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04/14/2012
«Raff, Piano works 1»
Joachim Raff : Frühlingsboten, opus 55 – Drei Klavier-Soli, opus 74 – Fantaisie, WoO 15A

Tra Nguyen (piano)
Enregistré au Wyastone Concert Hall, Monmouth (28-29 janvier 2011) – 76’47
Grand Piano GP602 – Notice de présentation en anglais et allemand





Sélectionné par la rédaction


Qui se souvient du compositeur d’origine suisse Joachim Raff (1822-1882), considéré comme l’un des maîtres du genre symphonique à la fin du XIXe siècle et dont le nouveau label Grand Piano exhume les pièces pour piano – injustement passées dans l’oubli et inédites en disque? Certes, Frühlingsboten (1852) peut être regardé comme un recueil de pièces charmantes, pleines de délicatesse et de caractère, mais sans l’épaisseur d’un Mendelssohn (dont elles pourront paraître assez proches), d’un Schumann ou d’un Brahms dans le génie de la petite forme. D’une durée d’une demi-heure, les trois Klavier-Soli (1852) trouvent, elles, l’épaisseur requise: une «Ballade» dont les multiples emballements sont un hommage possible à Chopin, un «Scherzo» mendelssohnien dans sa légèreté mais lisztien dans son langage harmonique comme dans ses emportements, des «Métamorphoses» que Liszt en personne apprécia et joua. Ces dernières portent bien leur nom tant les variations paraissent se transformer sous l’effet d’une écriture faussement improvisée et malicieusement organisée, dans une succession de vallées et de pics, de courbes et d’arêtes – pèlerinage raffien dans les montagnes de son imagination fertile... qui méritait indubitablement de faire l’objet d’un premier enregistrement.


Mais tout le prix de ces passionnants world premiere recordings, on le trouvera dans la Fantaisie en si majeur (1850 ou 1851), une œuvre datant (comme les deux autres de ce disque) des années passées à Weimar par Raff (entre 1850 et 1856, sous la protection de Liszt) et découverte par hasard en 2010 dans une bibliothèque de Hollande... Cet Andante d’une douzaine de minutes est peut-être le vrai «coup de cœur» de la première livraison de Grand Piano, parvenant à allier la grandeur architecturale de Liszt au lyrisme mélodique de Chopin. La magie des trilles y dégage une infinie beauté que ne brise jamais le toucher de Tra Nguyen, clair et ciselé, qui pourrait certainement gagner en moelleux mais qui demeure d’une grande profondeur dans les graves, d’une évidente intelligence dans le medium, non dénué de grâce dans les aigus. Après avoir gravé un enregistrement de la Suite pour piano et orchestre (paru en 2010 chez Sterling), la jeune pianiste britannico-vietnamiemme s’impose donc comme la grande spécialiste de Joachim Raff.


Ajoutons, pour finir, qu’il ne s’agit d’un premier volume... et l’on attend avec impatience la suite chez Grand Piano qui annonce dix à quinze nouveautés chaque année. Après les parutions consacrées à Weinberg, Saint-Saëns et Schulhoff, on en redemande!


Gilles d’Heyres

 

 

 

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