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09/17/2007
Kiri, a celebration
Concert du cinquantième anniversaire au Royal Albert Hall

Kiri te Kanawa (soprano), Dennis O'Neill (ténor), London Symphony Orchestra and Chorus, Stephen Barlow et André Previn (direction)
Enregistré à Londres (10 mars 1994) – 130'
Decca 071 1709 (Format : 4:3 Region code : 0) (distribué par Universal)



Les cinquante printemps de Dame Kiri te Kanawa : il serait peu galant de souligner que c’est du nettement réchauffé, notre diva d’allure toujours aussi juvénile ayant franchi le cap d'une autre décennie entre temps. Mais de toute façon ce type de célébration, que les Anglais ont l’art de nous servir déjà old fashioned au moment même où l’événement se passe, peut garder longtemps son délicieux parfum.


Retour donc le 10 mars 1994, dans le cadre gigantesque du Royal Albert Hall, cette salle ronde que l’on ne peut revoir à l’écran sans penser aux séquences les plus palpitantes de L’homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock. Atmosphère typiquement british garantie, en présence de son altesse royale le Prince Charles. Enorme gâteau d’anniversaire, lâcher de ballons, orchestre lisse et glamour (un London Symphony Orchestra en grande forme), chics petits discours d’une diva manifestement émue… Rien que pour ce folklore, qui inclut même quelques danses maori (Dame Kiri a invité un groupe de compatriotes néo-zélandais en tenue traditionnelle, qui font franchement diversion surréaliste dans un cadre aussi guindé) ce DVD mérite un coup d’œil.


Mais il y a aussi bien sûr les aspects musicaux, et là on peut s’estimer très gâté. Dame Kiri est alors à l’apogée de ses moyens, le micro planté devant elle ne semblant pas dénaturer une voix d’une luminosité à nulle autre pareille. Et les risques assumés sont importants, la diva n’hésitant pas à enchaîner des airs de bravoure très exigeants quant à la pureté de l’intonation : Depuis le jour de Louise puis le Lied de Marietta de Die tote Stadt par exemple, les plus indiscutables joyaux apparaissant ensuite, quand André Prévin prend brièvement la baguette pour un Porgi amor des Nozze di Figaro et un Befreit de Richard Strauss d’une époustouflante beauté. Bel échange aussi, tiré de La Bohème entre Kiri te Kanawa et le valeureux Dennis O’Neill, ténor qui n’a pas fait la carrière qu’il aurait méritée, sans doute du fait d’un physique un peu ingrat.


On passe ensuite au cross-over, ingrédient inévitable de ce genre de célébration. Kiri te Kanawa dispose d’une solide expérience dans cette activité secondaire qu’elle a toujours assumée sans modifier significativement sa voix. Inutile de préciser qu’elle n’a strictement rien d’essentiel à y faire valoir, si ce n’est une technique de chant qui reste incomparablement supérieure à tout ce qui se pratique habituellement dans ce domaine de l’entertainment. Broadway défile, de Gershwin à Rodgers et Hammerstein en passant par Kurt Weill, jusqu’à Andrew Lloyd Webber voire un peu de jazz timide, cautionné par l’André Previn Trio. C’est parfois convenu, jamais ennuyeux. Signalons au passage une rareté : l’air de Salammbô, ébouriffante parodie d’opéra post-romantique écrite par Bernard Herrmann pour le Citizen Kane d’Orson Welles, mais que la diva n’assume déjà plus avec la même liberté de souffle que dans son vieil enregistrement dirigé par Charles Gerhardt (une perle discographique à rechercher activement).


Ce long programme se termine, entre plusieurs séances de congratulations, par une fort jolie kyrielle de bis, de plus en plus émus et sentimentaux. "Happy Birthday Kiri", même si, hélas, c’était déjà avant-hier.


Laurent Barthel

 

 

 

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