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04/01/2009
Leonard Bernstein : Divertimento (*) – Serenade after Plato’s «Symposium» – Symphonie n° 2 «The Age of Anxiety»
Teachers and Teaching

Gidon Kremer (violon), Krystian Zimerman (piano), Wiener Philharmoniker (*), London symphony orchestra, Leonard Bernstein (direction), Humphrey Burton (réalisation)
Enregistré en public à Vienne (5-22 octobre 1984) (*) et à Londres (6 mai 1986) – 152’41
DVD Deutsche Grammophon 00440 073 4514 (distribué par Universal) – Format 4:3 – Region code: 0 – Son PCM/DTS 5.1





Parmi la série de DVD que Deutsche Grammophon a éditée à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de Leonard Bernstein (1918-1990), ce programme se distingue en ce que davantage encore que le chef, il met à l’honneur non seulement le compositeur, dirigeant trois de ses œuvres dans des versions jusqu’alors jamais publiées, y compris au disque, mais aussi, au travers d’un documentaire, le pédagogue.


Pièce de circonstance, le Divertimento (1980) a été écrit pour le centenaire de l’Orchestre symphonique de Boston: une suite en sept mouvements brillante et plaisante, typique de l’éclectisme du chef comme du compositeur. Il en existe des enregistrements avec les orchestres d’Israël (Deutsche Grammophon) ou de la Radio bavaroise (Hungaroton), mais la Philharmonie de Vienne, pas si coincée aux entournures que cela, sert avec talent et finesse ce répertoire dans lequel on ne l’attendait pas nécessairement – encore que les deux piccolos jouant debout dans la Marche finale ne dépareraient pas parmi les clins d’œil d’un Neujahrskonzert, d’autant que souffle alors l’esprit de Sousa, qui est peut-être aux Etats-Unis ce que les Strauss sont à l’Autriche.


Toujours dans une réalisation de Humphrey Burton, quoique moins guindée et léchée (on entrevoit même parfois les micros et caméras), les deux autres pièces, de nature concertante et plus «sérieuse», ont été captées dix-huit mois plus tard à Londres, au cours d’un festival dédié au compositeur: c’était en 1986, un an avant qu’il ne soit nommé president de l’Orchestre symphonique de Londres, expression d’une rare estime, lorsqu’on se souvient qu’il n’avait eu que quatre prédécesseurs à ce poste honorifique, dont Karl Böhm. Vienne, toujours...


Interviewé aux abords de la scène tout en grillant une cigarette, Bernstein présente brièvement les deux partitions. S’il a par ailleurs laissé au disque deux versions de sa Sérénade (1954) d’après Le Banquet de Platon, avec Isaac Stern et Zino Francescatti (les deux chez Sony), il a également accompagné Gidon Kremer cinq ans plus tôt, toujours au disque, avec le Philharmonique d’Israël (Deutsche Grammophon). Tour à tour fragile, versatile et déjanté, le violoniste letton est un interprète particulièrement inspiré de ces pages lyriques et pleines de vie. Bernstein a gravé à plusieurs reprises sa Deuxième symphonie «The Age of Anxiety» (1948/1965), deux fois avec Lukas Foss (Sony, Deutsche Grammophon), mais aussi avec Philippe Entremont, créateur de la version révisée (Sony). En revanche, le présent DVD, ainsi que le rappelle la notice (en anglais, allemand et français), permet de bénéficier du seul témoignage que Krystian Zimerman ait laissé à ce jour de cette partition. Quasi méconnaissable, pas encore trentenaire ni barbu, le pianiste polonais, dont la complicité et l’estime qui le liaient à Bernstein ont par ailleurs été immortalisés dans Beethoven ou dans Brahms, entretient d’évidentes affinités avec cette musique, l’une des plus personnelles du compositeur, à laquelle il apporte, outre sa technique toujours aussi admirable, son exigence, sa pudeur et sa concentration coutumières.


Egalement signé Humphrey Burton, Teachers and Teaching n’est pas sans renvoyer au Banquet, plusieurs photos montrant Bernstein à Tanglewood, tel Socrate entouré de ses disciples. Sous-titré «An autobiographic essay by Leonard Bernstein as well as Aaron Copland, Lukas Foss, Peter Schmidl, Michael Tilson Thomas, Krystian Zimerman and Seiji Ozawa», ce documentaire de près d’une heure, entrecoupé d’extraits de cours, de répétitions ou de concerts, ne se borne pas à faire revivre les quelques maîtres qui ont compté le plus pour Bernstein et à interroger des élèves qui lui doivent beaucoup, mais s’attache à montrer en quoi apprendre et enseigner ne constituaient pour lui que deux facettes d’un même enrichissement. Peut-être l’explication en remonte-t-elle à son adolescence, où, pour payer ses propres leçons de piano, il en donnait lui-même à de plus jeunes élèves.


Du côté des maîtres, s’il ne put suivre les cours de «Rudi» Serkin, ce fut pour travailler, en même temps que Foss, avec Isabelle Vengerova (1877-1956), redoutée autant que saluée pour le succès de sa méthode. S’agissant de la direction d’orchestre, Mitropoulos incarna très tôt un exemple pour le jeune musicien, mais l’enseignement proprement dit fut celui, radicalement opposé, de Koussevitzky et Reiner: d’un côté, leçons de «plastique» (parfaitement assimilées!) et sens du legato, de l’autre, rigueur et travail sur le texte. Quant à la composition, il rend hommage à son aîné Aaron Copland, qui, davantage qu’un professeur, fut un conseiller avisé: plutôt que de tenter de lui inculquer un style, il eut la sagesse de favoriser l’émergence de sa personnalité en lui indiquant avant tout ce qu’il devait élaguer de ses essais d’écriture.


Ensuite, le souci de transmission et de pédagogie devint l’une des constantes de sa carrière, et pas seulement bien sûr au travers de ses «Young people’s concerts». Le clarinettiste Peter Schmidl rappelle ainsi comment Bernstein a «expliqué» Mahler, pas encore entré au répertoire, à ses collègues de la Philharmonie de Vienne, tandis qu’on le voit également échanger avec Zimerman sur le Second concerto de Brahms. «Lenny» à Tanglewood est évoqué par Ozawa et Tilson Thomas, ce dernier, moins convenu, se souvenant comment ils s’attachaient à décrypter les «intentions» de Schumann au début de la Troisième symphonie «Rhénane» afin de conférer à la mélodie le «swing» (sic) requis.


Simon Corley

 

 

 

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