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Le Philharmonique de Radio France a 25 ans
10/01/2001


Le concert du vendredi 28 septembre à la Salle Pleyel signait le 25e anniversaire de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Créé en 1976 par la fusion de trois orchestres, il connut des débuts un peu laborieux et disparates avant de trouver en Marek Janowski une personnalité musicale exceptionnelle et un travailleur infatigable. Ces seize années de travail firent de l’orchestre une des grandes phalanges d’Europe. L’arrivée de Myung-Whun Chung en mai 2000 fait franchir à la formation un nouveau palier.


La Deuxième Symphonie de Gustav Mahler au programme de cette soirée démontra encore une fois le très bon niveau atteint par l’orchestre. Un signe qui ne trompe pas : aucun violoniste, même ceux du dernier rang, ne se repose jamais sur son dossier ! Leurs corps bougent en même temps et les coups d’archet ont la même ampleur, du premier au dernier violon. On voit cela au Philharmonique de Berlin et chez quelques autres grands orchestres, mais la plupart du temps le premier violon s’escrime tout seul tandis les autres restent confortablement installés dans leurs sièges. Le son qui sort d’un tel pupitre aussi engagé dans la musique est fabuleux : rond, puissant, profond, précis. Le rêve. Les autres pupitres font preuve du même engagement et si les cuivres connaissent quelques petits couacs cela s’explique en partie par certains tempos très lents de Chung.


Car les options interprétatives de Myung-Whun Chung ne sont pas banales. Après le formidable travail de fond réalisé par Marek Janowski, essentiellement sur le grand répertoire allemand du XIXe et dans un style attaché à la probité par rapport aux textes, le chef coréen s’engage dans une voie plus audacieuse. Comme si sa lecture des partitions passait par le filtre de l’écriture de Messiaen, il déconstruit la logique organique des œuvres pour lui substituer une alternance de moments éthérés et atemporels et de passages très vifs et puissamment charpentés. Cela semble merveilleusement naturel, comme dans l’andante moderato, ou plus contraint, comme dans le premier mouvement où l’on a parfois l’impression que le fil se rompt, certaines articulations ou entrées de thème semblent excessivement détaillées. Mais d’autres passages baignent dans une lumière indicible et les crescendos sont construits avec la rigueur et la beauté d’une cathédrale. Dans le grand répertoire romantique, Chung déplaira à certains, en fascinera d’autres, mais captivera toujours le mélomane curieux, un peu comme Celibidache en son temps. Et, comme l’illustre chef roumain, les orchestres dont il assure la direction musicale atteignent un niveau de qualité exceptionnel. Souhaitons que Myung-Whun Chung dirige encore longtemps l’Orchestre Philharmonique de Radio France !



Le site de l’orchestre


Le site de ProPhil, l’association de soutien de l’orchestre



Philippe Herlin

 

 

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