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Le mois du mélomane professionnel
01/01/2014





En vous promettant dans ma précédente chronique un article riche et abondant pour aujourd’hui, j’ai oublié que les vacances de fin d’année étaient un temps mort pour la musique en salle. Heureusement qu’il y a eu quand même la première quinzaine de décembre.


Britten, Lutoslawski, Verdi, Wagner. 2013 fut une année «lourde» en anniversaires. Lourde au point de créer une surdose aux dépens de tous les compositeurs qui n’ont pas eu la chance d’avoir leur date de naissance ou de mort en rapport avec l’année. Il est peut-être temps de s’interroger sur l’utilité de cette surcharge. Peut-être serait-il plus judicieux de réserver les célébrations au jour même de la naissance ou de la mort, laissant le reste de l’année à d’autres musiques. En ce qui me concerne, j’ai trouvé tout cela bien exagéré et indigeste au point de décider – vais-je respecter cette décision? – de passer une année 2014 sans Verdi et sans Wagner. Pour 2014, je n’ai trouvé que trois dates: Gluck (300 ans de sa naissance), Rameau (250 ans de sa mort) et Richard Strauss (150 ans de sa naissance). Ça nous changera. Baroque, baroque et belle époque, ni classique, ni vraiment romantique ni vraiment contemporain. Oui, je sais, Richard Strauss a beaucoup composé au vingtième siècle, mais on peut très bien le considérer comme plus tout à fait romantique et pas du tout contemporain.


En parlant de Strauss, disons qu’un des événements importants de décembre fut la représentation du Chevalier à la rose à l’Opéra de Flandre (voir ici). D’abord, un coup de chapeau à Albert Pesendorfer, excellent Ochs et sur le plan musical et pour son jeu de scène. Dmitri Jurowski en pleine possession de la partition, menant l’orchestre avec la légèreté, la force et la douceur que cet opéra réclame. Si l’Octavian de Stella Doufexis fut un peu décevant, ce fut à cause de la présence dominante d’Ochs. Une mise en scène tout à fait classique, ce qui nous change de ce que nous avons vu à l’Opéra de Flandre depuis ces derniers mois avec Nabucco, La Flûte enchantée, Parsifal et Tristan et Isolde, où les idées nouvelles, pas toujours tout à fait abouties, ont dominé. S’il est vrai que cet opéra comporte quelques longueurs, comment résister à l’enchantement absolu de la dernière scène, douce et intense à la fois? Nous allons, sans aucun doute, retrouver Le Chevalier cette année.


Autre chose. Il se tient au musée d’Orsay une exposition intitulée «Allegro barbaro», consacrée à Bartók et à la modernité hongroise. C’est dans le cadre de cette exposition que l’auditorium nous a permis d’écouter ses six Quatuors. Il m’a été donné d’assister au concert offert par le Quatuor Psophos, où a été joué le Cinquième. Quel chef-d’œuvre! Et quelle excellente idée de l’avoir introduit par Ainsi la nuit à double titre, en hommage à Dutilleux qui nous a quittés récemment et pour nous permettre d’assister à un face-à-face passionnant entre les deux œuvres. Qui a dit que le quatuor à cordes était un sommet de l’art musical? Si personne ne l’a fait, je me permettrai de le faire hic et nunc!


Excellente année 2014 à toutes et à tous.


Benjamin Duvshani

 

 

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