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04/21/2007
Airs d’opéras de Mozart, Rossini, Verdi, Bizet, etc…
Placido Domingo (ténor), Wiener Symphoniker, James Levine (direction), Jean-Pierre Ponnelle (mise en scène)
Enregistré à Séville en 1981 et en 1991 - 68’
1 DVD Deutsche Grammophon 00440 073 4289 - zone 0


Placido Domingo propose une superbe promenade touristique et musicale dans la ville de Séville. Pour étayer son propos, le ténor interprète, avec plus ou moins de bonheur, un certain nombre d’airs d’opéras qui se déroulent à Séville.



Placido Domingo se devait d’endosser le costume du plus grand séducteur de Séville, à savoir Don Giovanni dans “Fin ch’han dal vino”. Son interprétation ne manque pas de panache même si le rythme n’est pas toujours très bien respecté. Dommage qu’il n’ait jamais porté le rôle à la scène (mais tout espoir n’est peut-être pas perdu…), car il aurait été un remarquable Don Giovanni. Dans cet air, il use et abuse de toutes les armes du séducteur: notes allongées, changements de couleurs sur une note, etc…
Placido Domingo... et Placido Domingo chantent également le duo “All’idea di quel metallo” du Barbier de Séville. Par un habile jeu, il parvient à chanter et à jouer les deux personnages et, paradoxalement, il semble plus à l’aise dans Figaro que dans le Comte, qui demande des notes plus aiguës et plus légères. Quelle maîtrise et quelle intelligence dans son jeu de Figaro! En revanche, il ne possède pas vraiment le style rossinien, ce qui le met parfois en difficulté dans les nombreuses vocalises du duo. La mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle est savoureuse: elle reste très proche du texte en montrant trois futurs clients barbouillés de mousse à raser, des perruques, etc…
Est également présent dans ce voyage à Séville un extrait de Fidelio, que Placido Domingo a seulement enregistré avec Daniel Barenboim. La première partie de l’air de Florestan est très belle, dans les moyens du ténor, avec un superbe “In des Lebens Frühlingstagen”, mais la dernière partie, plus vive et plus tendue, est moins réussie.
Le ténor espagnol retrouve son vrai répertoire avec l’air de la fleur de Don José qu’il chante magistralement: il brosse le portrait d’un homme sincère, amoureux qui abat sa dernière carte pour tenter de prouver son amour à Carmen. La voix est absolument magnifique, ronde, voluptueuse et pleine. La mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle est très efficace: la caméra alterne les points de vue de Carmen et de Don José, notamment quand Carmen s’inquiète de voir arriver le soldat, dans les quelques mesures d’introduction au duo final. S’il ne fallait garder qu’un moment de ce DVD, ce serait évidemment ce passage, car Placido Domingo est très impressionnant avec des accents désespérés dans “Notre passé, Carmen etc…”. La colère de Don José se développe au fur et à mesure du duo, car au début il reste assez calme et il essaie de la séduire pour qu’elle cède. Ce n’est qu’à partir du moment où il entend Escamillo que la colère vengeresse prend le dessus et la voix de Placido Domingo devient plus méchante et dure. On aura rarement vu un Don José aussi torturé et douloureux. Dommage que la Carmen de Virginia Alonso ne soit pas à la hauteur: la voix n’est pas laide, mais l’interprétation est un peu sommaire.
Mais Placido Domingo n’est jamais aussi vrai, aussi bon que dans les airs populaires espagnols et dans la zarzuela. On se laissera donc charmer par l’air d’introduction “Sevilla es”, dans lequel on retrouve toute les couleurs de l’Espagne à travers la voix du chanteur. Il chante également le fameux duo de El Gato montès “Me llamabas, Rafaeliyo” avec une émotion exceptionnelle.
Le petit documentaire sur la conception du projet est très intéressant: interview de James Levine, Placido Domingo, Jean-Pierre Ponnelle…



Ce film n’est pas un film sur Placido Domingo à Séville mais sur la ville de Séville visitée avec Placido Domingo: c’est avant tout un hommage à cette cité qui a inspiré tant de compositeurs. Chaque air est présenté par Placido Domingo qui le rattache à un aspect de la ville, à une ambiance. Un magnifique travail… et un excellent guide de voyage pour tous ceux que l’Espagne fascine!


Manon Ardouin

 

 

 

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