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01/20/2015
Europakonzert 2007
Richard Wagner : Parsifal: Prélude de l’acte I
Johannes Brahms : Double Concerto pour violon et violoncelle en la mineur, opus 102 – Symphonie n° 4 en mi mineur, opus 98

Lisa Batiashvili (violon), Truls Mørk (violoncelle), Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle (direction), Michael Beyer (réalisation)
Enregistré en public au Kabelwerk Oberspree, Berlin (1er mai 2007) – 102’
EuroArts Blu-ray 2055994 (ou DVD 2055998) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand et français) de Caroline Waight et Robert Pascall


 Sélectionné par la rédaction





Europakonzert 2008
Igor Stravinsky : Symphonie en trois mouvements
Max Bruch : Concerto pour violon et orchestre n° 1 en sol mineur, opus 26
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 7 en la majeur, opus 92

Vadim Repin (violon), Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle (direction), Michael Beyer (réalisation)
Enregistré en public au Conservatoire Tchaïkovski, Moscou (1er mai 2008) – 92’
EuroArts Blu-ray 2056974 (ou DVD 2056978) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand et français) de Wolfgang Stähr





Voici deux nouveaux volumes proposés par l’éditeur EuroArts des Europakonzerte que l’Orchestre philharmonique de Berlin donne chaque année pour célébrer dans une grande ville européenne l’anniversaire de sa création, le 1er mai 1882.


On ne s’attardera pas sur le second DVD (présenté ici en format Blu-ray), consacré à l’édition 2008, qui s’est déroulée au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, celui-ci ayant déjà été chroniqué dans nos colonnes (voir ici). Tout au plus réévaluera-t-on quelque peu l’impression que nous avait laissé le Premier Concerto pour violon de Bruch qui, finalement, nous charme ici davantage qu’il y a cinq ans lorsque nous avions écrit notre première chronique. Vadim Repin impressionne tant par sa technique que par sa musicalité, le premier mouvement étant le plus réussi, servi ici par une générosité sonore communicative. La Symphonie en trois mouvements de Stravinsky est elle aussi digne d’éloges, la variété des plans visuels faisant à juste titre ressortir le foisonnement mélodique d’une partition que Simon Rattle aborde avec un plaisir non dissimulé. Mais c’est bien la Septième de Beethoven qui déçoit, œuvre que Claudio Abbado avait d’ailleurs déjà dirigée lors d’un précédent Europakonzert russe (en 1996, à Saint-Pétersbourg). Si l’orchestre n’est pas critiquable du point de vue technique, le chef ne nous emporte jamais vraiment (on ressent par exemple un vrai manque d’élan à 57’30), choisissant certaines options musicologiques (le recours à deux contrebassons, dont il s’explique dans la notice du présent Blu-ray, une étonnante variation de nuances à 83’25 dans le quatrième mouvement...) qu’il ne parvient pas à véritablement transformer.


Comme de nombreux Europakonzerte qui se sont déroulés dans des lieux insolites (le Palais de l’Escurial en 1992, le musée Vasa à Stockholm en 1998 ou l’église Hagia Eirene d’Istanbul en 2001), celui de 2007 a pris place dans l’immense usine de construction de câbles électriques (Oberspree Cable Works ou Kabelwerk an der Oberspree en allemand) fondée par Emil Rathenau en 1897. L’usine ferma définitivement en 1995 mais les bâtiments, classés monuments historiques, furent heureusement préservés; occupés en partie par l’Université des sciences de Berlin, ils accueillent également différentes manifestations culturelles, notamment musicales, comme ce fut le cas pour ce concert exceptionnel qui marquait les 125 ans de l’Orchestre philharmonique de Berlin.


A cet égard, la première œuvre était symbolique puisque le tout premier disque gravé par les Berliner Philharmoniker fut consacré en 1913 à des extraits de Parsifal (dont le Prélude du premier acte), sous la direction du chef allemand Alfred Hertz (1872-1942), Parsifal, dont la création remonte justement à 1882, l’année de création du Philharmonique. C’est sans aucun doute le sommet du concert, dont on ressort totalement ailleurs tant l’interprétation s’avère intense et parfaite. Même si chaque soliste se surpasse (Andreas Blau à la flûte, Albrecht Meyer au hautbois, Karl-Heinz Steffens à la clarinette ou Stefan Dohr au cor), c’est surtout le Philharmonique dans son ensemble qui rejoint là sa légende grâce, notamment, à des cordes impériales – quels violoncelles! En outre, la manière de filmer, tout en fondus-enchaînés, sans brusquerie, sans que les plans ne se succèdent trop rapidement, ajoute au climat extatique de la pièce, les caméras se promenant avec art entre les gigantesques structures de métal des anciennes usines.


Excellent également, le Double Concerto de Brahms, où le jeu des solistes Lisa Batiashvili et Truls Mørk, tous deux excellents, distille une générosité sonore extrêmement chaleureuse: il suffit de regarder quelques regards de connivence (à 36’29 par exemple), y compris avec le chef, pour comprendre le plaisir qu’ils ont de jouer ensemble. Côté orchestre, Sir Simon Rattle dirige décidément des Berliner Philharmoniker des grands jours, le troisième mouvement baignant dans une énergie aux accents sarcastiques tout à fait enivrante. Même si la Quatrième Symphonie du même Brahms est très belle, on en ressort un peu moins convaincu que par rapport à la première partie du concert. Rattle, qui chante souvent avec l’orchestre – au sens propre du terme, comme on le peut le voir assez longuement vers 56’15 – s’implique totalement – les caméras ne nous faisant rien perdre de son visage très expressif comme à 58’35 – mais il semble davantage faire attention aux détails de la partition qu’à la structure d’ensemble. Il arrive donc à l’orchestre de paraître saccadé ou même d’être un peu trop alangui: c’est par exemple le cas au début du quatrième mouvement, où les cordes se surpassent encore une fois. C’est donc cette légère déconvenue qui nous empêche d’accorder la récompense suprême à cet Europakonzert 2007, qui n’en demeure pas moins de tout premier ordre et donc vivement recommandé.


La page de l’Orchestre philharmonique de Berlin consacrée aux Europakonzerte


Sébastien Gauthier

 

 

 

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