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Le mois du mélomane professionnel
08/01/2012


Emouvant début de mois avec l’Académie internationale Seiji Ozawa au Théâtre des Champs-Elysées. Plusieurs mouvements de quatuors de Bartók, Beethoven, Mendelssohn, Schubert, Schumann et Tchaïkovski pour la première partie et une transcription par Mahler du Onzième Quatuor de Beethoven, dirigée par Kazuki Yamada, pour la seconde. On sort tout à fait rassuré de la qualité de la jeune génération de violonistes, altistes et violoncellistes. On remarque aussi que la grande majorité des participants sont des participantes. Bravo à tous (on ferait presque mieux de dire pour toutes).


Immense surprise au festival européen «Jeunes talents» à l’hôtel de Soubise. De cette classe de jeunes violonistes, émerge une excellence, la jeune Marie-Claudine Papadopoulos. Technique époustouflante, musicalité parfaite. Tout ça à travers une exécution exceptionnelle de la Deuxième Partita de Bach avec sa Chaconne qu’on aimerait entendre bissée et une pièce diabolique, La dernière rose de l’été, d’Ernst. Le plaisir de découvrir une violoniste qui est à part dans l’ensemble des jeunes. On apprécie aussi une pièce pour violon seul, Nocturne, de Kaija Saariaho, qui fut à l’honneur pendant ce festival.


Restons avec le violon pour vous parler d’une soirée exceptionnelle offerte par l’association des Amis de Marc Meneau à L’Espérance à Saint-Père sous Vézelay. Un concert offert par l’orchestre de l’Académie Régis Pasquier sous la direction de Pierre Cao qui joue la Romance de Bruch pour alto et orchestre avec Bruno Pasquier et la Première Symphonie de Beethoven – émotion personnelle car c’est la première œuvre que j’ai dirigée dans la classe de direction d’orchestre à l’Académie de Musique – et avec le Concerto pour violon de Tchaïkovski interprété et dirigé par Régis Pasquier. Face aux jeunes, un Ancien. Quel contrôle! Quelle puissance! Et surtout quel timbre! On a oublié de travailler le timbre comme cela se faisait avant, ce qui permettait de distinguer le violoniste immédiatement, dès les premières notes. Il m’a fait penser à Heifetz ou à Gitlis. Le concert fut précédé d’un «Ambigu», cocktail-apéritif, et suivi d’un souper chez Marc Meneau où la conversation a tourné autour de l’Histoire de la musique et des rapports entre musique et gastronomie avec, pour conclusion, un mot du maître des lieux, «L’oreille entend le palais».


Il y a eu beaucoup d’opéras à la télévision et sur Internet. De La Traviata à Sankt Marghareten, parfaitement classique et pourtant si agréable à voir, par la Carmen de Bizet de l’Opéra de Lyon pensée par Olivier Py et jusqu’à la création du nouvel opéra, très beau, de George Benjamin, Written on Skin, à Aix en Provence qui, avec David et Jonathas, représentait la mise en scène moderne. Je suis en pleine réflexion sur la mise en scène d’opéra. J’attends de bien avancer sur le sujet avant de vous en parler. Pour le moment, la «lutte» entre Tradition et Modernité n’est pas encore déterminée. Le sera-t-elle un jour?


Pour terminer le mois, un après-midi dominical charmant au nouveau festival «Entre Loir et Loire» à Lunay dans le département de Loir-et-Cher. Charmant d’abord par la présence des deux sœurs Nemtanu, étonnantes jeunes qui sont, toutes les deux, premier violon solo de deux orchestres parisiens, le National et l’Orchestre de chambre (ex Ensemble orchestral de Paris). Deborah est d’ailleurs à la direction de ce festival. Avec Adrien La Marca à l’alto, Raphaël Perraud au violoncelle et Frank Braley au piano, elle nous offre un programme où on remarque surtout un trio de Brahms et le magnifique Quintette de Dvorák, écrit sous l’inspiration de l’Amérique. C’est une occasion de réfléchir à l’équilibre entre le piano et les cordes dans la musique de chambre. Aucun doute. C’est le quintette qui emporte la mise. Il se peut que la raison pour laquelle il y a plus de trios soit le fait que le piano n’a pas toujours eu la sonorité dominante des instruments d’aujourd’hui.


Mon humilité m’a presque fait oublier un concert qui m’a marqué particulièrement. L’association Exultate d’Etampes m’a invité pour chanter des Psaumes de la Bible hébraïque, accompagné par un chœur de 100 chanteurs. Ce fut un grand moment pour moi. J’espère qu’il l’était aussi pour ceux qui sont venus m’entendre.


Benjamin Duvshani

 

 

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