About us / Contact

The Classical Music Network

DVD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

07/31/2007
Gaetano Donizetti : Don Pasquale
Ferruccio Furlanetto (Don Pasquale), Nuccia Focile (Norina), Gregory Kunde (Ernesto), Lucio Gallo (Malatesta), Claudio Giombi (un notaire)
Orchestre et Chœur de la Scala, Riccardo Muti (direction)
Susanna Rossi Jost (décors), Roberta Guidi di Bagno (costumes), Gianni Mantovanini (lumières), Stefano Vizioli (mise en scène)
Enregistré à la Scala de Milan en 1994 – 130'
TDK DVWW-OPDPSC – région 0 (distribué par Intégral)


Ce DVD est le témoignage de représentations de Don Pasquale données à la Scala de Milan en 1994. Cette production réunit une distribution presque idéale d'où se détachent un Ferruccio Furlanetto inattendu et la jeune soprano Nuccia Focile, mutine à souhait.



La mise en scène de Stefano Vizioli est classique, pleine de très bonnes idées, dans l'esprit de l'opéra et de l'époque. Le plateau est rétréci de manière à délimiter une nouvelle scène qui sera soit l'une des pièces de la maison de Don Pasquale, soit le jardin, etc. Le décor est assez chargé pour reconstituer la maison de Don Pasquale (livres, bustes…). Les pans des pièces reconstituées sont modulables: l'introduction de l'air de Norina au premier acte est particulièrement réussie, car ces pans laissent entrevoir progressivement une toile peinte censée représenter le ciel de l'aube avec des nuages. Les couleurs utilisées pour les costumes, les accessoires et le décor apportent beaucoup de fraîcheur à l'œuvre.



Ferruccio Furlanetto apparaît dans un rôle où, a priori, on ne l'attend pas vraiment, lui qui s'est fait une spécialité des rôles de basses plus sérieux comme Philippe II ou Boris Godounov. Mais sa prestation est digne des grands titulaires du rôle grâce à sa voix expressive et nuancée et surtout grâce à son excellent jeu d'acteur. En quelques mesures, il brosse le portrait d'un homme mûr qui souhaite s'offrir une épouse pour son intérieur. A l'aide de quelques mimiques, de quelques gestes, il enrichit son personnage (par exemple, à la suite de vocalises, il porte la main à son cœur). Il est irrésistible, par exemple, quand il découvre le « vrai » caractère de Norina: il se réfugie auprès de ses domestiques, marche avec difficulté…



Nuccia Focile, que l'on n'entend pas assez sur les scènes parisiennes, est une charmante Norina. Elle sait se montrer rouée, fine, amoureuse… et se joue de Don Pasquale avec une intelligence qui force l'admiration. Son arrivée auprès de son futur « mari » est très réussie: elle feint d'être apeurée, mais joue tout cela avec décalage en regardant le public et en disant avec des gestes le contraire de ce qu'elle chante. Son interprétation vocale suit le même chemin et elle souligne l'ambiguïté de ses propos avec des notes appuyées et des accents. La voix est idéale pour ce répertoire, suffisamment légère pour exécuter parfaitement les vocalises, mais également nourrie et corsée dans le medium pour donner de la consistance au personnage.



Lucio Gallo campe un très bon Malatesta. Il possède une facilité évidente dans les vocalises, sa voix se pliant à toutes les pirouettes musicales du compositeur comme en témoigne le duo « Aspetta, aspetta, cara sposina »: il chante le passage très rapide avec une précision remarquable, bien mieux que Ferruccio Furlanetto, dont la voix n'est pas aussi agile. Il ne manque pas non plus d'assurance scénique pour se jouer de Don Pasquale en feignant une parfaite honnêteté.



Gregory Kunde est correct sans être inoubliable. Ses aigus sont parfois un peu tirés et il ne parvient pas vraiment à bâtir le personnage d'Ernesto. Il peine un peu vocalement dans le premier duo « Sogno soave e casto », mais se montre émouvant dans la cavatine « Com'è gentil »: il adopte le bon rythme et restitue bien l'ambiance d'un tel air.



Riccardo Muti, dont le répertoire léger n'est pas la spécialité, est efficace et donne un bon élan à l'ensemble. Il parvient à bien restituer le côté enjoué et comique de cette partition tout en imposant du sérieux dans les airs plus dramatiques comme la cavatine d'Ernesto. Il n'a donc presque rien à envier aux spécialistes de cette musique, comme Bruno Campanella.



Cette production est à mettre en bonne place dans la vidéo-discographie de Don Pasquale. Elle réunit tous les éléments nécessaires (bonne distribution, mise en scène intelligente…) pour servir l'œuvre de Donizetti au mieux. Une excellente soirée assurée!


Manon Ardouin

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com