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Le festival du Périgord noir en dix questions
07/26/2011





1. 2011, changement ou continuité?


Le festival en est à sa vingt-neuvième édition. Il manifeste une exigence quant aux choix de programmation, essentiellement de musique de chambre (thématique sous forme de «fil rouge», adéquation des programmes à une quinzaine de lieux différents, ouverture internationale, attention aux artistes en devenir et artistes de référence), et s’attache aussi, depuis peu, à une ouverture vers le jazz, à proposer des spectacles conçus pour le jeune public (ciné-concerts, randonnée pédestre musicale, ateliers-goûters, rencontres avec les musiciens des deux académies). L’académie de musique ancienne fait désormais circuler ses productions (reprise de The Fairy Queen à Brive) ou décline ses jeunes poulains dans des concerts lyriques. L’académie d’orgue de Sarlat confiée à Michel Bouvard se développe.


2. Le fil conducteur


«Harmonies du soir», en référence à Liszt, avec des œuvres souvent peu connues du compositeur ou interprétées par des artistes à (re)découvrir: «carte blanche» à Giovanni Bellucci (une production du festival mise en scène par le comédien Alain Carré sur les amours de «Franz et Marie» d’Agoult, un concert avec l’Orchestre de chambre de Prague sur «La génération 1810» avec notamment Malédiction et l’Angélus, un récital sur le thème «Liszt et Faust») et récital du pianiste légendaire Tamás Vásáry (trop peu présent en France!), les pianistes Adam Laloum et Anastasya Terenkova (un vrai tempérament, à découvrir !), lieder par Irina de Baghy (mezzo).


3. Quelques chiffres


40 spectacles (concerts, films, master classes), dont 30 concerts, 10000 spectateurs attendus (40% origine UE, 40% résidents français, 20% international), budget de 700000 euros (25% recettes propres, 37% subventions, 38% mécénat et partenariat privé), prix des places: 10 à 35 euros, 12 concerts gratuits. A noter, une part élevée du mécénat (un des rares festivals français à croire au financement de son développement par le biais du mécénat).


4. La spécificité du festival


Faire appel au mécénat d’entreprise sans concession au « star system » avec le choix d’une programmation exigeante.


5. Une journée emblématique


Deux moments: le récital de Tamás Vásáry (11 août) et la «carte blanche» à Dmitry Sitkovetsky et ses amis (19-20 août).


6. A la rencontre de nouveaux publics


Le festival accomplit un vrai travail de fond à l’année, en lien avec les associations, les enseignants et les élus sur le terrain: contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) sur l’orgue à Périgueux et sa périphérie; mise en place en 2010 d’un «bus de l’orgue» (interprètes, orgue positif, matériel pédagogique) se déplaçant dans les communes de Dordogne et des départements voisins; les «maîtres» et les stagiaires professionnels des deux académies interviennent en direction d’un public scolaire, des centres aérés, d’une fondation à Sarlat accueillant un public handicapé; concerts spécifiques pour le jeune public: Shani Diluka et Hélène Merlin, François Castang et Elena Filonova, soirées jazz («Génération Spedidam», jazz-band aquitain), ciné-concerts de Karol Beffa (Montignac-Sarlat) et Eric Lebrun (cathédrale de Sarlat).


7. Répertoires oubliés


Ce n’est pas une spécificité du festival, même si certaines œuvres programmées (Concerto de chambre d’Alkan, Malédiction et Angélus de Liszt, par exemple) traduisent le souhait du festival de donner à entendre des œuvres peu jouées.


8. Et la place de la musique contemporaine?


Modeste.


9. Faisons un rêve! – Le concert ou l’artiste que le festival aurait souhaité programmer cette année


Martha Argerich et Nelson Freire, dans les Concertos de Liszt et «leurs» versions de la Sonate en si mineur.


10. Et l’édition 2012?


Les trente ans du festival donneront lieu à de grandes fêtes musicales, avec nombre d’artistes qui ont marqué le festival tout au long de son parcours.


ConcertoNet remercie Jean-Luc Soulé, président, pour ses réponses.


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