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03/21/2007
Albert Lortzing : Tsar et Charpentier
Raymond Wolansky (Pierre le Grand), Peter Haage (Peter Ivanov), Hans Sotin (Van Bett), Lucia Popp (Marie), Herbert Fliether (Amiral Lefort), Noël Mangin (Lord Syndham), Horst Wilhelm (Marquis de Châteauneuf), Ursula Boese (Madame Browe), Franz Grundheber (Un officier). Chœur et Ballet de l’Opéra de Hambourg, Orchestre Philharmonique d’Etat de Hambourg, Charles Mackerras (direction). Réalisation : Joachim Hess.
Enregistré à Hambourg en 1969 - 131’.
Arthaus 101 269. Format : 4:3. Region Code : 0 (worldwide) (distribué par Intégral)


Ces films d’opéra ont maintenant plus de trente-cinq ans et les captations live leur ont porté un coup fatal. Il n’empêche : Rolf Liebermann, à Hambourg, avait bien compris que l’avenir de l’opéra passait aussi par l’écran, grand ou petit. On n’attendra pas de ce Tsar et Charpentier produit pour la télévision autre chose qu’une production au premier degré, où on scie le bois, où on coupe le lard, où rien ne semble manquer au gréement du vaisseau sur lequel s’en va, à la fin, le tsar enfin dévoilé. Marie sera touchante, son soupirant enamouré, son oncle ridicule, etc. Ce n’est pas cela, les choses étant ce qu’elles sont, qui compte le plus. Le film de Joachim Hess passe bien et on ne résiste pas à la Spieloper - sorte d’opéra-comique allemand, avec dialogues parlés - de Lortzing, dont l’esprit est admirablement restitué. Il est vrai que Liebermann, avec son incomparable flair, avait réuni de jeunes chanteurs qui, plus tard, deviendraient des stars. Ainsi voit-on la délicieuse Lucia Popp, toute en souplesse fruitée, chanter Marie comme elle chanterait Suzanne, gardant à cette musique toutes ses saveurs mozartiennes. Hans Sotin, appelé lui aussi à la carrière que l’on sait, est comique à souhait en Van Bett, mais toujours très bien chantant, ne grossissant jamais sa voix. Le solide Raymond Wolansky, à qui les scènes allemandes confiaient volontiers les rôles de baryton Verdi, a une belle voix et un beau style, même si l’on ne peut s’empêcher de trouver que, dans ce genre d’emploi, un Hermann Prey reste inimitable. Peter Haage, plus tard Mime recherché, soupire ici avec fraîcheur et musicalité pour la jolie Marie. On craint toujours que la Romance flamande chantée par le Marquis de Châteauneuf, en admettant que le ténor ait l’aisance nécessaire dans l’aigu, ne soit trop fade ou trop affectée : rien de tel avec Horst Wilhelm. Quand on saura que tout cela est dirigé aussi vivement que finement par un certain Charles Mackerras, à la tête d’un orchestre qui connaît son Lortzing, on comprendra que ce DVD, malgré l’évolution des goûts, puisse encore séduire. On aimerait surtout qu’il permette de découvrir que ce Tsar et Charpentier de Lortzing, ne serait-ce qu’à cause du Sextuor du deuxième acte, occupe entre Mozart et Wagner – qui l’appréciait beaucoup –, une place de choix.


Didier van Moere

 

 

 

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