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Le mois du mélomane professionnel
06/01/2014





Le violon est encore à l’honneur en ce mois de mai, à travers deux concerts qui ont attiré un large public.


Daniele Gatti, avec son Orchestre national, dans un beau mélange européen entre la Pologne (Musique funèbre à la mémoire de Bartók de Lutoslawski), la Finlande (Concerto pour violon de Sibelius) et la Russie (la Sixième de Tchaïkovski). Lutoslawski, avec son compatriote Penderecki, fut une de mes portes d’entrée dans la musique du XXe siècle. Bon souvenir et regrets de ne pas les entendre plus souvent au concert. Nul doute que Joshua Bell est un des «grands» du violon actuellement. Son interprétation du Concerto de Sibelius est parfaite sur tous les plans. Sibelius, qui avait tant de doutes sur son Concerto aurait été convaincu, comme le reste du public, de la valeur de cette œuvre. Fallait-il obéir aux applaudissements et jouer une improvisation sur Yankee Doodle, qui a brisé l’enchantement dans lequel nous étions plongés? Quelle «plaie» que ces encores! Et quelle histoire incroyable que celle du Stradivarius de Huberman, volé par un violoneux quelconque qui en joue toute sa vie dans les cabarets et les salles de danse et qui est redécouvert après sa mort. Nul doute non plus que la Sixième, la Pathétique, est la plus belle des Symphonies de Tchaïkovski. J’ai appris à la connaître, adolescent, dans un café au bord de la mer qui la passait souvent puisque le patron en était amoureux. Un mélange d’émotions provoquées par les souvenirs de l’adolescence et par la beauté de l’œuvre. Magnifique soirée!


Retrouvailles avec l’Orchestre Pasdeloup, que je suis fidèlement depuis des dizaines d’années, depuis les années 1950 où il jouait encore au Palais de Chaillot. Nemanja Radulovic, qui fait tout pour ressembler à Paganini, coiffure et habits, vient nous interpréter le Concerto de Khatchatourian. Malgré une distance incommensurable d’avec le Concerto de Sibelius, il n’est pas désagréable de se laisser bercer par l’aspect folklorique de l’œuvre et par la présence virtuose du violon. Une improvisation personnelle sur les Cinquième et Vingt-quatrième Caprices de Paganini, justement, ajoute à l’aspect brillant de l’œuvre. Eh oui, il y a des encores qui tombent bien. Très difficile de passer à la Deuxième de Brahms après cela, surtout sans entracte.


J’aime Macbeth de Shakespeare, qui fut la pièce maîtresse de mon examen d’anglais au bac. J’aime Macbeth de Verdi que je considère comme un de ses plus beaux opéras. En regardant le très beau spectacle conçu par Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer comme il aurait été beau d’intercaler «A la paterna mano» de Macduff et «Una macchia» de Lady Macbeth dans la pièce. Art total pour art total, pourquoi ne pas mêler le texte de Shakespeare et la musique de Verdi, qui en fut d’ailleurs un immense admirateur.


Benjamin Duvshani

 

 

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