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10/22/2003
Richard Strauss : Capriccio
Kiri Te Kanawa (La Comtesse), Hakan Hagegard (Le Comte), Tatiana Troyanos (Clairon), Victor Braun (La Roche), David Kuebler (Flamand), Simon Keenlyside (Olivier), Michel Sénéchal (Monsieur Taupe)
Orchestre de l'Opéra de San Francisco, Donald Runnicles (direction)
Arthaus Musik 100 354, enregistré en 1993 à l’Opéra de San Francisco





Dernier opéra de Richard Strauss, Capriccio est une sorte d’apothéose de l’anachronisme : écrit en plein pendant la guerre et créé à Munich en 1942, il ressuscite le 18e siècle français pour mettre en scène une pure querelle philosophique. Comme s’il fallait, par une sorte de défi métaphysique un peu fou, contrebalancer le déchaînement de l’acier et de la sauvagerie par un divertissement spirituel hautement raffiné… Mais la querelle n’est pas vaine, loin de là, puisqu’elle plonge aux racines de l’opéra, c’est à dire de notre culture. «Prima la musica e poi le parole» pour reprendre le titre de l’opéra de Salieri qui a inspiré l’intrigue, qui de la parole ou la musique doit avoir la priorité dans l’opéra ? Très intelligemment, cette interrogation prend corps dans une entreprise de séduction d’une jeune, belle - et veuve - comtesse par un musicien et un poète. Deux heures trente d’une traite, mais qui passent comme un songe, font le tour de la question, sans donner la réponse bien sûr.


Ce théâtre de sous-entendus, de clins d’œil, cette «conversation pour musique» selon le sous-titre, appelle d’autant plus l’image pour percevoir au mieux les finesses du livret. C’est dire tout l’intérêt de ce DVD qui reprend une production de l’Opéra de San Francisco de 1993. La distribution réunie alors était remarquable, il faut évidemment des chanteurs plus proches de l’art du lied que de celui du Grand Opéra, et il faut une comtesse d’exception, personnage pivot de l’œuvre. Kiri Te Kanawa fait incontestablement partie des grandes comtesses qu’a connue l’œuvre depuis sa création, et elle est merveilleusement entourée, jusqu’au Monsieur Taupe de Michel Sénéchal ! La mise en scène colle parfaitement à l’époque (celle du livret, pas celle du metteur en scène...), les costumes sont somptueux, les décors également, tout cela est un peu surchargé, moindre mal. La direction fort à propos de Donald Runnicles porte tout ce beau monde jusqu’à une scène finale d’une insondable mélancolie. Un superbe DVD qui ne sera pas dépassé de sitôt.




Philippe Herlin

 

 

 

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