016




Quand j’ai plongé dans l’océan des Quatuors de Beethoven pendant l’été, je ne pouvais pas imaginer que la rentrée serait beethovénienne. Une exposition à la Philharmonie, «Ludwig van ou le mythe Beethoven», très riche et très émouvante autour du thème de la réception de Beethoven par les peintres, les cinéastes, les écrivains et même les musiciens. Pour l’amoureux de Beethoven que je suis, ce fut une visite pleine d’émotion. A ne rater sous aucun prétexte. Cela ne s’est pas arrêté là. J’ai eu la surprise et le bonheur de découvrir un nouvel Oïstrakh. Un concert de l’orchestre de Hong Kong sous la direction de Jaap van Zweden avec, pour jouer le Concerto de Beethoven, un violoniste qui avait toutes les qualités, sobriété, classicisme, fidélité au texte, sonorité profonde du Roi David. Un nom qui ne me disait rien, Ning Feng. Merveilleux. J’attends son arrivée à Paris.


Restons-en aux expos. Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, une expo Schönberg, plus peinture que musique mais la musique du maître est là et les souvenirs. Il était président d’honneur de l’Académie de musique de Jérusalem en 1950 quand j’y ai terminé mes études de violon.
Restons-en au violon avec un récital de Maxim Vengerov, qui revient avec une forme époustouflante. Quelle Première Sonate de Prokofiev! Il allait être un grand chef, peut-être, mais il nous manquait comme violoniste. Il a même changé, et pour le mieux, sa gestuelle du corps.


N’étant pas un fan de la danse, j’ai pourtant grandement apprécié le Boléro et Le Sacre chorégraphiés par le grand Béjart.
La grande salle de la Philharmonie s’appelle désormais la «Grande salle Pierre Boulez». Dans un discours merveilleux, comme il sait les faire, Laurent Bayle nous a parlé de lui avec émotion que nous avons tous partagée. On lui devait beaucoup. Je ne sais pas si c’est en rapport avec cela mais Mezzo a repris la diffusion du Ring Boulez-Chéreau.


La pudeur ne fait pas partie de mes grandes qualités. A un moment donné de ma vie, j’ai même pratiqué le naturisme. Je fus quand même étonné par Les Indes galantes de l’Opéra de Bordeaux, ville très bourgeoise, où pendant plus d’un quart d’heure, plusieurs jeunes filles et plusieurs garçons dansaient nus, complètement nus. J’ai bien aimé malgré l’étonnement. Pas trop souvent mais de temps en temps la nudité est de toute beauté.


J’ai décidé, outré par les mises en scène actuelles d’opéra, de réduire ma fréquentation de ce lieu. Trop c’est trop. Je n’en peux plus. Je ne vais pas à l’opéra comme on va à la fac pour un cours de psychologie. Je suis assez savant pour faire tout seul mes lectures. N’empêche que l’homme de la Bible que je suis depuis ma plus tendre enfance ne peut pas ne pas aller voir Samson et Dalila, surtout qu’enfant, Samson fut un de mes héros préférés. Mes oreilles furent satisfaites: Anita Rachvelishvili en Dalida et Aleksandrs Antonenko en Samson m’ont convaincu. Pour les yeux, c’est autre chose. La scène d’amour du deuxième acte à la vallée de Çoreq (que je connais) avec cette lumière aveuglante: quelle idée saugrenue et que c’est laid! Enfin, je remercie l’Opéra d’avoir repris cet ouvrage qui fut le premier que j’ai vu en arrivant à Paris il y a longtemps, très longtemps (avec une mise en scène ringarde tout à fait à mon goût). Je remercie aussi Saint-Saëns d’avoir choisi un sujet biblique pour son opéra.


J’attends impatiemment le 8 novembre pour écouter la Sonate «A Kreutzer» transcrite pour quintette à cordes. Je me souviens du plaisir que j’ai eu à écouter Ivry Gitlis la jouer dans un arrangement pour violon et orchestre, accompagné par l’Orchestre d’Australie.


On se retrouve dans trente jours!


Benjamin Duvshani

 

 

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