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10/30/2016
«Tribute to Evgeny Svetlanov»
Serge Rachmaninov : Les Cloches, opus 35
Béla Bartók : Concerto pour piano n° 3, Sz. 119
Serge Prokofiev : Deux Poèmes, opus 7 – Sept, ils sont sept, opus 30
Tatiana Pavlovskaya (soprano), Vsevolod Grivnov (ténor), Sergei Leiferkus (baryton), Yefim Bronfman (piano), Chœur académique d’Etat Yurlov, Orchestre symphonique académique d’Etat de Russie, Vladimir Jurowski (direction), Andy Sommer (réalisation)
Enregistré en public à Moscou (6 septembre 2013) – 84’
DVD BelAir Classiques BAC107 – Image 16/9 NTSC – Son PCM Stéréo/Dolby Digital 5.1 – Region code: 0 – Sous-titres en français, anglais, allemand et coréen
C’est un grand bonheur que ce concert donné au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou en septembre 2013 en hommage à Evgeny Svetlanov (1928-2002) ait pu être filmé, de plus magnifiquement par Andy Sommer. La rareté des œuvres au programme ainsi que les interprètes en font un concert singulier et passionnant dont la conservation sur le support DVD est la bienvenue.
Evgeny Svetlanov a été pendant trente-cinq ans le chef de l’Orchestre symphonique de la Fédération de Russie, que certains appellent aujourd’hui «Orchestre Svetlanov», et il l’a porté à des niveaux d’excellence et à une réputation internationale aujourd’hui légendaires. C’est désormais le chef russe Vladimir Jurowski qui en est le directeur musical et l’artisan de ce concert en hommage au chef disparu avec un programme tout à fait original.
Le Troisième Concerto pour piano de Bartók n’est pas une grande rareté au concert mais Yefim Bronfman en est un des excellents interprètes du moment. Cette œuvre de l’exil, une commande et quasiment la dernière œuvre de Bartók, respire une sérénité et marque un retour au romantisme que Bronfman sait très bien traduire ne mettant jamais en avant ses immenses moyens pianistiques pour briller dans cette œuvre recueillie.
Le reste du concert est dédié à la musique russe avec comme pièce de résistance le poème Les Cloches de Rachmaninov d’après Edgar Poe, qui souligne très symboliquement quatre étapes de la vie marquées par leur son: l’enfance, le mariage, la guerre et la mort. Jurowski dirige avec une grande sobriété cette œuvre qui pourrait facilement virer dans les excès. Le Chœur académique d’Etat Yurlov st d’une très belle tenue avec de formidables individualités, notamment dans les voix masculines. Les trois solistes tiennent parfaitement leur partie mais c’est Sergei Leiferkus qui les domine. Sa voix superbe, il est vrai un peu grise aujourd’hui, convient parfaitement au volet qui évoque la mort.
De Prokofiev, les Deux Poèmes pour chœur de femmes et orchestre sont une découverte plaisante mais c’est la cantate pour ténor chœur et orchestre Sept, ils sont sept qui retient l’attention. Composée comme les Deux Poèmes sur des textes de Konstantin Balmont (Invocation chaldéenne), elle décrit de façon très ésotérique l’existence de créatures spirituelles grâce à une belle intervention du ténor Vsevolod Grivnov dialoguant avec un chœur d’une réelle beauté.
L’absence de livret (et aussi de bonus) disqualifie cependant ce DVD: le défaut de commentaires sur les œuvres, qui sont rares, et sur Evgeny Svetlanov n’est pas digne de cet éditeur qui, habituellement, soigne mieux la présentation de ses produits.
Olivier Brunel
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