|
Back
CD, DVD et livres: sélection pour les fêtes
12/13/2011
Parmi les nombreux disques, DVD et livres que ConcertoNet a reçus ces derniers mois, nos chroniqueurs ont sélectionné leurs coups de cœur. Et, en cette année 2011, Liszt ne doit évidemment pas être oublié. Enfin, méritent évidemment aussi une place au pied du sapin de Noël quelques «beaux disques», parutions «grand public» ou pour les enfants.
Les coups de cœur de ConcertoNet
La sélection de Laurent Barthel
Lena Neudauer dans l’œuvre pour violon et orchestre de Schumann (Hänssler)
Même quand il écrit pour une formation dont l’extraversion lui est peu familière, Schumann se porte garant d’un niveau musical qui évite toute virtuosité creuse. Un beau programme de raretés romantiques pour violon et orchestre, par une jeune violoniste à découvrir.
Blandine Rannou interprète les Variations Goldberg (Zig-Zag Territoires)
Des Variations Goldberg particulières du fait de la culture musicale française de l’interprète (Rameau, les Couperin...). L’ornementation surabondante pourrait donner l’impression de saturer tout l’espace disponible et pourtant il n’en est rien: ces Variations avancent de surprise en surprise dans un confort sonore exceptionnel (l’instrument sonne magnifiquement). Pas forcément une version de référence mais une palpitante aventure musicale à vivre.
Kise Me Kate de Cole Porter (Arthaus)
Un parfait exemple de revival d’une comédie musicale désormais classique, comme Broadway sait les reconstituer régulièrement. Un ouvrage apparemment daté mais qui porte ses rides avec un charme exceptionnel. Tous les amoureux du genre s’y régaleront.
La sélection de Simon Corley
Pelléas et Mélisande, le chant des aveugles (Les Films Pelléas)
Mieux qu’un «making of» de la première scénique (!) de Pelléas en Russie sous la direction de Marc Minkowski: un choc franco-russe des cultures (musicales) filmé par Philippe Béziat avec une sensibilité aiguë et offrant ainsi un voyage initiatique au cœur de l’opéra de Debussy.
Marianne Frippiat: Janácek, mode d’emploi (L’Avant-Scène Opéra)
Intelligent, agréable, pratique: un vade-mecum indispensable pour partir à la découverte ou approfondir la connaissance d’un univers qui s’est (enfin) imposé sur les scènes françaises depuis une vingtaine d’années.
Trois œuvres de Lucien Guérinel (Intégral Classics)
Il trace son chemin poétique en toute indépendance: ce n’est pas de Dutilleux qu’il s’agit, mais de Guérinel.
La sélection de Sébastien Foucart
Werther à l’Opéra Bastille (Decca)
Pour se préparer à l’année Massenet.
Œuvres pour orchestre de Jean Derbès (Timpani)
Pour découvrir un grand compositeur inconnu.
Le Trio Dali interprète Schubert (Fuga Libera)
Pour connaître une future formation de légende.
La sélection de Sébastien Gauthier
Le Voyage à Reims de Rossini (Sony)
Fêtes de fin d’année obligent, voici un coffret on ne peut plus festif où les bulles de champagne éclatent à chaque instant sous la baguette d’un Abbado au sommet de sa forme!
L’Olimpiade de Pergolèse (Deutsche Harmonia Mundi)
Une splendide et complète réhabilitation du compositeur d’opéras que fut Pergolèse: une équipe de chanteurs convaincus, un orchestre impliqué et quelques airs que vous aurez rapidement à cœur de réécouter. Une magnifique découverte!
Le Roi Arthur à Montpellier (Glossa)
En attendant une prochaine Belle Hélène d’Offenbach, un exemple de la fructueuse collaboration entre le café-théâtre de Shirley et Dino et le professionnalisme baroque d’Hervé Niquet: une version on ne peut plus originale d’un chef-d’œuvre de Purcell qui, servie par des artistes à la fête, séduira sans nul doute petits et grands.
La sélection de Stéphane Guy
Œuvres pour violoncelle de Kagel (Hérisson)
La bonne humeur assurée, sans une once de vulgarité, pour les fêtes de fin d’année. Un disque où culture, humour, provocation et intelligence font bon ménage et regretter la disparition de Mauricio Kagel, une figure qui n’a pas été remplacée.
Tedi Papavrami interprète Bartók et Bach (aeon)
Une Sonate de Bartók superlative. Un disque de caractère, audacieux, marqué par un engagement impressionnant.
La sélection de Gilles d’Heyres
 
Nikolaï Lugansky (Naïve) et Nicolas Stavy (Hortus) interprètent Liszt
L’alpha et l’oméga au sein de la pléthore des publications qui ont marqué le bicentenaire de la naissance de Liszt: la magistrale leçon de style offerte par Lugansky; le bouleversant parcours en terre de poésie lisztienne de Stavy. Deux disques pour l’île déserte, qui trouvent le ton juste entre émotion et technicité.
 
Hommage à Alfred Brendel (Decca)
Trois ans déjà que Brendel a fait ses adieux à la scène. C’est en réécoutant des gravures comme celles-ci, ou en se replongeant dans son ouvrage Réflexions faites (que Buchet Chastel réédite dans une version révisée), que l’on mesure ce que l’on a perdu: un art lumineux de l’interprétation. Un toucher à l’articulation claire et homogène, délivrant un discours chaleureux, touchant et juste. Miracle de la simplicité.
Klaus Tennstedt dirige Mahler (EMI)
Tennstedt ou l’amour de Mahler. Cette intégrale des Symphonies (à prix cassé) – d’une force titanesque dans ses fulgurances comme dans ses arrêts sur image – s’impose aisément comme un premier choix: celui du lyrisme et de la mobilité. Avec, par instants, une atmosphère fiévreuse de fin du monde.
La sélection de Christine Labroche
Hector Berlioz: Mémoires (Symétrie)
A lire ou à relire pour le plaisir, dans une nouvelle édition soignée et informative de format poche, les riches Mémoires de Berlioz, critique musicale constructive et vision intime de l’inspiration créatrice.
John Dowland: Lute Songs (Zig-Zag Territoires)
Récital raffiné, équilibré entre larmes, mélancolie et sourires doux ou amers, de Damien Guillon (contre-ténor) et Eric Bellocq (luth).
Mahagonny de Weill à Madrid (BelAir Classiques)
Production audacieuse du collectif catalan La Fura dels Baus, la riche partition de Kurt Weill étant quant à elle pleinement mise en valeur par la direction musicale du talentueux Pablo Heras-Casado.
La sélection de Didier van Moere
Frédéric Vaysse-Knitter interprète Szymanowski (Intégral)
Vous connaissez mal Szymanowski? Frédéric Vaysse-Knitter vous révèle des œuvres de jeunesse, qu’il met en regard avec la Première Mazurka, beaucoup plus tardive. Un piano clair et coloré, sensible et pensé, allant au cœur de cette musique raffinée et encore trop méconnue.
Carmen à Lille (Opéra de Lille)
Stéphanie d’Oustrac impose une Carmen noble et sobre, farouche mais pas vulgaire, modèle de style français. Et Jean-François Sivadier signe une mise en scène à la fois virtuose et concentrée, avec une direction d’acteurs d’une justesse, d’une précision remarquables.
2011, «année Liszt» au disque
«Beaux disques», grand public et jeune public
«Bach, la chair et l’esprit» (Alpha)
Qualité des textes (trilingues), richesse de l’iconographie, excellent du panorama musical: tout est réuni pour célébrer l’œuvre de Bach dans toutes ses dimensions.
«L’Opéra pour les nuls»
Coffret de six disques EMI Virgin 50999 678657 2 7
Idée-cadeau par excellence, cette série bien connue s’enrichit – avec ces compilations discographiques – de volumes aussi sympathiques que bien sélectionnés: «Bach pour les nuls», «Mozart pour les nuls», «La musique sacrée pour les nuls»... Parmi les livraisons 2011, on recommandera plus chaleureusement le coffret «L’Opéra pour les Nuls», dont le livret de cent pages (adapté par Claire Delamarche) complète habilement la sélection de cent extraits: les valeurs sûres que sont Callas, Kraus, Gedda, Crespin, Popp ou Vanzo... feront bonne figure sous le sapin! GdH
Antonio Vivaldi: Les Quatre Saisons
Les Solistes français, Paul Rouger (violon et direction), Mas Belsito (réalisation)
Enregistré à Paris (6 juin et 13 juillet 2011) – 43’10
DVD Loreley LY047 (distribué par Harmonia mundi) – Livret et sous-titres en français et en anglais
Qui n’a entendu l’un de ces concertos à la radio, dans un ascenseur ou en patientant au téléphone? Les Quatre Saisons sont donc le cadeau idéal, tout public, d’autant que l’intérêt en est ici renouvelé: moins par l’interprétation, qui maintient prudemment mais solidement la barre entre le conservatisme d’I Musici et l’aventurisme d’Il giardino armonico, que par le choix de s’ancrer résolument dans la thématique des saisons. Chaque mouvement est précédé de la lecture (en italien) des sonnets descriptifs écrits par Vivaldi, dont le texte (reproduit dans le livret) apparaît ensuite en incrustation au fil des épisodes correspondants de la partition. Plus inattendue, l’image entend également contribuer à cette évocation: Paul Rouger et les huit musiciens des Solistes français sont filmés tantôt jouant en play-back, pieds nus et tout de blanc vêtus, avec vents et éclairs quand l’orage rugit, tantôt dégustant des mets... de saison autour d’une grande table conviviale éclairée par des chandeliers. SC
La série télévisée «Presto»
«Vu à la télévision»: une initiation à la grande musique, à doses homéopathiques mais plaisante et sans concession sur la qualité.
Livre-disque Julie et les sortilèges
Un beau conte mêlant tradition et modernité, astucieusement illustré par les Visions fugitives de Prokofiev.
La rédaction de ConcertoNet
|
