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10/05/2015
Jerome Kern : Show Boat
Heidi Stober (Magnolia Hawks), Michael Todd Simpson (Gaylord Ravenal), Bill Irwin (Cap’n Andy Hawks), Patricia Raette (Julie La Verne), Morris Robinson (Joe), Angela Renée Simpson (Queenie), Harriet Harris (Parthy Ann Hawks), Kirsten Wyatt (Ellie Mae Chipley), Johan Bolton (Frank Schultz), San Franscisco Opera Dance Corps, San Franscisco Opera Chorus, Ian Robertson (chef de chœur), San Franscisco Opera Orchestra, John DeMain (direction musicale), Francesca Zambello (mise en scène), Michele Lynch (chorégraphie), Peter J. Davidson (décors), Paul Tazewell (costumes), Mark McCullough (lumières), Frank Zamacona (réalisation)
Enregistré à San Francisco (2014) – 144’ (+ bonus 33’)
EuroArts Blu-ray 2059684 (ou deux DVD 2059688) – Region Code: 0 – Format NTSC 16:9 – Son PCM Stereo, Dolby Digital 5.1, DTS 5.1 – Sous-titres en anglais, allemand, français, espagnol, italien et coréen


 Sélectionné par la rédaction





Show Boat n’est pas le meilleur musical possible mais il précède et annonce les grandes œuvres de Rodgers et Hammerstein et est considéré comme l’œuvre fondatrice de la comédie musicale américaine. Avec un livret logique (d’après un roman d’Edna Ferber), à la manière d’une saga, il est bien ficelé théâtralement et son intrigue scabreuse pour l’époque (1927), liée à une page de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, touchant au problème du racisme, reste toujours d’actualité.


La structure même de ce musical, avec ses chansons très intégrées, à l’action théâtrale en font un ouvrage idéal pour une troupe d’opéra et c’est dans cette optique que l’Opéra de San Francisco a décidé de la programmer en 2014, en confiant la réalisation à Francesca Zambello, qui, comme elle l’explique dans les interviews données en bonus, a baigné depuis l’enfance dans ce monde du musical et excelle pour mettre en scène les grands effectifs scéniques. Le choix des interprètes mêle des chanteurs lyriques pour les rôles principaux à des chanteurs-acteurs spécialisés dans la comédie musicale pour d’autres rôles plus secondaires et des comédiens dramatiques pour les rôles parlés.


La réussite est totale! Décors et costumes jouent le premier degré historique absolu: pas une fausse note, pas un ruban ne manque aux chapeaux, mais aucune exagération n’autorise à glisser dans le cliché. Les chœurs et les danseurs sont un mélange d’interprètes africains-américains et caucasiens, ce qui distingue cette production des grandes références scéniques et cinématographiques historiques et récentes.


Le chef d’orchestre John DeMain a opté pour une version très complète avec quelques remaniements salutaires et l’Orchestre de l’Opéra de San Francisco, qu’il dirige avec beaucoup d’esprit, ajoute un plus indéniable par rapport à la maigreur des ensembles instrumentaux qui sont utilisés quand le musical est représenté, même sur les scènes mythiques londoniennes et new-yorkaises. La distribution est tout à fait exceptionnelle, dominée par la personnalité et les qualités vocales de Heidi Stober, qui interprète le rôle de Magnolia, et les qualités dramatiques de Patricia Racette, qui joue Julie La Verne. Bien qu’il ait une voix de basse impressionnante, Morris Robinson déçoit relativement par une diction pâteuse préjudiciable au tube absolu qu’est «Ol’ Man River». Tous les interprètes, silhouettes, danseurs et figurants se fondent en un ensemble qui force l’admiration. La chorégraphie de Michele Lynch est d’un goût exquis comme la mise en scène de Francesca Zambello, parfaitement filmée par Frank Zamacona. Une référence!


Olivier Brunel

 

 

 

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