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Le mois du mélomane professionnel
04/01/2014





Le violon d’Isabelle Faust et le piano d’Alexander Melnikov devaient nous offrir l’intégrale des Sonates de Brahms au Théâtre de la Ville. J’ai beaucoup entendu la partition du piano, peu celle du violon. Personne n’était là pendant les répétitions pour dire à Isabelle, excellente violoniste par ailleurs, qu’il fallait augmenter la dynamique pour garder l’équilibre?


Encore une excellente violoniste, Janine Jansen, qui est venue à Pleyel, accompagnée de son père et de ses amis pour nous offrir un vrai festival autour des concertos pour violon de Bach. Un enchantement. On peut jouer «baroque» même quand les instruments ne le sont pas.


Encore du violon, toujours à Pleyel, avec Maxim Vengerov et Itamar Golan, incomparable accompagnateur. Une belle idée de consacrer la seconde partie du concert, après une magnifique première partie avec la Chaconne de Bach et la Première Sonate de Prokofiev, à des «encores». Quelle joie de retrouver la Légende de Wieniawski! Le seul regret fut le choix, chez Kreisler, de Liebesfreud. Le Liebesleid est tellement plus beau. Serait-ce que dans l’amour, la souffrance est plus belle que la joie? Il y eut même des «encores» aux «encores». Le public, insatiable, était aux anges.


Si vous pensez qu’on en a fini avec le violon, vous vous trompez. Un violoniste ukrainien que je ne connaissais pas, Graf Mourja, avec les Vingt-quatre Caprices de l’Opus 1 de Paganini au Théâtre de la Ville. Quelle épreuve! J’eusse préféré qu’il jouât l’ensemble avec une totale simplicité. La volonté d’enrichir musicalement cette œuvre est certainement une faute. Il l’a rattrapée en jouant parfaitement le premier mouvement de la Première Sonate de Bach pour violon seul.


Il y a aussi eu d’autres moments. Le National, fêtant ses 80 ans au Théâtre des Champs-Elysées, avec à sa tête Riccardo Muti et Bernarda Fink, qui nous a charmés en chantant le Poème de l’amour et de la mer de Chausson. La salle, pleine à craquer, s’est mise debout pour applaudir à tout rompre (voir ici). C’est avec le National que j’ai vécu le plus beau concert de ma vie en février 1981, avec les Gurre-Lieder dirigés par le grand Seiji Ozawa. C’est justement cette œuvre que le «Philar’» nous a proposé à Pleyel sous la direction d’Esa-Pekka Salonen (voir ici). Cela n’a pas effacé mes souvenirs, surtout que je n’apprécie pas trop la gestuelle du chef. On a l’impression, par moments, qu’il s’ennuie.


Une déception avec Momente de Stockhausen dans le cycle Wagner/Stockhausen à la Cité de la musique. Trop de monde sur la scène et trop de violence dans le propos. Il faut, pour les quatre chœurs, plus d’espace. Il ne faut surtout pas oublier qu’il s’agit de textes, comme le Cantique des Cantiques, qui parlent d’amour. Ceci ne se faisait pas sentir. J’ai repris, en rentrant, le vinyle avec Stockhausen lui-même pour retrouver la beauté de l’œuvre.


Benjamin Duvshani

 

 

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