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Le mois du mélomane professionnel
12/01/2015




Un mois de Requiem et de Stabat Mater. Des larmes et des gémissements. Pourtant, la vie continue et, avec elle, la musique, dès le week-end suivant. Si le concert du National le soir fut très clairsemé, celui du Philhar’ l’après-midi fut plein. Les absents, comme toujours ont eu tort. Deszö Ranki, dans le Troisième Concerto de Bartók avec le National, nous a fait comprendre ce qu’est l’aisance au clavier. Pourtant, c’est une pièce bien difficile. Je ne peux jamais l’écouter sans une tristesse en rapport avec l’état de santé et l’état général de Bartók, agonisant, en hâte de pouvoir arriver à la fin qu’il avait notée d’avance. La grande surprise de la soirée est venue de Daniele Gatti que j’avais souvent critiqué dans son cycle Mahler. Une Septième de Beethoven exceptionnelle, superbe, abondamment applaudie avec sept rappels (je les ai comptés). La sortie hâtive nous a replongés dans l’ambiance générale. On en est sorti le lendemain avec le concert classique, oh combien classique, du Philhar’ avec Truls Mørk jouant des concertos de Carl Philipp Emanuel Bach et de Luigi Boccherini et l’orchestre terminant avec la dernière symphonie de Haydn.


Pour le reste, il fallait compter sur les écrans. La Traviata de Glyndbourne avec, enfin, une courtisane qui fait comprendre que des hommes aient dépensé des fortunes pour l’avoir. Venera (quel prénom prédestiné) Giardieva. Ne la ratez pas la prochaine fois qu’elle passe. Deux mises en scène anciennes, La Khovantchina au Mariinski en 1960 et le Don Giovanni de Furtwängler en 1954 avec Siepi. Le bonheur. Tout. Les costumes, les décors, la musicalité. C’est le genre de choses qui me ramèneront vers l’opéra. Une nouvelle expérience masochiste avec le Wozzeck de Tcherniakov à Moscou: le sommet de l’aberration de la mise en scène. Jusqu’à quand?


Le violoniste que je suis ne me permet pas de terminer cette chronique sans mentionner quelque chose de très violonistique, la tenue et les mouvements de l’archet. De Budapest, nous avons vu et entendu Thomas Zehtmair jouer le Second Concerto de Prokofiev, accompagné par Iván Fischer et l’Orchestre du festival de Budapest. Quelle élégance! Quelle sûreté! Quelle capacité de produire la sonorité qu’il faut quand il le faut! Souvenirs d’enfance quand le professeur nous «torturait» avec ses cris: «La main droite, Benjamin, la main droite!»


Pourrons-nous avoir un décembre de fêtes qui nous fera oublier nos angoisses? Je l’espère.


Benjamin Duvshani

 

 

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