About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

10/24/2006
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn, opus 56a
Zoltan Kodaly : Danses de Galanta
Antonin Dvorak : Symphonie n° 7, opus 70, B. 141

Orchestre philharmonique de New York, Lorin Maazel (direction)
Enregistré en public à New York (31 mars 2006) – 77’57
Un album Deutsche Grammophon 477 633-8 (disponible exclusivement par téléchargement à compter du 30 octobre 2006 sur les plateformes FNAC music, iTunes music store et Virgin)



Ceci n’est pas un compte rendu de disque.


Bien loin de nous l’intention de provoquer le lecteur, à la manière de Magritte dans son célèbre tableau: car de fait, malgré leur classement dans la rubrique «CD», les lignes qui vont suivre ne portent pas sur l’une de ces galettes noires ou brillantes parfaitement réelles et tangibles auxquelles le mélomane est habitué, mais sur un produit dématérialisé. ConcertoNet, qui fut, dès septembre 1997, le premier site francophone à faire entrer chroniques de concerts et de disques dans l’univers d’Internet, virtuel en même temps que librement accessible à tous, se devait évidemment de porter son attention sur cette nouvelle forme de diffusion de la musique par l’intermédiaire du web.


Ce dont il s’agit a d’ailleurs déjà été évoqué dans nos colonnes (lire ici): sous le nom un rien pompeux de Global concert hall, Universal a lancé un concept qui vise à pallier le déclin annoncé du disque. Des DG concerts (voir ici), et prochainement des Decca concerts (voir ici), seront donc accessibles exclusivement par téléchargement numérique.


Les économies réalisées sur les coûts de production permettent de minorer substantiellement le prix de vente (de l’ordre de 10 € par «album» entier), d’autant que l’acheteur pourra, s’il le souhaite, se contenter de ne graver, à moindres frais, qu’une seule plage ou une seule œuvre. Mais la qualité éditoriale ne s’en trouve pas amoindrie pour autant: en effet, le procédé autorise en principe des programmes dont la durée totale pourra être supérieure à celle d’un disque et il sera en même temps fourni un livret (au format pdf), comparable à celui qui accompagne les publications «traditionnelles», quoique exclusivement en anglais. En outre, le délai de mise à disposition des concerts est extrêmement resserré, pouvant même être réduit à dix jours, même si, pour certaines opérations ponctuelles, tel le concert du Nouvel an, l’industrie du disque avait déjà montré sa capacité à mettre très rapidement un enregistrement sur le marché: le «disque» acquiert ainsi les moyens de bénéficier d’une actualité qui n’avait jamais été aussi brûlante.


Quatre nouveautés annuelles sont prévues pour chacune des formations associées à cette aventure (Los Angeles, New York et Orchestre de chambre d’Europe chez DG, Gewandhaus de Leipzig chez Decca). Pour l’heure, seul le catalogue DG, qui peut être consulté à cette adresse, a toutefois commencé à se constituer, avec neuf références disponibles, la première parution chez Decca ayant finalement été reportée. Mais cette initiative ne rompt pas totalement le lien avec le marché «réel», car chaque année, celui de ces programmes qui aura été considéré comme «l’événement de la saison», pourra faire l’objet d’une parution en disque.


L’Orchestre philharmonique de New York et son directeur musical avaient déjà «sorti» un premier concert le 27 juillet dernier, comprenant les trois dernières symphonies de Mozart, interprétation qui avait appelé de sérieuses réserves (voir ici). Ce programme Mitteleuropa capté en mars dernier soulève les mêmes objections, mais les qualités et les défauts de Lorin Maazel sont désormais suffisamment connus pour qu’il soit nécessaire de s’y appesantir.


Dès les Variations sur un thème de Haydn (1873) de Brahms, la restitution de l’ambiance du concert est particulièrement réussie: quelques bruits dans l’Avery Fisher Hall, de brefs applaudissements à la fin de l’œuvre et, surtout, une prise de son qui assure une forte présence de l’orchestre, certains pupitres étant même excessivement mis en avant. Cultivant les clichés du romantisme (Variation IV), l’approche du chef américain privilégie le beau son – volontiers crémeux (Variation VII), voire épais, avec un contrebasson très sonore, mais aussi des cordes parfois bien acides – le spectaculaire (Variation V) et la puissance, avec un Final grandiose.


Dans les Danses de Galanta (1933) de Kodaly, l’extraordinaire aplomb de Maazel fait mouche: le solo de clarinette initial paraîtra certes bien surchargé et l’ensemble est vraiment too much, mais cette vision au premier degré se révèle pour le moins divertissante, servie par une belle virtuosité instrumentale et une infatigable générosité.


Grands sentiments, cœur sur la main et clins d’œil ne suffisent malheureusement pas à rendre justice à une Septième symphonie (1883) de Dvorak pas plus idiomatique, et même germanique dans le mauvais sens du terme. Et d’invraisemblables ralentis, tant au début du premier thème du Scherzo que dans la tonitruante péroraison du Finale, suffisent au demeurant à disqualifier cette approche sirupeuse et démonstrative.


Parmi les DG concerts, l’espoir viendra donc peut-être de la côte ouest (Los Angeles) ou du vieux continent (Orchestre de chambre d’Europe): à suivre, par conséquent, même s’il n’en sera pas moins intéressant d’entendre Maazel et son orchestre le 16 mai prochain au Théâtre des Champs-Elysées.


Le site de l’Orchestre philharmonique de New York


Simon Corley

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com