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04/09/2005
Giacomo Puccini: La Bohème
Luciano Pavarotti (Rodolfo), Ileana Cotrubas (Mimi), Lorenzo Saccomani (Marcello), Lucia Popp (Musetta), Evgeni Nesterenko (Colline), Giorgo Giogetti (Schaunard), Claudio Giombi (Benoit)
Choeur et Orchestre de la Scala de Milan, Carlos Kleiber (Direction)
Franco Zeffirelli (mise en scène)
Bel Canto Society BCS-D0699
Ce DVD est le reflet de l’ouverture de la saison 1979 de la Scala de Milan. Cette représentation célèbre a fait l’objet de nombreuses publications pirates sous divers labels en CDs et réapparaît en DVD « toutes zones » sous l’étiquette de la « Bel Canto Society » (www.belcantosociety.org), éditeur bien connu des amateurs de documents vocaux inédits.
La réalisation, probablement faite par la télévision de la RAI manque de finesse par rapport à ce qui se fait aujourd’hui: certains plans sont incertains ou flous. L’éclairage de la scène n’a pas du être modifié pour la circonstance et l’image est parfois un peu sombre. La mise en scène de Franco Zeffirelli, objets de nombreuses reprises au Met ou à Vienne est classique et sans grande finesse. Comme toujours chez ce metteur en scène, l’opulence des décors cache un manque de conception et une surcharge excessive.
Qu’importe, ce DVD nous transporte dans une représentation tout simplement extraordinaire. A cette époque, Luciano Pavarotti, jeune et scéniquement crédible, était au sommet de son art. Un timbre solaire qui ne force à aucun moment ainsi qu’un phrasé d’exception en font un Rodolfo idéal et inégalé à ce jour. Ileana Cotrubas n’est pas en reste et ses interventions sont si émouvantes. Dans un rôle où on l’attendais pas, Lucia Popp se révèle une Musette pleine de séduction, de charme et de piquant. Tous les autres Bohémiens sont en pleine forme avec en particulier le Colline d’Evgeni Nesternko.
Tous ces chanteurs sont bien évidemment au sommet de leur art par la grâce de la magie de Carlos Kleiber. La direction de ce chef est tout simplement parfaite. Sous sa baguette, Giacomo Puccini se révèle un coloriste si subtil à des années-lumière de ce que font tant de chefs qui cherchent de l’efficacité avant tout. Mais ce qui frappe est surtout un art du rubato et une flexibilité dans les tempis pour supporter la ligne de chant sans sacrifier la dimension théâtrale. Comment ne pas résister à la poésie du premier acte, de la jeunesse du deuxième, à l’émotion du troisième et au drame du dernier ? Comment résister à cet extraordinaire chef d’œuvre qu’est la Bohème ?
Antoine Leboyer
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