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07/22/2008
Paul McCartney : Ecce cor meum

Kate Royal (soprano), London voices, Boys of Magdalen college choir, Oxford, Boys of King’s college choir, Cambridge, Ben Parry (chef de chœur), The Academy of St Martin in the Fields, Gavin Greenaway (direction), Jason Shepherd (réalisation)
Enregistré en public à Londres (3 novembre 2006) – 113’26
EMI 50999 5 00733 9 9




Tandis que le règlement de son divorce avec sa seconde femme fait la une des tabloids, Paul McCartney, soixante-six ans, présente Ecce cor meum (2006), une vaste fresque chorale à l’origine de laquelle se trouve notamment le décès de sa première épouse, Linda, disparue en 1998, au moment où il devait livrer une commande du Magdalen college pour la célébration du cinq cent cinquantième anniversaire de sa fondation. La veine «classique» de l’ex-Beatle semble décidément inspirée par les occasions solennelles: cent cinquantième anniversaire de la Société philharmonique pour le Liverpool oratorio (1991) et centenaire d’EMI – qu’il a entre-temps quitté – pour Standing stone (1997).


Un documentaire de trois quarts d’heure (non sous-titré), réalisé par Jason Shepherd bien dans la manière anglo-saxonne – témoignages au garde-à-vous face à la caméra et McCartney sur une barque dans un Kent verdoyant –, retrace la genèse de l’œuvre. Avec modestie et pragmatisme, le compositeur ne dissimule pas qu’il ne sait ni lire ni écrire la musique et qu’il a découvert à cette occasion les nécessités et contraintes de l’écriture chorale à quatre voix: le générique fait ainsi apparaître un creative consultant (John Fraser) ainsi que des music associates (John Harle, David Matthews, Steve Lodder et John Wilson). Les mélodies ont été conçues avant le texte, lui-même, comme Œdipus rex en son temps, traduit de la langue vernaculaire (l’anglais) vers le latin. Pourquoi le latin? Le latin, explique-t-il avec une candeur confinant à la roublardise, c’est Rome, et Rome a donné «romantique». Pardi.


Le DVD se poursuit avec la captation de la création mondiale, peu de temps avant la première américaine à Carnegie Hall et quelques semaines après la sortie du disque («album classique de l’année» 2007 au Royaume-Uni), enregistré et mixé dans les studios d’Abbey Road. Un lieu marqué par les Beatles, bien sûr, mais inauguré en 1931 par Elgar: une référence dont McCartney, avec son effectif victorien (soprano solo, orgue, chœur mixte et chœur d’enfants), semble vouloir prolonger les pompes et les œuvres, impression accrue par la réverbération inhérente au Royal Albert Hall, que la prise de son ne parvient pas (ou ne vise pas) à atténuer. Se déployant en quatre parties (et un interlude médian) de près d’une heure, le propos, sérieux et professionnel, lisse et académique, répétitif et insipide, semble tétanisé par la grande tradition britannique: Sir Paul, anobli en 1997, voudrait-il marcher sur les traces de Sir Edward?


Le producteur exécutif ne perd pas le nord pour autant et veille à une communication omniprésente et soigneusement étudiée: site Internet, logo rassemblant les trois initiales stylisées du titre, à la manière de l’emblème de l’Olympique de Marseille, confettis, standing ovation et allocution finales, rien ne manque. De même, aussi riche en photos que pauvre en informations, le livret, une fois déplié, révèle une affiche d’un kitsch qui n’a guère à envier à celui des années 1970.


Le site de Paul McCartney
Le site d’Ecce cor meum


Simon Corley

 

 

 

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