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07/23/2008
Richard Wagner : Das Rheingold

Thomas Stewart (Wotan), Vladimir de Kanel (Donner), Leif Roar (voix de Donner), Hermin Esser (Froh), Peter Schreier (Loge), Zoltan Kelemen (Alberich), Gerhard Stolze (Mime), Gerd Nienstedt (Fasolt), Karl Ridderbusch (voix de Fasolt), Louis Hendrikx (Fafner), Brigitte Fassbaender (Fricka), Jeannine Altemeyer (Freia), Martha Mödl (Erda), Birgit Finnilä (voix d’Erda), Eva Randova (voix de Woglinde), Edda Moser (voix de Wellgunde), Liselotte Rebmann (voix de Flosshilde), Berliner Philharmoniker
Georges Wakhevitch et Jean Forestier (décors et costumes), Ernst Wild (directeur de la photographie), Herbert von Karajan (direction, réalisation et supervision artistique)
Enregistré à Salzbourg (Pâques 1973) et filmé à Munich (1er-19 novembre 1978) – 144’18
Deutsche Grammophon 00440 073 4390 (distribué par Universal) – Son PCM stereo/DTS 5.1 – Format 4/3 – Region code 0 (Worldwide)





Comme le rappelle la notice (en anglais, allemand et français), parmi les Ring dirigés par Karajan tout au long de sa carrière, celui donné entre 1967 et 1970 à Salzbourg revêt une importance toute particulière: non seulement ce fut le dernier mais lorsque le chef autrichien fonda le Festival de Pâques, il avait notamment en tête l’idée d’y donner les quatre opéras de Wagner avec le Philharmonique de Berlin et, surtout, de les mettre en scène lui-même. Ce DVD témoigne d’ailleurs d’une dimension supplémentaire dans sa volonté de maîtriser l’ensemble des paramètres musicaux et théâtraux: le chef et metteur en scène se fait ici réalisateur; présent sur tous les fronts, il mérite ainsi sans conteste la fonction de «supervision artistique» qui lui est attribuée.


Parallèlement aux représentations du cycle de 1967-1970, Deutsche Grammophon l’avait intégralement enregistré. Karajan eut en revanche beaucoup plus de difficultés à mener à bien le volet filmé de ce projet, mais ne renonça pas de si tôt, reprenant dès 1973 L’Or du Rhin (1854), enregistré à Salzbourg avec une distribution sensiblement différente de celle de la version audio de 1968, mais réalisé en playback plus de cinq ans après à Munich, certains des rôles étant joués par d’autres chanteurs que ceux de 1973... Et les choses en restèrent là, cette Tétralogie n’allant donc pas au-delà de son prologue.


Faut-il le regretter? Certainement pas pour une direction d’acteurs statique, fidèle aux didascalies mais filmée sans inventivité et desservie par des protagonistes dont la plupart paraissent assez empruntés. Sans doute pas non plus pour des trucages hésitant entre kitsch et médiocrité, comme l’apparition d’Erda. Mais la conception globale témoigne d’une grande originalité, bien que pouvant être analysée comme la juxtaposition de styles très divers: visions sous-marines d’Odilon Redon pour la première scène, Walhalla embrumé des dessins de burgs de Victor Hugo, Nibelungen sortis du cinéma expressionniste allemand, dragon de film d’horreur, Loge façon Mr. Spock, ...


Comme dans la production de Chéreau en ces années-là à Bayreuth, c’est Loge qui mène le jeu, combinaison de cuir rouge tranchant sur la grisaille des autres dieux, et ce jusqu’aux dernières images annonçant les flammes du Crépuscule des dieux: avec son timbre si caractéristique, Peter Schreier, dans l’une de ses rares incarnations wagnériennes, en fait un personnage redoutable et inquiétant, et constitue l’un des principaux atouts de ce plateau vocal presque entièrement renouvelé par rapport au disque, à l’exception de l’excellent Alberich de Zoltan Kelemen. L’orchestre paraît plus brûlant et charnu que cinq ans auparavant, mais en Wotan, Thomas Stewart, succédant à Dietrich Fischer-Dieskau, ne semble pas toujours très solide. Le reste de cette très brillante distribution se révèle en revanche à la hauteur des espérances, à commencer par la jeune Fricka de Brigitte Fassbaender.


Simon Corley

 

 

 

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