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Le mois du mélomane professionnel
10/01/2015




La saison 2015-2016 a plutôt mal commencé. Pour le premier concert de l’Orchestre de Paris, dédié à la mémoire de Samuel Pisar, Hélène Grimaud, souffrante, a été remplacée par le pianiste allemand Lars Vogt qui, dans le Second Concerto de Brahms, a oublié que Brahms est bien né dans le nord, à Hambourg, mais qu’il est mort au sud, à Vienne. Une des grandeurs de sa musique vient justement du fait de ce mélange de sérieux et de légèreté. Nous avons eu droit à un Brahms lent et lourd qui ne rendait pas justice à l’œuvre. Heureusement que la Cinquième Symphonie de Sibelius a rattrapé le sentiment de lourdeur, surtout que Paavo Järvi est un vrai spécialiste de ce compositeur. Il a d’ailleurs eu les honneurs du prix Sibelius le soir même dans un moment de grande émotion où nous avons aussi appris que l’Orchestre de Paris allait nous offrir un enregistrement de l’intégrale des Symphonies de Sibelius.


Les débuts de l’Orchestre philharmonique de Radio France avec son nouveau chef Mikko Franck furent nettement plus encourageants dans un programme Dutilleux, Poulenc et Richard Strauss. Au cours de la conférence de presse qui a précédé le concert, nous avons eu droit à l’expression de la direction dans laquelle Mikko Franck entend conduire la formation. Belle perspectives d’avenir.


Une autre déception. Dans l’ouverture de saison de l’Orchestre national, Sergey Khachatryan, qui nous avait ébloui il y a peu avec le Concerto pour violon de Beethoven à Pleyel, nous a franchement déçu cette fois-ci. Il se peut que la faute ne soit pas la sienne mais celle de Daniele Gatti qui nous a déjà déçu dans son intégrale Mahler. Très étrange, ce choix de lenteur, qui, ici, va contre l’œuvre.


Un mot sur le bonheur de commencer l’année musicale dans ces salles autrement plus gratifiantes que celles que nous avons connues avant. Seul défaut, l’heure tardive de début des concerts nous obligeant, vu la distance, à nous coucher bien tard.


Très belle après-midi commencée par des œuvres pour quatuor à cordes d’Arvo Pärt (Fratres et Summa), Ligeti (Premier Quatuor) et Chostakovitch (Huitième Quatuor) jouées par des solistes de l’Orchestre de Paris et suivie, dans la grande salle de la Philharmonie, par un hommage de l’orchestre, sous la direction de Paavo Järvi, à Pärt, qui célébrait ses quatre-vingts ans. J’ai pu y découvrir une œuvre que je ne connaissais pas, Tabula rasa, pour deux violons (Viktoria Mullova et Mari Poll), orchestre à cordes et piano préparé, qui m’a séduit et que j’ai écoutée avec le même plaisir sur YouTube le soir en rentrant. Qui a dit que la tonalité n’a plus rien à nous dire?


Pour finir le mois, l’association EMuNa nous a offert pas plus tard qu’hier soir une soirée quatuor à cordes, premier concert d’une série sur le sujet. Le Quatuor Kitgut (Amandine Beyer et Naaman Sluchin aux violons, Josèphe Cottet à l’alto et Frédéric Baldassare au violoncelle) nous a charmés avec des pièces de Purcell et Locke et, surtout, un quatuor de Haydn, l’Opus 71 n° 2. Un moment de grâce. Le bonheur de la musique de chambre. Nous attendons impatiemment la suite. (Je n’oublie pas de vous dire que Kitgut vient de kit=chat et gut= boyau nous rappelant le temps où les cordes des instruments à cordes furent fait avec les boyaux de chats).


Avec l’automne et le froid qui arrivent, nous comptons bien sur la musique pour la chaleur, indispensable à notre bien-être.


Benjamin Duvshani

 

 

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