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Disques, DVD, livres: sélection pour les fêtes
12/05/2012



       



Parmi les nombreux disques, DVD et livres que ConcertoNet a reçus ces derniers mois, nos chroniqueurs ont sélectionné leurs coups de cœur. Et, en cette année 2012, Debussy ne doit évidemment pas être oublié. Enfin, méritent évidemment aussi une place au pied du sapin de Noël quelques «beaux disques», publications de saison et parutions «grand public» ou pour les enfants.




Les coups de cœur de ConcertoNet




La sélection de Laurent Barthel




Musique de chambre et mélodies d’Elgar (Champs Hill Records)
Dépaysement garanti à l’écoute de ce programme intime, entièrement consacré au plus brahmsien des compositeurs d’Outre-Manche. Hors des sentiers battus, assurément, comme une promenade dans les landes du Sussex en des compagnies délicieusement british, à commencer par celle de Dame Felicity Lott. Une heure de plaisir rare.





Vox Luminis interprète les Musikalische Exequien de Schütz (Ricercar)
Avoir la révélation d’un musicien un peu oublié ne passe pas forcément par un abord facile. Ici une pureté étrange s’impose d’emblée, une ambiance piétiste dont le recueillement pourra dérouter mais dont la spiritualité peut aussi s’imposer comme une évidence. L’un des très grands compositeurs d’un siècle désormais lointain exprime ici sa foi avec un minimum de fioritures rajoutées. Bouleversant.





Dietrich Fischer-Dieskau chante Le Voyage d’hiver de Schubert (Arthaus)
2012 aura été malheureusement l’année de la disparition d’un géant, dont l’engagement pour notre musique et notre culture nous a marqués à jamais. Même si l’héritage de Dietrich Fischer-Dieskau nous semble aujourd’hui acquis, une affaire classée en quelque sorte, rien ne vaut de s’y retremper. Dès lors, pourquoi pas choisir de revenir à ce Winterreise parfait, qui résume tout?




La sélection de Simon Corley




Intégrale des Symphonies de Pierre Wissmer (Intégral)
Un compositeur à découvrir grâce à une courageuse entreprise discographique.





Neeme Järvi dirige Wagner (Chandos)
Dans la perspective du bicentenaire Wagner, une excellente occasion de faire connaissance avec son œuvre symphonique.





Intégrale Beethoven par le Trio Wanderer (Harmonia mundi)
Déjà une référence.




La sélection de Sébastien Foucart




Le Concours du prix de Rome de musique (1803-1968) coordonné par Julia Lu et Alexandre Dratwicki (Symétrie)
904 pages, 1 895 grammes : une somme.





Don Quichotte avec José van Dam (Naïve)
L’année Massenet touche à sa fin ? Raison de plus pour la prolonger.





L’Affaire Makropoulos à Salzbourg (C major)
Vraiment aucune idée de cadeau ? Ceci fera L’Affaire.




La sélection de Sébastien Gauthier




Tempesta di Mare interprète Fasch (Chandos)
Depuis quelques années, on redécouvre Fasch, compositeur trop oublié du XVIIIe: ce disque est une formidable introduction à son œuvre, qui culmine ici dans le premier mouvement d’une Ouverture en la mineur tout à fait enthousiasmant. Que celui qui n’y succombe pas se dénonce sur le champ!





Sergiu Celibidache dirige Bruckner (Arthaus)
Bruckner par Celibidache: une association qui a souvent fait mouche. La Cinquième Symphonie est admirable de bout en bout et donne lieu à une interprétation habitée comme il y en a peu: un témoignage de concert à thésauriser.





Sémiramis de Charles-Simon Catel (Glossa)
Hervé Niquet et sa bande ressuscitent Catel dans un ouvrage plein de trouvailles instrumentales et vocales. Une réhabilitation qui fait figure de modèle du genre, enrichie par un livret érudit et instructif magnifiquement réalisé.




La sélection de Stéphane Guy




Récital de Miklos Perényi (ECM New Series)
Dans Bach, Britten et Ligeti, une hauteur de vue et une maîtrise technique absolument remarquables.





Alexandre Tharaud interprète Kagel (Outhere Rewind)
Un disque indispensable pour ne pas oublier Mauricio Kagel.




La sélection de Gilles d’Heyres




L’éditeur Grand Piano
Un grand coup de chapeau à Grand Piano, lancé en mars 2012 et déjà riche d’une vingtaine de références. De Saint-Saëns à Schulhoff en passant par Weinberg, Cramer, Raff, Medtner ou Schmitt, le nouveau label ambitionne d’explorer des partitions rares ou délaissées... livrant une flopée de premières mondiales au disque! De quoi faire ressurgir quelques trésors en sommeil dans le château de la Belle au bois dormant de la littérature pianistique...





Philippe Bianconi interprète Debussy (La dolce volta)
Parmi la pléthore des hommages à Debussy – en cette année du cent-cinquantenaire (voir ici) –, on retiendra ce nouvel enregistrement des Préludes signé Philippe Bianconi, «témoin éphémère de la beauté du monde»... Un disque où la concentration et l’inexorabilité du propos impressionnent – faisant oublier le défi technique (dans les dynamiques comme dans les climats) pour mieux respirer l’évidence du sublime.





Nikolaï Lugansky interprète Rachmaninov (Naïve Ambroisie)
Son disque Liszt avait illuminé l’année 2011, celui qu’il consacre aux deux Sonates de Rachmaninov enflamme l’année 2012. Puissance sans ostentation, émotion sans affectation, évidence des tempos, dosage inouï des nuances, doigté fluide et clair: Nikolaï Lugansky au sommet de son art.




La sélection de Christine Labroche




Hector Berlioz: Mémoires, Les Grotesques de la musique et Les Soirées de l’orchestre (Symétrie)
Petite trilogie de poche soignée pour le format, génie littéraire pour la forme et en fond une critique constructive du monde musical, un traité audacieux d’instrumentation et d’orchestration et la présence brûlante de l’auteur, lucide, passionné, spirituel, finement ironique et d’une sensibilité extrême. A relire, découvrir ou faire découvrir.





Mieczyslaw Weinberg: Symphonie n° 20 et Concerto pour violoncelle (Chandos)
Weinberg sort peu à peu des limbes où le cantonnait l’ère soviétique pour s’imposer avec force. Deux œuvres de choix se trouvent ici bien défendues grâce à l’intelligence sensible de la direction de Thord Svedlund, l’engagement du Symphonique de Göteborg et le modernisme expressif du soliste, Claes Gunnarson.





Le Grand Macabre au Liceu (Arthaus)
Opéra de tous les excès, théâtre de l’absurde, spectacle d’une outrance débridée, interprétation déchaînée – décoiffante mise en valeur d’une réflexion sur la vanité de la condition humaine par une Fura dels Baus qui sait bien s’entourer. Une réussite.





2012, «année Debussy» au disque





Pour Noël et pour tous




Les grands pianistes du XXe siècle et Les grands chanteurs du XXe siècle
Buchet Chastel, collection «Musique», série «Les Grands Interprètes»
Après Jean-Michel Molkhou pour les violonistes et avant Christian Merlin pour les chefs d’orchestre, deux ouvrages, à la fois accessibles et avisés, d’Alain Lompech (pour les pianistes) et de Richard Martet (pour les ténors, contre-ténors, barytons et basses), ressuscitent le souvenir d’artistes marquants du siècle dernier, dont ils évoquent la personnalité, le parcours et surtout l’art de l’interprétation. En une centaine de monographies (brèves, claires, engagées aussi), on passera ainsi d’Alfred Cortot à Martha Argerich, de Georges Thill à Luciano Pavarotti, de Clara Haskil à Radu Lupu, de Fiodor Chaliapine à Samuel Ramey, de Maria Yudina à Nelson Freire, de Wolfgang Windgassen à Peter Pears... Beaucoup découvriront quelques artistes méconnus (Aureliano Pertile, José Luccioni, André Pernet par exemple) ou s’émouvront de certains destins abrégés (Monique de La Bruchollerie, Catherine Collard, William Kapell, Fritz Wunderlich…). Le grand mérite de ces livres est que les textes donnent envie de découvrir (ou de réentendre) tous ces éminents musiciens – ce qu’habilement l’éditeur rend possible en y adjoignant pas moins de 24 heures de musique (sous forme de trois CD en compression mp3). GdH






«A Baroque Christmas»
Coffret de trois disques Ricercar RIC 329
C’est de saison: chaque maison de disques propose son pot-pourri de Noël qui va du plus kitsch au plus sérieux. C’est indéniablement le cas du coffret «A baroque Christmas» que propose Ricercar. Grâce à ses riches fonds (certains extraits ayant été enregistrés au début des années 1980, les plus récents datant de 1999), nous voici donc confrontés à un panorama musical diversifié qui allie pièces connues (dont une magnifique et intimiste version du Concerto pour la nuit de Noël de Corelli) et raretés datant pour l’essentiel du XVIIe siècle. Le chant se mêle ainsi à des instruments peu usités que sont les cornets à bouquins, les bombardes, les dulcians ou les sacqueboutes: on écoutera notamment le très beau Angelus ad Pastores ait de Samuel Scheidt ou l’air Ihr Hirten verlasset die finstere Nacht de Johann Krieger. Même s’il peut être frustrant de n’entendre là que de brefs extraits (durant pour certains à peine une minute), on ne peut néanmoins que saluer le résultat ainsi obtenu (près de quatre heures de musique), illustré au surplus par un livret exemplaire en trois langues. On aurait donc bien tort de se priver. SGa




«Le Piano pour les nuls»
Coffret de six disques EMI Virgin 50999 624366 2 5
Marc Trautmann relève avec panache le défi de la vulgarisation dans cette histoire du piano publiée dans la célèbre collection jaune et noire. En cent pages et cent plages, le livret et les six CD du «Piano pour les nuls» présentent – non sans humour – un panorama habile de Couperin, Rameau et Bach... à Boulez, Dutilleux voire Cage (dont le célèbre 4’33’’, tout en silence, figure dans une ultime «piste cyclable» en forme de «CD-blagues»). Certes, les extraits musicaux (puisés dans le répertoire EMI/Virgin) sont trop brefs pour donner autre chose qu’un aperçu du répertoire pianistique (que retenir des Douze Notations de Boulez... avec un extrait de 25 secondes?), mais le texte est souvent drôle et riche en anecdotes. GdH







Sur son propre label Salamandre, Vincent Figuri raconte Le Bûcher d’hiver de Prokofiev, dans une version où il a à la fois retraduit, réduit et complété le texte de l’écrivain soviétique pour la jeunesse Samouil Marchak (1887-1964), afin de le mettre le plus possible en osmose avec la musique (alors que la narration est généralement lue avant chaque pièce de la partition). Dans sa monographie consacrée au compositeur russe (Fayard), Michel Dorigné juge sévèrement ce «conte musical»: «une de ces commandes au rabais qu’on accepte dans les moments difficiles, et qu’il vaudrait mieux n’avoir pas à signer». De fait, sous le stalinisme triomphant (1949), l’histoire n’est guère captivante – une sortie d’écoliers moscovites à la campagne – mais le narrateur y croit et on retrouve au fil des huit brefs numéros (20 minutes), grâce à l’entrain par Andrei Tchistiakov avec le chœur (d’enfants) et l’Orchestre de la Saison russe, la patte si immédiatement reconnaissable de Prokofiev, que ce soit dans un dynamique voyage en train, une campagne généreuse, un patinage élégant ou un poétique feu de camp. Voilà qui change utilement de Pierre et le loup, d’autant que le disque est complété par la version anglaise, à l’accent modérément idiomatique, et par la version purement instrumentale (Salamandre 600) SC.








Le Chœur de King’s College inaugure son propre label avec un double album («Nine Lessons & Carols») qui témoigne de l’édition 2010 d’une coutume instituée en 1918, celle de l’office de Noël offert à la ville, retransmis par la BBC depuis 1928. Sous la direction de Stephen Cleobury, qui préside aux destinées du chœur de Cambridge depuis trois décennies, hymnes traditionnelles reprises par toute l’assemblée (Once in royal David’s city, O come, o all ye faithfull, ...), carols (chants de Noël) et pages chorales – pas seulement en anglais (Reger, Pierre Villette, ...) – s’enchaînent dans la plus pure tradition, entrecoupées de neuf «leçons» tirées des Ecritures et lues par différents intervenants, religieux ou laïcs. Mais comme les Britanniques savent mieux que quiconque que tout doit changer pour que rien ne change, depuis 1983, le chœur commande chaque année à un compositeur un carol: en 2010, c’est Rautavaara qui avait été choisi et la cérémonie permet également d’entendre le millésime 1985, Judith Weir, tandis que la fin du second disque, enregistrée en 2011 et 2012, reprend, pour la première fois au disque, ceux qui ont été écrits depuis 2006, du Misere’ nobis de Mark-Anthony Turnage jusqu’au très oubliable All bells in paradise (avec orgue) de John Rutter, destiné spécialement à cette publication (KGS0001) SC.



Capriccio réédite des enregistrements du Chœur d’enfants de Vienne. Réalisé en studio en 1995, le premier disque regroupe vingt-six chants traditionnels ou de saison, principalement en allemand, bien sûr, mais aussi en anglais et en latin, dans des arrangements et sous la direction de deux anciens de la chorale, Helmuth Froschauer, qui y fut chef de 1953 à 1965, et Peter Marschik, directeur artistique de 1991 à 2001. A cappella ou dans des adaptations instrumentales faisant parfois plus que frôler le kitsch (johann)straussien (Douce nuit, Le Premier Noël), les jeunes chanteurs se cantonnent à l’imagerie douce et sucrée de la capitale autrichienne. Capté en public en Angleterre en novembre 1994, le second disque est certes lui aussi adapté à la période des fêtes, mais on ne voit cependant pas très bien l’intérêt de proposer une version aussi médiocre que nettement tronquée (75 minutes) du Messie de Haendel, dont l’unique atout, sous la direction de Marschik (avec l’Académie de Londres et le Chorus Viennensis), réside dans la voix d’un sopraniste d’à peine 18 ans, Max Emanuel Cencic, qui, de 1987 à 1992, avait lui aussi été membre des Wiener Sängerknaben. SC


La rédaction de ConcertoNet

 

 

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