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12/10/2006
Robert Schumann : Etudes en forme de variations sur un thème de Beethoven, WoO 31 – Etudes symphoniques, opus 13
Ragna Schirmer (piano)
Enregistré à la Freylinghausensaal de Halle (14-19 août 2005) – 58’18
Berlin Classics 0017862BC (distribué par Intégral)



Robert Schumann vénérait Beethoven, aussi bien l’homme que sa musique. Aussi, n’est-il pas étonnant qu’il ait composé une série de variations sur un thème tiré d’une de ses œuvres les plus célèbres : celui qui ouvre le deuxième mouvement de la Septième symphonie. Dans les Etudes en forme de variations sur un thème de Beethoven, composées en 1831-1835, Schumann va plus encore loin en citant également le début du second mouvement de la Pastorale et le début de la Neuvième symphonie. Les trois cahiers d’esquisses ne furent jamais publiés par Schumann, la version complète de ces variations, comprenant, outre le thème, quinze études, n’ayant été éditée pour la première fois qu’en… 1976 ! Rarement jouées et enregistrées, ces variations sont défendues, sur ce disque, par la pianiste allemande Ragna Schirmer, ce qui constituera pour beaucoup une belle occasion de les découvrir. Après avoir énoncé avec sérénité le thème, elle enchaîne les Etudes avec simplicité et sans effet appuyé, ce qui bénéfice tout particulièrement à la dernière Etude (Choral) que quelque pianiste en mal de sensations aurait peut-être interprété massivement.


Ces Etudes en forme de variations sur un thème de Beethoven constituent en quelque sorte un travail préparatoire aux plus célèbres Etudes symphoniques. Les rassembler sur un disque est, de ce fait, très pertinent. Ragna Schirmer n’a pas omis les cinq Variations posthumes, souvent négligées, sans doute parce qu’elles portent la durée d’exécution à une quarantaine de minutes, soit autant que la terrifiante Hammerklavier. Le choix de la pianiste est donc bienvenu car ces Variations posthumes, qu'elle insère dans un ordre aussi proche que possible des intentions de Schumann, sont tout aussi inspirées et permettent, en outre, de respirer au sein de cette puissante partition. En outre, la notice (en allemand et en anglais) précise les variations que comprennent chacun des états successifs de la partition (1834, 1837 et 1852): initiative opportune, car en programmant les plages en conséquence, il est donc loisible d'écouter l'une ou l'autre de ces trois versions.


Ragna Schirmer surprend d’emblée par la douleur qu’elle imprime dans l’énoncé du thème, joué plus Adagio qu’Andante. Elle fait preuve par la suite de toute l’exaltation requise par cette œuvre. On ne peut que saluer l’engagement qu’elle y met ainsi que la vaste palette de couleurs et d’émotions qu’elle déploie. Elle « cogne » toutefois un peu trop dans certaines Etudes, en particulier la Quatrième, et on reprochera sa crudité dans d’autres (Huitième étude). De plus, malgré la présence des Variations posthumes, Eusebius se fait trop discret, sauf peut-être dans la Onzième étude et dans la Quatrième étude posthume, jouées avec émotion.


Ces Etudes symphoniques ne sont sans doute pas les plus somptueuses qui puissent être entendues mais elles convainquent néanmoins par leur absence d’effets faciles et le sérieux de la démarche de la pianiste.


Le site de Ragna Schirmer


Sébastien Foucart

 

 

 

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