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Le mois du mélomane professionnel
10/01/2014





Ce mois de septembre fut placé sous le signe de Brahms et plus particulièrement de son Concerto pour violon et orchestre. Souvenir du temps où je suis arrivé au Conservatoire, rue de Madrid, en 1950, et où, ayant proposé à une violoncelliste de travailler le Double concerto pour violon et violoncelle, elle ne savait pas qui était Brahms et où Brahms n’était pas l’affiche des nombreux concerts du dimanche à 17 heurs 45. Heureusement, ce ne sont que des souvenirs. Les choses ont changé grâce, peut-être, à Françoise Sagan et au film tiré de son roman. Peut-être aussi grâce à la propagande active que j’ai entreprise autour de moi au Conservatoire et dans le milieu musical (ceci dit avec un sourire).


Premier concert avec l’Orchestre de Paris et Maxime Vengerov à qui le temps sans violon a profité. Il était déjà très bon et il est devenu excellent. Paavo Järvi dirige l’orchestre en contrôlant parfaitement le niveau sonore, surtout des cordes, pour permettre au soliste d’exprimer la totalité de ce que Brahms voulait qu’il exprimât. Cadence écrite par Vengerov lui-même, ce qui est devenu rare et qui est remarquable. Comme «encore», la Méditation de Thaïs de Massenet avec l’orchestre, qui n’éloigne pas trop de l’ambiance du deuxième mouvement du concerto.


Second concert, assez décevant, avec l’Orchestre de Cleveland dirigé par Franz Welser-Möst. La Première Symphonie de Brahms permet à l’orchestre et au chef de prouver leur niveau assez extraordinaire. C’est avec le Concerto pour violon, joué par un «grand», Nikolaj Znaider avec son Guarnerius, que la déception vient. Une masse de cordes, exceptionnelle de qualité par ailleurs, qui couvre le soliste, surtout dans le premier mouvement, et qui fait demander à celui qui connaît l’œuvre où sont passées les notes qu’il n’entend pas. A qui la faute? Au chef qui ne réussit pas à équilibrer les sonorités ou, peut-être, au fait d’avoir trop de cordes dans l’accompagnement. C’est un problème général aujourd’hui pour les concertos, surtout que nos oreilles sont habituées aux enregistrements travaillés par les ingénieurs du son qui favorisent souvent les solistes. Dommage pour Znaider qui méritait mieux. Je lui reprocherais aussi le choix d’une cadence avec peu d’intérêt musical et d’avoir choisi la sempiternelle Sarabande de la Deuxième Partita de Bach comme «encore». Il y a d’autres mouvements magnifiques chez Bach. Il y a aussi Ysaÿe, Bartók, Prokofiev, Paganini et même Locatelli. Je finis par devenir allergique à cette Sarabande qui me donne envie de crier, avant la première note: «Pas la Sarabande!».


Moment très émouvant sur Mezzo. Le dernier concert enregistré par Abbado et l’Orchestre du festival de Lucerne. La tragédie de sa mort exprimée par l’Ouverture tragique de Brahms; le «Chant du ramier» des Gurrelieder, chanté par la superbe Mihoko Fujimura, et la Troisième Symphonie de Beethoven avec sa «Marche funèbre». Si prémonitoire.


Ce soir à Gand pour Elektra à l’Opéra de Flandre. Je vous en parlerai le mois prochain.


Benjamin Duvshani

 

 

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