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Le mois du mélomane professionnel
12/01/2013





Un mois cloué au lit m’a éloigné des salles de concert et d’opéra. Heureusement qu’il y a la radio, la télé, l’ordinateur, les CD et les DVD pour étancher la soif de musique que la maladie ne diminue pas.


Commençons par les CD. Ivry Gitlis à qui Decca consacre un «portrait» en cinq disques à l’occasion de ses 90 ans. Je connais Ivry depuis longtemps. J’étais là au concours Jacques Thibaud au début des années 1950, quand il n’a pas eu le premier prix, contrairement au désir du public. Les organisateurs lui ont immédiatement offert un récital à Gaveau: j’ai alors fait connaissance de la Sonate pour violon seul de Bartók, qu’il fut un des premiers à enregistrer. C’est aussi avec lui que j’étais chez Vatelot pour choisir mon violon. Un disque consacré aux deux premiers concertos de Paganini, un deuxième, aux Caprices (voir ici), un troisième aux deux Concertos de Wieniawski et aux Deuxième et Quatrième de Saint-Saëns, un quatrième à deux concerts live, l’un, le Double Concerto de Brahms avec Maurice Gendron et l’autre, le Concerto «A la mémoire d’un ange» de Berg; et puis un cinquième à ce qu’on appelle faussement des «bis» mais qui sont en réalité des «encore», le bis étant une reprise de quelque chose qu’on a déjà entendu pendant le concert. Virtuosité et musicalité réunies. Rien que l’entrée du violon dans le premier mouvement du Concerto de Wieniawski avec une série de dixièmes. C’est comme si l’on demandait à un ténor de commencer sa prestation par une série de contre-ut. Et puis, les Caprices de Paganini. Une surprise. Il faut écouter, dans le Vingt-quatrième, la variation dans le suraigu, pour saisir la grandeur musicale d’Ivry. Unique, à faire pleurer. Personne d’autre n’est capable de cela. Et puis, le Concerto de Berg d’une richesse musicale inouïe. Un grand violoniste!


L’année Wagner s’approche de sa fin. Brava HD nous a offert la possibilité de faire connaissance avec le «Ring du Colón» (voir ici). C’était en 2012. L’Opéra de Buenos Aires décide de tenter une expérience nouvelle. Nous avons déjà eu le Ring Saga avec une réduction du temps de 15 heures à 9 heures, mais c’était en quatre soirées (voir ici). Cette fois-ci, la réduction va jusqu’à 7 heures, ce qui permet de le présenter en une journée, matinée et soirée. C’est Katharina Wagner qui devait assurer la mise en scène mais elle a abandonné en cours de route, laissant la place à l’Argentine Valentina Carrasco, qui nous raconte le Ring en relation directe et intime avec l’Histoire de son pays au XXe siècle. Surprenant. Difficile à accepter au début mais assez convaincant à l’arrivée. Deux orchestres mais certains musiciens acceptent de jouer les deux parties. Le chef, Roberto Paternostro, est le même. Quel courage! C’est plus facile à suivre que le Ring complet mais il y a quand même des manques. Quelle épreuve pour les chanteurs qui ont l’habitude de la partition intégrale! Va-t-on renouveler cette expérience? Jusqu’où peut-on aller avec ces réductions?


Une fois, la santé revenue, je vous promets une chronique du Jour de l’An bien fournie.


Joyeuses fêtes de fin d’année!


Benjamin Duvshani

 

 

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