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11/26/2006
Jean-Sébastien Bach : Caprice sur le départ de son frère bien-aimé, BWV 992 – Fantaisie chromatique et Fugue, BWV 903
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano n° 4, K. 282
Frédéric Chopin : Berceuse, opus 57
Igor Stravinski : Sérénade en la
Ludwig van Beethoven : Bagatelle n°25 « Pour Elise », WoO 59

Leon Fleisher (piano)
Enregistré à l’American Academy of Arts and Letters de New York (27-30 décembre 2005) – 60’05
Vanguard Classics ATM CD 1796




Une paralysie à la main droite contraignit Leon Fleisher, légende vivante du piano, à se retirer de la scène musicale avant qu'il ne se réfugie dans les quelques pièces dédiées à la seule main gauche - suscitant également des créations ou exhumant des oeuvres, dont un Concerto de Hindemith (voir ici) - mais aussi dans l'enseignement et dans la direction d'orchestre (voir ici). Depuis que la médecine lui a permis, non sans difficultés, de retrouver l'usage de ses deux mains, le pianiste américain a cependant fait sa réapparition dans le répertoire traditionnel pour deux mains, ce dont témoignent non seulement ses récitals (voir ici) mais également le présent disque. Sous le titre “The Journey”, ce nouvel enregistrement propose un programme homogène quoique s’étalant du XVIIIe au XXe siècles. Il est associé à un second disque reprenant une interview dans laquelle Leon Fleisher parle, entre autres, des œuvres incluses dans ce disque, de sa carrière, de son voyage intérieur…


Œuvre de jeunesse de Bach écrite à l’époque où son frère aîné s’engagea dans l’armée du roi Charles XII de Suède, le Caprice sur le départ de son frère bien-aimé est abordé avec un magnifique sens de la narration et avec beaucoup de pudeur. Rendue avec sensibilité et élégance, la Sonate en mi bémol majeur de Mozart est interprétée avec profondeur par Leon Fleisher qui s'éloigne autant que possible du divertissement superficiel et galant. La Fantaisie chromatique et Fugue de Bach fascine ensuite par la grandeur, le splendide sens de la construction et la grande variété de toucher dont fait preuve le pianiste. La Berceuse de Chopin est interprétée avec beaucoup de retenue et sans afféterie. Et dans la Sérénade de Stravinski, jouée avec distinction, Leon Fleisher apparente cette œuvre à la musique du XVIIIe siècle. Pour conclure, le pianiste américain réussit à nous faire redécouvrir Pour Elise de Beethoven - une page pourtant rabâchée au concert, jusque dans les sonneries de téléphone portable qui y retentissent de façon intempestive - en la jouant avec douceur et élégance, sans forcer le trait.


Tout au long de cette heure de musique, on est admiratif devant tant d’humilité et d’intelligence. L’histoire de Leon Fleisher est une leçon de courage et de ténacité. Quant à ce disque, c’est une véritable leçon de musique.



Sébastien Foucart

 

 

 

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