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12/30/2007
Mikhaïl Glinka : Rouslan et Ludmilla (ouverture)
Hector Berlioz : Harold en Italie, opus 16
Giuseppe Verdi : La Force du destin (ouverture)
Richard Wagner : Lohengrin (Prélude de l’acte III)
Johann Strauss fils : Vergnügungszug, polka, opus 281 (arrangement Dimitri Chostakovitch)
Franz Liszt : Concerto pour piano n° 2
Nikolaï Rimski-Korsakov : Capriccio espagnol, opus 34
Alexandre Borodine : Danses polovtsiennes du «Prince Igor»
Serge Rachmaninov : Allegro molto de la Symphonie n° 2, opus 27
Igor Stravinski : L’Oiseau de feu (fin)

Youri Bashmet (alto), Yefim Bronfman (piano), Chœur du Théâtre Mariinski, Andreï Petrenko (chef de chœur), Orchestre du Théâtre Mariinski, Valery Gergiev (direction)
Chloé Perlemuter (réalisation)
Enregistré en public à Saint-Pétersbourg (1er janvier 2007) – 128’29
DVD Bel Air classiques BAC031 (distribué par Harmonia mundi) – Son PCM stéréo, Dolby digital 5.1 et DTS 5.1 – Format 16/9 (Region free)



Au lendemain du gala de la saint Sylvestre 2006 (voir ici), on retrouve Gergiev et son orchestre dans la nouvelle salle de concert du Théâtre Mariinski, une réalisation de l’architecte Xavier Fabre inaugurée quelques semaines plus tôt. Comme la veille, le patron de l’institution pétersbourgeoise demeure l’unique vedette de ce concert du Nouvel An 2007: dirigeant sans podium, de plain-pied avec ses musiciens, avec un cure-dents en guise de baguette, il obtient des résultats miraculeux dès l’ouverture de Rouslan et Ludmilla (1842) de Glinka, fascinante démonstration de virtuosité, d’énergie et de légèreté.


Le reste – un festin de plus de deux heures de musique, à dominante russe et XIXe, comme pour rappeler les riches heures du théâtre – est à l’avenant, présenté dans un ordre quasi chronologique, la notice datant Harold en Italie (1834) de 1847 (date du premier séjour de Berlioz en Russie, qui le conduisit notamment à Saint-Pétersbourg): Youri Bashmet en est le soliste, pas très avantagé par la prise de son mais au timbre toujours aussi magnifique dans cette musique qui sied tellement bien à Gergiev. Verdi – ouverture de La Force du destin (1862/1869), opéra créé au Mariinski – et Wagner – prélude du troisième acte de Lohengrin (1850) – se suivent avec une même évidence et un formidable sens dramatique. Train de plaisir (1864) clôt la première partie, clin d’œil au Neujahrskonzert viennois en même temps qu’au passage de Johann Strauss dans la cité russe.


Dans le Second concerto (1861) de Liszt, Yefim Bronfman fait preuve de sa solidité coutumière, sans doute plus impressionnant dans les traits puissants et brillants que dans les pages expressives. L’itinéraire emprunte ensuite un sentier dangereux, avec ces «classiques favoris» qui risquent toujours de déraper: rien de tel ici, pas plus dans le Capriccio espagnol (1887) de Rimski-Korsakov que dans les Danses polovtsiennes du Prince Igor (1879) de Borodine (dont le Mariinski accueillit la première posthume). Le tout est tenu d’une main ferme, qui ne bride pour autant ni l’élan ni le spectacle, notamment grâce à des tempi étonnamment vifs. Pour se faire plaisir, il reste encore un épique Allegro molto de la Deuxième symphonie (1907) de Rachmaninov et le dernier quart d’heure de L’Oiseau de feu (1910) de Stravinski, qui ne cède jamais aux alanguissements postromantiques.


Edité avec un étrange découpage en plages – une seule pour les deux premières parties de Harold en Italie, mais une pour chacune des deux autres – le volet visuel de ce disque n’est malheureusement pas à la hauteur des satisfactions auditives qu’il procure. Procédant essentiellement par plans fixes et se révélant incapable de saisir des soli sinon pour les projeter en surimpression sur les images du chef, la réalisation, qui ne parvient pas à masquer les déplacements des cameramen, est exclusivement centrée sur Gergiev, pris sous tous les angles, de face ou de côté, de près ou de loin, de telle sorte que les musiciens n’apparaissent le plus souvent que de dos, avec une prédilection pour un manche de contrebasse ou un tuba vus de derrière.


Le livret (en français et en anglais) paraît en outre à la fois indigent et bâclé: en effet, non seulement il se borne à présenter l’orchestre et à reproduire une biographie de trois pages de Gergiev, mais il fourmille d’anomalies. L’ouverture-fantaisie Hamlet de Tchaïkovski devient ainsi une «ouverture fantaisiste» tandis que la liste des œuvres est erronée: ce n’est pas le seul final de Harold en Italie qui est interprété, mais l’intégralité des quatre mouvements; de même pour le Capriccio espagnol, dont on n’entendra pas que le deuxième mouvement mais dans lequel on cherchera évidemment en vain Bronfman; quant à la polka Train de plaisir, elle est simplement désignée par son numéro d’opus et rien ne permet de deviner qu’il s’agit ici de l’arrangement qu’en fit Chostakovitch en 1940; enfin, ce n’est pas le «final» de L’Oiseau de feu qui est donné, mais la fin du ballet intégral, à partir de la Danse infernale. En outre, contrairement à ce qui est indiqué au verso du boîtier, la durée du programme n’est pas de 158 minutes, mais de 128 minutes seulement.


Simon Corley

 

 

 

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