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07/12/2008
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 21 «Waldstein», opus 53
Felix Mendelssohn : Lieder ohne Worte opus 19 n° 5, opus 30 n° 4, opus 53 n° 1 et opus 67 n° 5 – Scherzo a capriccio, WoO 3
Nicolai Medtner : Sonata Tragica, opus 39 n° 5
Leos Janacek : Sonate «1er octobre 1905»
Alexandre Scriabine : Sonate n° 3, opus 23 – Prélude opus 11 n° 8
Louis Moreau Gottschalk : Tournament Galop

Severin von Eckardstein (piano)
Enregistré en public au Lincoln Theatre de Miami Beach (mai 2007) – 85’
VAI 4441 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en anglais





Premier prix du concours Reine Elisabeth en 2003, Severin von Eckardstein (né en 1978) est un bon pianiste. On se demande pourtant très vite ce que peut bien apporter, par rapport à un CD, cette vidéo rapidement produite, sans aucun bonus, plombée par une notice décalée reproduisant le texte d’une critique d’un autre concert et commentant un programme totalement différent de celui qu’elle est pourtant censée éclairer… Le trouble grandit dès que l’on aperçoit le soliste allemand vêtu d’une sorte de pyjama chinois blanc, dont le récital n’est même pas capté dans son intégralité (les applaudissements entre chaque pièce étant coupés) et qui est filmé en quatre ou cinq plans fixes… où les seules audaces d’une caméra – connaissant d’occasionnels problèmes de mise au point – sont de rares zooms et quelques fondus enchaînés. Si l’on parvient à oublier la pauvreté du contenu de ce DVD, on pourra néanmoins admirer un pianiste au son riche et puissant, qui se produit d’ailleurs sur un très beau Steinway moderne et dont on apprécie l’attitude sobre, y compris dans le morceau de bravoure du dernier bis (Gottschalk), joué sans chichi ni ostentation.


Severin von Eckardstein entame son récital par une Waldstein assurée et fougueuse, mais qui manque parfois d’articulation (en raison d’un tempo vraiment trop empressé et de quelques approximations dues au live) et souvent de sens. Si l’on ne peut se contenter, dans Beethoven, des seuls contrastes de nuances et de l’impact physique des phrasés, le jeu du pianiste réussit davantage à Mendelssohn, dont quatre Romances sans paroles et un Scherzo a capriccio sont enchaînés avec délicatesse et style, alternant épisodes bondissants et moments intimistes. Plus probante encore, sa vision de la Sonate tragique de Medtner (compositeur auquel Eckardstein a consacré un disque) bénéficie d’une grande dextérité dans l’articulation et d’un effort de construction qui ménage une belle montée en puissance et un souffle constant. La frappe du pianiste intéresse également dans une Sonate «1er octobre 1905» sonore et motoriste, jouant sur les dynamiques davantage que sur les climats, sur la violence davantage que sur le clair-obscur de Janacek, pourtant interprété avec une évidente conviction et une inspiration rafraîchissante. Ce récital floridien se referme sur des pages de Scriabine, peut-être moins convaincantes car plus désarticulées, notamment dans une Troisième sonate engagée mais aux transitions souvent négligées.


Le site de Severin von Eckardstein


Gilles d’Heyres

 

 

 

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