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11/12/2010
«You cannot start without me», Valery Gergiev – Maestro

Allan Miller (réalisation)
Film réalisé en 2008 – 87’
BelAir Classiques BAC 055 (distribué par Harmonia Mundi) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Région Code 0





Aujourd’hui, Valery Gergiev fait partie des plus grands chefs d’orchestre au monde: il était donc normal qu’à l’instar de plusieurs de ses collègues passés et présents, un documentaire fasse son portrait.


Vladimir Tuayev, directeur de l’école de musique de Vladikavkag, résume parfaitement le personnage et le documentaire en disant de Gergiev que «c’est un volcan en éruption»: en effet, quel tourbillon! Le film démarre de façon assez maladroite en nous montrant trop rapidement le talentueux chef ossète diriger le Ring (en allemand, une première pour le Théâtre Mariinsky!) puis Anna Netrebko dans Don Giovanni (toujours au Théâtre Mariinsky), Le Sacre du printemps à Londres, puis Gergiev au Metropolitan Opera de New York, le voyage étant interrompu par quelques bribes d’entretien avec le chef ou des musiciens complaisants issus de différents orchestres... Bref, on ne voit pas bien où cela va nous mener et on craint le pire pour la suite: un documentaire hagiographique qui se disperserait en tentant vainement de saisir le personnage. Heureusement, l’écueil est ensuite en grande partie évité.


En vérité, le film est construit autour de trois grands fils conducteurs.


Le premier, qui est aussi le plus directement biographique, a trait à la formation de Valery Gergiev. Originaire d’Ossétie du nord, au cœur du Caucase, il intègre à l’âge de onze ans l’école de musique de Vladikavkag où il étudie le piano: nous sommes en 1964. Le professeur Anatoly Briskin lui enseigne également la direction d’orchestre et, devant les talents du jeune homme, l’envoie à Leningrad où Gergiev suit les enseignements d’Ilya Musin, célèbre pédagogue russe. Après avoir remporté un certain nombre de concours, il devient en 1977 l’assistant de Youri Temirkanov au Théâtre du Kirov où il devient avant tout chef d’opéra, dirigeant à cette occasion les grandes œuvres du répertoire que sont notamment Guerre et Paix de Prokofiev ou Rusalka de Dvorák. Même si ce passage nous laisse un peu sur notre faim, on ressent une certaine émotion en voyant Gergiev retourner au Conservatoire de Leningrad et montrer le piano sur lequel il a passé des centaines (voire des milliers) d’heures à répéter les œuvres de Beethoven, Bruckner, Tchaïkovski...


Le deuxième axe du documentaire, peut-être le plus intéressant, insiste sur ce que fait Gergiev à l’égard de la musique russe qui demeure incontestablement son répertoire de prédilection. On apprend à cette occasion qu’en plus d’être premier chef invité de l’Orchestre symphonique de Londres et du Metropolitan Opera de New York, il est également fondateur et directeur artistique du Festival des nuits blanches qui se déroule chaque été à Saint-Pétersbourg, et du Festival de Pâques qui a lieu à chaque printemps à Moscou. Mentionnons aussi le fait qu’il est l’initiateur du Festival Mikkeli qui se tient en Finlande ou du Festival Gergiev de Rotterdam, puisqu’il demeure premier chef invité de l’Orchestre philharmonique de la ville. On le voit donc parcourir la Russie avec son orchestre du Théâtre Mariinsky, en train, de nuit, dînant frugalement avec ses musiciens de tranches de pain et de saindoux, pour faire découvrir aussi bien Shéhérazade de Rimski-Korsakov aux habitants de Nijni-Novgorod ou d’Oulianovsk (la ville natale de Lénine) que la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky ou des extraits de Siegfried de Wagner à la population de Samara. De même, on admire l’énergie qu’il déploie, que ce soit à bord du yacht des Forbes au large de Manhattan ou en discussion ave les ministres russes des finances (qu’il tutoie, témoignant ainsi d’une amitié née voilà près de quinze ans), pour lever des fonds destinés à aider à la reconstruction de la partie du Théâtre Mariinsky dédiée aux décors et aux costumes qui a entièrement brûlé en 2003 lors d’un incendie ravageur.


Enfin, troisième et dernier fil conducteur de ce documentaire, on voit Gergiev répéter Le Sacre du printemps avec l’Orchestre symphonique de Londres, au Barbican Center. Les extraits, passionnants, sont malheureusement trop brefs mais, même si on n’adhère pas forcément aux partis pris du chef – on avait d’ailleurs éprouvé le même sentiment en l’entendant le diriger à Paris (voir ici) – on ne peut que louer le sens du phrasé et le perfectionnisme d’un chef qui, en fin de compte, apparaît beaucoup plus attachant qu’on ne pouvait le penser avant d’avoir vu ce film.


Le site de Valery Gergiev


Sébastien Gauthier

 

 

 

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