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Le Ballet de Shanghai à Paris, entretien avec Lili Xin
03/12/2014





Pour fêter le cinquantième anniversaire des relations diplomatiques établies entre la France et la République populaire de Chine, est invité à se produire au Palais des Sports de Paris le Ballet de Shanghai, ville fortement influencée par la culture française du fait des concessions que la France y administrait dans les années 1930. La dernière visite du Ballet de Shanghai annoncée en 2003 avait dû être annulée pour cause de grippe aviaire! Justice lui est faite cette année avec deux chorégraphies emblématiques du talent et de la diversité de cette superbe compagnie de soixante danseurs fondée en en 1979 et dirigée aujourd’hui par Lili Xin, une de ses anciennes danseuses étoiles.


La Fille aux cheveux blancs, œuvre fondatrice créée durant la Révolution culturelle chinoise, puise ses racines dans les légendes chinoises. A Sign of Love (2006), collaboration franco-chinoise chorégraphiée par Bertrand d’At, est une formidable histoire d’amour impossible sur fond du Shanghai des années 1930. Un spectacle multicolore, tour à tour divertissant, trépidant, émouvant, même poignant. A découvrir!


Trois questions à Lili Xin, danseuse étoile, directrice du Ballet de Shanghai:

Quelle est la spécificité du Ballet de Shanghai?
Notre compagnie est soutenue par la riche municipalité de Shanghai, au contraire du Ballet de Pékin, qui est une compagnie nationale. Elle possède un répertoire varié, mélange de grands classiques de la danse occidentale tels Le Lac, Giselle, Roméo et Juliette, d’œuvres néoclassiques de Balanchine et de ballets aux sujets chinois spécialement créés pour elle comme le Butterfly Lovers que j’ai monté en 2010. Elle est formée d’une élite de danseurs, mélange de solistes d’Etat et de danseurs principaux, dont nombre se distinguent régulièrement dans les concours internationaux. Elle se produit régulièrement aux Etats-Unis, au Japon, en Russie, au Royaume-Uni et au Canada. Pour la France, ce sera un retour très attendu après sa première visite il y a vingt-huit ans.



La Fille aux cheveux blancs (© Lunxun Chen)

Qu’amenez-vous dans vos bagages pour cette tournée?
Deux œuvres se partageront huit représentations.
La Fille aux cheveux blancs, œuvre fondatrice créée durant la Révolution culturelle chinoise, qui remporta la médaille d’or de la meilleure œuvre de danse classique chinoise du XXe siècle. Réglée sur une musique composée par quatre compositeurs contemporains chinois, elle puise ses racines dans les anciennes légendes du pays C’est le pendant du Détachement rouge féminin, la signature «révolutionnaire» du Ballet de Pékin que le public parisien a pu voir au Théâtre du Châtelet l’année dernière. Paris a déjà vu cette Fille aux cheveux blancs en 1972 avant qu’elle ne connaisse une éclipse due à la Révolution culturelle et ne soit reprise en 1988 – j’en étais alors soliste. C’est donc un monument de l’esthétique chinoise.



A Sign of Love (© Lunxun Chen)


Quels sont les liens du Ballet de Shanghai et de la France?
Depuis une dizaine d’années les liens du Ballet de Shanghai et de la France se sont solidifiés. Nombreux sont vos professeurs qui ont été invités à y enseigner. De même pour la programmation: José Martinez y a réglé en 2010 The Last Mission of Marco Polo et Patrick de Bana Jane Eyre. Le premier chorégraphe invité de ces collaborations franco-chinoises fut en 2006 Bertrand d’At, ancien danseur chez Béjart et longtemps directeur du Ballet de l’Opéra du Rhin. A Sign of Love est une formidable histoire d’amour impossible sur fond du Shanghai des années trente que Bertrand d’At a réglée avec le plus grand soin et beaucoup d’exactitude sur les costumes, les mœurs de l’époque et la gestuelle de la rue à Shanghai dans les années de sa splendeur. Le couple vedette de premiers danseurs principaux formé par Pingping Ji et Husheng Wu sera à Paris ainsi qu’une autre distribution de plus jeunes danseurs. Bertrand d’At a réglé son spectacle sur une musique originale chinoise, mais les trois pas de deux de facture classique du ballet sont dansés sur la sublime musique des mouvements lents des Quatuors «Razoumovski» de Beethoven.


Palais des Sports de Paris, Porte de Versailles: sept représentations du 14 au 20 mars (A Sign of Love du 14 au 20 mars, La Fille aux cheveux blancs les 18 et 19 mars).


Olivier Brunel

 

 

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